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Abbas craint un effondrement de la situation dans la bande de Gaza Le Hamas resserre l’étau sur le Fateh

Le Hamas semblait hier en passe de mettre en déroute les services de sécurité palestiniens fidèles au président Mahmoud Abbas, qui a mis en garde contre un « effondrement » de la situation dans la bande de Gaza où des batailles rangées ont fait plus de soixante-dix morts en moins d’une semaine. Hier, les combattants du Hamas ont concentré leurs attaques contre les quartiers généraux des services de sécurité, dont le contrôle est la principale source de tension ayant dégénéré en plusieurs vagues de combats meurtriers depuis début 2006. Le dernier assaut a été mené contre le QG de la Sécurité préventive à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, que des activistes du Hamas ont fait exploser à l’aide d’une puissante charge, faisant trois morts dont un civil, selon des sources sécuritaires et médicales. Les combattants se sont ensuite emparés du QG. Plus tôt, le mouvement islamiste avait pris d’assaut les bureaux des Renseignements et de la Sûreté nationale à Gaza. Mardi, les combattants du Hamas s’étaient déjà emparés de plusieurs positions des services de sécurité dans le nord et le centre de la bande de Gaza. Ils ont attaqué ces bâtiments au mortier et au lance-roquettes et de violents combats ont éclaté avec les membres de services de sécurité, selon des témoins. « Depuis l’aube, il y a des combats sanglants, de nombreux hommes armés ont été tués. Leurs corps gisent dans des flaques de sang », a affirmé Hossam Okal, un habitant de Gaza vivant près du QG des Renseignements. Vingt-quatre Palestiniens, pour la plupart des combattants des deux camps, ont été tués hier dans les affrontements, ce qui porte à 74 le nombre de morts depuis le début, le 7 juin, de la dernière vague de violences, selon un dernier bilan. Des manifestants visés par les combattants Outrés par ces combats fratricides, un millier de Palestiniens ont manifesté à Gaza pour réclamer l’arrêt des violences. Ils n’ont pas été épargnés par les tireurs. Deux personnes ont été tuées et quatre blessées, selon des sources médicales. Hier, la branche armée du Hamas a adressé aux membres des services de sécurité loyaux au Fateh un ultimatum expirant vendredi à 16h00 GMT pour lui remettre leurs armes. « Celui qui refuse sera considéré comme recherché », a affirmé le groupe. Environ 300 hommes du puissant clan familial Baker de la ville de Gaza, allié du Fateh, se sont rendus dès hier en fin de journée au Hamas alors que quarante membres des services de sécurité se sont réfugiés en Égypte pour fuir les combats. Le porte-parole du Fateh, Tawfiq Abou Khoussa, a accusé les islamistes « d’appliquer un plan pour prendre le contrôle de la bande de Gaza », assurant que son mouvement « faisait preuve de retenue pour ne pas plonger le territoire dans une guerre civile ». « Sans un arrêt des combats, je crois que la situation va s’effondrer à Gaza », a pour sa part déclaré à la presse à Ramallah M. Abbas, qui s’est entretenu par téléphone avec le chef du Hamas Khaled Mechaal, basé à Damas, des moyens de faire cesser les violences. La présidence palestinienne avait accusé mardi le Hamas de préparer un « putsch » et de « pousser à la guerre civile ». L’agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa) a pour sa part partiellement suspendu hier ses activités dans la bande de Gaza après la mort de deux de ses employés pris dans les combats interpalestiniens Extension à la Cisjordanie Limités jusqu’ici à la bande de Gaza, les accrochages ont en outre gagné hier la Cisjordanie où des combats, qui n’ont pas fait de victimes, ont éclaté entre activistes de deux partis à Naplouse (Nord). Un groupe armé du Fateh a affirmé avoir enlevé onze membres du Hamas dans la ville. L’ampleur sans précédent des combats continue de susciter des réactions d’inquiétude dans le monde. La Russie a notamment demandé un « cessez-le-feu immédiat », la présidence allemande de l’Union européenne a appelé à « empêcher la guerre civile » et, tout comme la France, réitéré son soutien au président Abbas. À Jérusalem, la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a déclaré que si les islamistes du Hamas prenaient le contrôle de la bande de Gaza, cela remettrait en question les moyens de parvenir à un accord avec les autorités palestiniennes. L’Égypte, de son côté, menait des contacts « intensifs » pour organiser une réunion à Gaza entre le Fateh et le Hamas afin de faire cesser les affrontements, a annoncé un haut responsable égyptien. Les ministres des Affaires étrangères arabes tiendront en outre samedi au Caire une réunion extraordinaire consacrée aux affrontements interpalestiniens, a indiqué hier soir un haut responsable de la Ligue arabe. Le porte-parole de la présidence égyptienne Souleimane Awwad a, par ailleurs, annoncé que les violences n’empêcheraient pas la tenue, les 26 et 27 juin au Caire, d’une réunion du quartette.

Le Hamas semblait hier en passe de mettre en déroute les services de sécurité palestiniens fidèles au président Mahmoud Abbas, qui a mis en garde contre un « effondrement » de la situation dans la bande de Gaza où des batailles rangées ont fait plus de soixante-dix morts en moins d’une semaine.
Hier, les combattants du Hamas ont concentré leurs attaques contre les...