L’Afssaps met en garde contre la contrefaçon de médicaments

La contrefaçon de médicaments est « une vraie menace pour la santé publique » qu’il ne faut pas sous-estimer, a mis en garde l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), jugeant que l’achat de médicaments sur Internet constituait « une véritable voie d’eau » dans le dispositif de sécurisation du médicament. Soulignant que « la contrefaçon représente environ 10 % du commerce mondial de médicaments », l’Afssaps remarque qu’une « montée en régime des actions d’information des professionnels et du grand public » est nécessaire pour faire face au danger de la contrefaçon. Il ne s’agit pas toutefois de « délivrer un message alarmiste à court terme », note l’agence. Véritable « fléau » dans les pays en développement, la contrefaçon émerge depuis quelques années en Europe (Royaume-Uni, Pays-Bas...), constate l’agence. Dans les pays en développement, ce sont des médicaments basiques (antibiotiques, antipaludéens...) qui sont contrefaits. Dans les pays riches, la contrefaçon cible les médicaments chers ou « de société » (obésité, érection). Une cible également visée par le commerce de médicaments sur Internet, « voie à haut risque » pour le patient, rappelle l’Afssaps, appelant à « s’abstenir d’utiliser cette voie ». « Les achats sur Internet ne présentent aucune garantie et court-circuitent le rôle du médecin prescripteur et le rôle du pharmacien accompagnateur et conseil », explique l’agence. « La lutte contre la contrefaçon ne peut être efficace que si elle est collective, associant industriels, professionnels de la santé et patients », explique l’Afssaps, soulignant qu’elle s’efforce de développer des techniques qui permettraient de comparer « les signatures » des médicaments. Mais il n’existe pas de « parade technique parfaite ».