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C’est la faute à l’ange ! Jean KYRILLOS

Nous attribuons à tort nos malheurs à tel ou tel. Ils ne sont dus en fait qu’à cet ange emmerdeur (il y en a !). Qu’avait-il à se mêler de ce qui ne le regardait en rien ? La chose remonte à bien loin. Il paraît que quand Dieu a créé le monde… Mais non ! Je ne devrais pas utiliser cette tournure incertaine, ni non plus le conditionnel dubitatif puisqu’il ne s’agit pas là d’une anecdote, mais d’une histoire réelle authentifiée, à ce qu’on m’a affirmé, par des témoins oculaires. Donc lorsque Dieu était en train de créer la terre, Il s’est amusé à peaufiner notre Liban et à l’embellir à tel point qu’un ange qui l’observait a cru bon de s’immiscer dans le divin boulot en exprimant autant d’étonnement que d’admiration : « Cette mer magnifique, ces montagnes superbes, cet emplacement privilégié entre trois grands continents… Et tout cela assorti du meilleur climat au monde, ne trouvez-vous pas, Seigneur, que Vous en faites un peu trop pour ce pays ? » De bonne humeur et conciliant, Dieu dit : « Au fond, peut-être que tu as raison, l’ange ! Mais Je n’ai pas placé ce paradis sur une île et si Je me suis un peu oublié, Je peux toujours arranger les choses en utilisant à bon escient l’élément “voisinage” ». Il dit et ce fut fait. Le Liban se trouva donc doté de deux voisins. Et pour rétablir l’équilibre, en vue d’un meilleur partage tel que voulu par le Créateur, les deux voisins furent les plus remarquables de la planète. L’un se distingue par le fait que le Liban ne peut pas le reconnaître – ce qui est normal, puisque c’est l’ennemi. La caractéristique de l’autre, c’est qu’il ne veut pas reconnaître le Liban – ce qui est moins normal, puisque c’est notre frère. Ou notre sœur. Peu importe le sexe, en l’occurrence. Vous me direz : « Eh bien ! Si ce voisin préfère nous ignorer, tant pis ! Rendons-lui la pareille et que chacun vive tranquille chez lui. » Mais non ! Frère ou sœur (qu’importe !), le collatéral n’accepte ni de nous reconnaître ni de nous ignorer. Il tient au contraire à se manifester tous les jours à notre attention et déborde d’imagination dans cette belle activité. Est-ce bon La Fontaine (aucune envie d’aller vérifier dans mes bouquins) qui s’interrogeait avec une fausse et néanmoins charmante ingénuité : « … Est-ce une loi sur terre Qu’entre voisins, toujours, on se fasse la guerre ? » S’agit-il vraiment d’une loi ? Bien qu’étant personnellement ce qu’on appelle « un homme de loi », je n’en sais rien. Mais je sais bien, en revanche, qu’en matière de voisinage, mon beau pays, le Liban, a été plus gâté que quiconque en ce bas monde. Et tout ça, à cause de l’intervention si intempestive de cet ange… Maudit soit-il ! Jean KYRILLOS Avocat Article paru le Vendredi 8 Juin 2007
Nous attribuons à tort nos malheurs à tel ou tel. Ils ne sont dus en fait qu’à cet ange emmerdeur (il y en a !). Qu’avait-il à se mêler de ce qui ne le regardait en rien ?
La chose remonte à bien loin. Il paraît que quand Dieu a créé le monde… Mais non ! Je ne devrais pas utiliser cette tournure incertaine, ni non plus le conditionnel dubitatif puisqu’il ne s’agit pas là...