Selon l’enquête de conjoncture trimestrielle de la Banque du Liban Les chefs d’entreprise dressent un sombre bilan des trois derniers mois de 2006

La Banque du Liban a publié hier les résultats de son enquête de conjoncture pour le dernier trimestre de 2006. Selon cette enquête, réalisée auprès des chefs d’entreprise, la production et la demande locales ont baissé dans la majorité des secteurs industriels par rapport à l’année précédente. De même, les volumes des ventes dans tous les secteurs commerciaux ont considérablement baissé au dernier trimestre de 2006, tandis que les secteurs de la construction et des travaux publics étaient en berne. Dans le secteur industriel, l’enquête révèle que seuls 17 % des chefs d’entreprise ont vu leur production augmenter, alors que 42 % d’entre eux ont observé une baisse (le reste faisant état d’une activité stable). Les producteurs de biens intermédiaires et de biens d’équipements sont les plus nombreux à subir une baisse de l’activité (respectivement 46 et 45 % des chefs d’entreprise interrogés), tandis que 39 % des producteurs de biens de consommation et de biens durables ont évoqué une baisse. Le nombre de chefs d’entreprise ayant remarqué une baisse de la demande a augmenté par rapport au dernier trimestre 2005, sauf en ce qui concerne les biens durables. Ils sont également plus nombreux à avoir noté une baisse de la demande extérieure. Enfin, 38 % des personnes interrogées ont affirmé que, fin décembre 2006, leurs commandes étaient inférieures à la normale. La majorité des chefs d’entreprise a donc fait état d’une baisse significative des volumes de ventes au dernier trimestre par rapport à l’année précédente. Dans le domaine des produits alimentaires, 54 % des entreprises concernées ont remarqué une baisse des ventes. Pour les biens non alimentaires, 57 % des sociétés parlent de baisse, tandis que 67 % des entreprises de biens intermédiaires ont vu leurs ventes se réduire. Les ventes ont baissé dans toutes les régions libanaises, à l’exception de la Békaa où elles se sont stabilisées. Dans le domaine de la construction et des travaux publics, le tableau n’est pas plus réjouissant. Près de 48 % des entreprises concernées ont évoqué une baisse de l’activité, 8 % ont remarqué une hausse et 44 % se sont stabilisées. Environ 47 % d’entres elles ont estimé que les projets en cours étaient en deçà du niveau normal. Parallèlement, 50 % des entreprises interrogées ont dénoncé la hausse des coûts de construction. Au dernier trimestre 2006, seuls 22 % des dirigeants ont investi dans leurs entreprises, contre 25 % un an plus tôt. Le ralentissement de l’activité de la construction et des travaux publics a touché l’ensemble des régions libanaises, sauf le Nord. Au niveau de l’emploi, le secteur commercial a été le plus touché, 35 % des entreprises concernées ayant réduit leurs effectifs (65 % les ont maintenus). En outre, 21 % des entreprises industrielles affirment avoir réduit le nombre de leurs salariés. Le secteur de la construction n’est pas en reste, avec 31 % des entreprises du secteur ayant relevé une baisse du nombre d’employés.