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Élargissement Reprise des négociations UE-Serbie, après treize mois de gel

Soucieuse d’appuyer le nouveau gouvernement serbe, l’UE a repris hier les négociations de rapprochement avec Belgrade, gelées pendant 13 mois, faute d’efforts des autorités serbes pour arrêter les chefs serbes bosniaques inculpés pour le massacre de Srebrenica en 1995. Le commissaire européen à l’Élargissement, Olli Rehn, et le vice-Premier ministre serbe, Bozidar Djelic, « ont repris les négociations aujourd’hui à Bruxelles sur un accord de stabilisation et d’association », une première étape « clé » vers une adhésion à terme à l’Union européenne, a indiqué la Commission à la mi-journée. « Je suis ravi de voir la Serbie de retour à la table des négociations et je félicite le gouvernement serbe pour les actions réalisées pour remplir les conditions nécessaires à la reprise des discussions », a déclaré M. Rehn. Ces négociations avaient été interrompues par M. Rehn en mai 2006, en raison de la coopération insuffisante de Belgrade avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPI), et surtout du manque d’efforts des autorités serbes pour arrêter l’ex-chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic. Toutefois, depuis la formation mi-mai d’un nouveau gouvernement serbe et l’arrestation le 31 mai dernier de l’ancien général serbe bosniaque Zdravko Tolimir, ancien adjoint de Mladic, Bruxelles estime que cette coopération pour retrouver les fugitifs recherchés par le TPI s’est améliorée, même si Mladic court toujours. Une évaluation partagée la semaine dernière par la procureure du TPI, Carla del Ponte. « La situation a vraiment évolué à Belgrade », selon l’eurodéputé centriste slovène Jelko Kacin, rapporteur du Parlement pour la Serbie. Les dirigeants serbes « peuvent accomplir beaucoup en peu de temps s’ils le veulent », a-t-il souligné, avant de nuancer : « Il faut d’abord les réveiller, et nous n’en sommes pas encore là. » James Lyon, expert auprès de l’International Crisis Group, estime au contraire que l’UE se fourvoie en affirmant que la coopération de la Serbie avec le TPI s’est améliorée. « Cela confirme la tendance de l’UE à présenter la Serbie sous un bon jour », dit-il. « L’espoir est que cela lui fera avaler plus facilement la perte du Kosovo. Mais c’est un pari très risqué et elle risque d’y perdre tout instrument de pression. » Il dit s’attendre à ce que les 27 signent l’accord de stabilisation et d’association même si Mladic est toujours en cavale, « pour pouvoir lui accorder le statut de pays candidat à l’adhésion à l’UE dès que le Kosovo sera indépendant ». Une indépendance qu’Européens et Américains jugent inévitable malgré l’opposition de la Serbie et de la Russie. Début mars, M. Rehn avait fait miroiter à la Serbie ce statut officiel de candidat dès 2008. Mais les dirigeants européens refusent d’admettre que la politique « généreuse » qu’ils mènent à l’égard de la Serbie est liée à la question du Kosovo. Ils la justifient par leur volonté de stabiliser enfin la « poudrière » des Balkans.
Soucieuse d’appuyer le nouveau gouvernement serbe, l’UE a repris hier les négociations de rapprochement avec Belgrade, gelées pendant 13 mois, faute d’efforts des autorités serbes pour arrêter les chefs serbes bosniaques inculpés pour le massacre de Srebrenica en 1995.
Le commissaire européen à l’Élargissement, Olli Rehn, et le vice-Premier ministre serbe, Bozidar...