Rechercher
Rechercher

Actualités

Football - Le président de la FIFA est l’unique candidat à sa propre succession Joseph Blatter, mondialisation et controverses

Élu président de la FIFA en 1998 et seul candidat à un 3e mandat jeudi, Joseph Blatter s’est efforcé d’étendre l’empire du football à toutes les parties du globe, tout en suscitant des polémiques liées à des scandales financiers ou à ses prises de position parfois iconoclastes. Après une carrière mêlant sport et entreprise, « Sepp » Blatter devient secrétaire général de la FIFA en 1981 et en apprend les rouages, dans l’ombre de Joao Havelange, président pendant un quart de siècle (1974-1998). Conseillé par Michel Platini, il est élu en 1998, face à Lennart Johansson, président de l’UEFA et candidat depuis 1995, au terme d’un « blitzkrieg » de quatre mois. Objectif mondialisation : dans la foulée de l’organisation du Mondial 2002 confiée au duo Corée-Japon, M. Blatter institue le principe de la rotation par continents de la compétition reine, qui ira en Afrique (du Sud) pour la première fois, en 2010. « Le foot vient de Chine, puis est allé en Égypte, puis a contourné la Grèce, avant d’aller à Rome, en France, et enfin en Angleterre », avait lancé le Suisse en 2001. Opinion ou clin d’œil, toujours est-il qu’il porte une grande attention à la Chine et l’Inde, géants démographiques et nains footballistiques. Accusations de corruption L’autre versant des années Blatter est plus sulfureux. Sa première élection est ternie par des pratiques de corruption présumée décrites par le Britannique David Yallop dans son livre Comment ils ont truqué la partie. En 2002, le Suisse doit affronter une offensive de plusieurs membres du comité exécutif ainsi que du secrétaire général de la FIFA Michel Zen-Ruffinen, qui l’accuse d’irrégularités financières, corruption et manipulation des comptes. Ce sont ensuite les faillites successives des sociétés ISL-ISMM, gérant les droits marketing des Mondiaux 2002 et 2006, et Kirch, détentrice des droits TV sur ces événements, qui ébranlent la FIFA. En 2006, le journaliste anglais Andrew Jennings accuse directement Joseph Blatter de corruption dans Carton rouge !, dans le dossier ISL-ISMM, accusation que la FIFA dément fermement, faisant même interdire de publication le livre dans la Confédération helvétique par décision de justice. Lennart Johansson, son homologue à l’UEFA, l’avait sommé de s’expliquer dans la tourmente des années 2000-2002, point culminant de la rivalité des deux hommes. Le Suédois avait même menacé de démissionner si le Suisse était réélu en 2002... M. Johansson s’est aussi opposé avec virulence à l’idée d’une Coupe du monde bisannuelle, défendue puis abandonnée par MM. Blatter et Platini. Il faut dire que le président de la FIFA bouillonne d’idées, comme la suppression des matches nuls, la règle du 6+5 en club (6 joueurs nationaux minimum et 5 étrangers maximum sur la feuille de match), la concomitance de la saison de football et de l’année civile... Dopage et ambiguïtés De manière constante, M. Blatter met en avant la lutte contre la violence et le racisme. Sur le dopage en revanche, il reste ambigu en adoptant des positions successivement contradictoires, entre dénégations et mea culpa, et parfois conflictuelles avec l’Agence mondiale antidopage (AMA). En mai, lors de sa première réunion du conseil de fondation de l’AMA (dont il est membre depuis fin 2006), il s’est voulu plus impliqué, mais doit encore clarifier son discours sur le sujet. Variations également sur les questions financières : « Nous ne devrions pas intervenir dans ces affaires (de salaires et de transferts) et laisser jouer l’offre et la demande », dit-il en 1999. La FIFA se plie tout de même, mais au bout de longues négociations, aux nouvelles réglementations sur les transferts édictées par la Commission européenne. M. Blatter se dira par la suite « préoccupé » par la reprise en main de clubs par des millionnaires, dans le championnat d’Angleterre notamment, et sceptique sur l’introduction en Bourse des clubs. Il s’oppose aussi avec force au G14, le groupe des formations les plus riches cherchant à obtenir des indemnités financières de la part des fédérations.
Élu président de la FIFA en 1998 et seul candidat à un 3e mandat jeudi, Joseph Blatter s’est efforcé d’étendre l’empire du football à toutes les parties du globe, tout en suscitant des polémiques liées à des scandales financiers ou à ses prises de position parfois iconoclastes.
Après une carrière mêlant sport et entreprise, « Sepp » Blatter devient secrétaire...