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WEB CULTURE - Hommage du MoMA de San Francisco à un artiste majeur des années 80 Keith Haring, enfant du pop art Maya GHANDOUR HERT

En 1981, Keith Haring commence à tracer à la craie des dessins sur des supports d’affiches publicitaires laissés vides dans le métro de New York. Contesté, prolifique comme s’il savait ne disposer que de peu de temps pour se réaliser, Haring deviendra un des incontournables de la culture pop américaine jusqu’à sa mort du sida en 1989. Une rétrospective des œuvres de Keith Haring au San Francisco Museum of Modern Art à visiter (http://www.sfmoma.org/espace/haring/index.html). Un très beau patrimoine d’art public. Adolescent, Keith Haring écoute Aerosmith, les Beatles, et consomme drogues et alcool. À 18 ans, il entreprend des études de graphisme commercial à Pittsburgh puis continue à l’École des arts visuels de New York. Il s’essaie à autant de disciplines que le collage, la peinture, les installations, la vidéo, etc, mais son mode d’expression privilégié demeure le dessin. Son passe-temps favori : descendre dans le métro de New York pour y dessiner sur les murs, ce qui lui vaut des arrestations à répétitions par la police. À Big Apple, et plus particulièrement dans l’East Village, il découvre la foisonnante culture alternative des années 1980 qui, hors des galeries et des musées, développe son expression sur de nouveaux territoires : rues, métros, entrepôts, etc. Il rencontre des artistes de la vie underground new-yorkaise tels Kenny Scharf et Jean-Michel Basquiat avec qui il devient ami, et organise ou participe à des expositions et performances au Club 57, qui devient le lieu fétiche de l’élite avant-gardiste. C’est à cet endroit que le Bébé rayonnant, un des pictogrammes les plus connus de l’artiste, fut inspiré. Inspiré par le graffiti, tenant du Bad Painting, et soucieux de toucher un large public, Haring commence à dessiner à la craie blanche sur des panneaux publicitaires noirs du métro de New York. Il grave également des dalles de grès des trottoirs dans l’East Village (elles sont toujours présentes de nos jours). Un photographe, Tseng Kwong Chi, le photographie en permanence. Haring exécute plusieurs milliers de ces dessins, aux lignes énergiques et rythmées. La griffe Haring, c’est la répétition infinie de formes synthétiques soulignées de noir avec des couleurs vives, éclairantes sur différents supports. C’est un récit permanent où l’on retrouve bébés à quatre pattes, dauphins, postes de télévision, chiens qui jappent, serpents, anges, danseurs, silhouettes androgynes, soucoupes volantes, pyramides ou réveils en marche, mais aussi sexualité et pulsion de mort. Sa première exposition personnelle a lieu en 1982 à la galerie Tony Shafrazi de New York et rencontre un immense succès public. Sa notoriété internationale ne cesse dès lors de s’accroître. Il participe à de nombreuses expositions internationales et exécute plusieurs commandes prestigieuses. Dans son désir de rencontrer un large public et de rendre son art accessible au plus grand nombre, il ouvre en 1986, dans le quartier de SoHo, son Pop Shop, boutique où se vendent des objets, vêtements, posters, etc, illustrés par lui, comme autant d’œuvres « au détail ». Cette démarche très controversée dans les milieux artistiques est néanmoins fortement appuyée par ses amis et son mentor, Andy Warhol. Son travail l’amène à collaborer avec des artistes tels que Madonna, Grace Jones, Timothy Leary ou encore William S. Burroughs. Il part également peindre sur le mur de Berlin et réalise des fresques dans des hôpitaux aux États-Unis ainsi qu’en Europe où l’on peut admirer celle de l’hôpital Necker à Paris. Pas d’œuvres préparatoires, l’artiste dessine à même le motif au gré de son inspiration, créant des sortes d’idoles et des dieux à forte connotation sexuelle et métaphorique. À partir de 1984, il développe une symbolique colorée, liée au monde des médias. De nombreux thèmes lui tiennent à cœur tels la guerre ou la drogue, notamment dans le quartier de Harlem où ses fresques dénoncent clairement les préjugés raciaux et sexuels. En 1987, il apprend qu’il est atteint du sida et décide de recueillir des fonds pour la lutte contre cette maladie. Dans l’histoire de l’art, Haring représente un peintre éclairé, témoin de la société moderne dont les œuvres s’arrachent à prix d’or. Son style, les « happening » et symboles reconnaissables ont fait la célébrité de cet artiste original et engagé, véritable enfant du pop art.
En 1981, Keith Haring commence à tracer à la craie des dessins sur des supports d’affiches publicitaires laissés vides dans le métro de New York. Contesté, prolifique comme s’il savait ne disposer que de peu de temps pour se réaliser, Haring deviendra un des incontournables de la culture pop américaine jusqu’à sa mort du sida en 1989.
Une rétrospective des œuvres de...