Fin des travaux de l’Assemblée mondiale de la santé Double accord à l’OMS sur les échanges des virus grippaux et la protection de la propriété intellectuelle Rubrique réalisée par Nada Merhi

La 60e Assemblée mondiale de la santé s’est achevée par un accord de dernière minute sur deux résolutions cruciales concernant, d’une part, la préparation en cas de pandémie de grippe, et, d’autre part, la santé publique, l’innovation et la propriété intellectuelle. Organe décisionnaire suprême de l’OMS, elle a réuni, du 14 au 23 mai, plus de 2 400 personnes représentant les 193 États membres de l’OMS, des ONG et d’autres observateurs. Intitulée « Échange des virus grippaux et accès aux vaccins et autres avantages », la première résolution réaffirme la nécessité d’avoir des mécanismes d’échanges des virus grippaux et de partager les avantages qui découleront d’une plus grande coopération internationale, la production de vaccins anti-H5N1 et antipandémiques en plus grande quantité et l’accès équitable à ces vaccins, à titre d’exemple. « Je tiens à souligner l’importance de cette décision. La tâche qui me revient dans l’application du règlement sanitaire révisé dépend de cet échange », a souligné le directeur général de l’OMS, le Dr Margaret Chan. D’après cette résolution, « l’OMS est priée de constituer un stock international de vaccins contre les virus H5N1 et les autres virus grippaux à potentiel pandémique et d’élaborer des dispositifs et des lignes directrices en vue d’assurer, en cas de pandémie, une distribution juste et équitable des vaccins à des prix abordables », précise le communiqué. L’OMS souligne par ailleurs que l’assemblée « est parvenue à un accord de dernière minute sur la santé publique, l’innovation et la propriété intellectuelle ». Elle note également qu’elle « a adopté un nombre record de résolutions sur des questions de santé publique », comme le paludisme « qui continue de causer chaque année plus d’un million de décès inévitables », la tuberculose, avec le but de réduire de moitié les décès et la prévalence de la maladie d’ici à 2015, la poliomyélite autochtone, « qui persiste encore dans quatre pays ». Mais aussi sur l’amélioration des médicaments pédiatriques, les technologies sanitaires, l’usage rationnel des médicaments, l’examen des recherches sur le virus variolique (le virus à l’origine de la variole), la charge économique des affections bucco-dentaires, la promotion de la santé, les systèmes de soins de traumatologie et d’urgence, le renforcement des systèmes d’information sanitaire, la lutte contre la leishmaniose… L’assemblée a de même adopté le Plan d’action mondial pour la santé des travailleurs, « qui vise à mettre au point des instruments politiques sur la santé des travailleurs, à protéger et promouvoir la santé sur le lieu de travail, à améliorer les résultats des services de santé professionnels et l’accès à ces services, à fournir et à communiquer des bases pour une action préventive et à incorporer la santé des travailleurs dans d’autres politiques ». Un rapport de situation soumis à l’assemblée décrit en outre les activités concernant les maladies non transmissibles dans les domaines de la sensibilisation, de la surveillance et de la prévention depuis l’an 2000. « Une résolution invite instamment les États membres à renforcer les efforts nationaux de prévention et de lutte, et demande également qu’un plan d’action soit établi pour prévenir et combattre les maladies non transmissibles en vue d’être présenté à la 61e assemblée mondiale de la santé en 2008 », souligne le communiqué. Cette 60e assemblée a enfin approuvé le budget le plus important de l’OMS à ce jour : 4,2 milliards de dollars américains pour la période 2008-2009, soit une augmentation de pratiquement 25 % par rapport à 2006-2007. « Le nouveau budget illustre la tendance continue à la hausse des investissements dans la santé publique à l’échelle mondiale », indique le communiqué.