Les Bleus évitent les bouchons pour l’Euro

La France a rempli une partie importante de son contrat avant de partir en vacances, en s’imposant samedi (2-0) face à l’Ukraine, prenant ainsi seule la tête de son groupe qualificatif pour l’Euro 2008, aux dépens d’un adversaire direct. Les Bleus terminent donc leur phase aller des matchs qualificatifs sur le bilan de 5 victoires et 1 défaite en 6 matches. Cela aurait pu être encore mieux si les Français, sans doute par excès de confiance, ne s’étaient pas fait piéger sur coup de pied arrêté en Écosse en octobre... Il ne reste plus qu’à commencer la phase des matchs retour par un succès contre la Géorgie mercredi à Auxerre pour partir sur les plages l’esprit tranquille, avant de retrouver l’Italie pour un match décisif en septembre. Après une première période poussive, les Bleus ont fait la décision au retour des vestiaires. Alors que toute l’attention était focalisée sur Nasri (pour sa 2e sélection comme titulaire), la délivrance est venue de l’autre Marseillais sur le terrain : Ribéry (1-0, 57e minute), lancé par Makelele, le véritable homme du match par son rayonnement. 10e but d’Anelka « FerraRibéry » (17e sélection samedi) marquait d’ailleurs ici un but presque conforme au seul marqué jusqu’ici avec les Bleus face à l’Espagne lors du dernier Mondial, avec un dernier crochet devant le gardien après la passe longue (c’était d’ailleurs un autre milieu défensif, Vieira, qui l’avait lancé en Allemagne à cette occasion). Et Anelka, avec un but tout en puissance (2-0, 71e minute), profitait encore ici de l’absence d’Henry (blessé et forfait) pour aggraver le score et prolonger son histoire mouvementée avec les Bleus (10e but en 37 sélections). Auparavant, la France avait manqué de punch face au lourd bloc d’Oleg Blokhine (privé de son « tsar » Shevchenko, et de deux autres atouts Rebrov et Milevsky), en dépit de Voronin, la locomotive. Positionné en meneur de jeu dans le 4-2-3-1 de Domenech, Nasri s’est montré moins timide que lors de sa première sélection face à l’Autriche en amical le 28 mars (où le jeune Marseillais avait tout de même adressé une passe décisive à Benzema pour le but victorieux). Mais cette fois, l’adversaire, bien qu’empesé et rugueux, avait d’autres arguments à opposer que de fantomatiques Autrichiens. Et les feintes parfois téléphonées du minot de l’OM n’ont pas toujours fait la différence. Toulalan, à suivre Nasri et Anelka ont eu du mal à se trouver, tandis que les permutations sur les ailes de Ribéry et Malouda n’ont pas amené tous les renversements de jeu souhaités. « Rib », passé de droite à gauche, s’est révélé trop brouillon et a été d’ailleurs été recadré par Thuram, capitaine en l’absence de Vieira, honorant sa 129e cape (une barre à franchir qui devient de plus en plus vertigineuse pour qui voudra battre ce record français à l’avenir). Le quatuor offensif des Bleus (Ribéry, Nasri, Malouda, au soutien d’Anelka) s’est malheureusement éteint un peu avant la pause, au moment où les Ukrainiens – et leur poison Voronin – semblaient peiner aussi. Dommage que les attaquants français n’aient pas été – à ce moment – à la hauteur des six éléments défensifs derrière eux. Makelele, 34 ans (57e sélection samedi soir), qu’on disait sur les rotules après sa saison démentielle à Chelsea, a pourtant fourni une prestation de titan. Difficile de croire que « Make » mesure seulement 1,70 m à le voir prendre des ballons de la tête devant les armoires à glace ukrainiennes. Pour remplacer Vieira (101 sélections), Domenech a fait confiance à Toulalan, qui honorait seulement sa 3e cape. Le milieu de l’OL, âgé de 23 ans, n’avait pourtant rien d’un petit nouveau à le voir enchaîner courses et tacles rageurs. À suivre. Encore un dernier coup de rein contre la Géorgie, et les devoirs de vacances auront été studieux.