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Actualités - REPORTAGE

À l’AUB, un seul credo : la confiance

Le dean Maroun Kesrouani tient a opérer une distinction entre sécurité interne au campus et sécurité externe de l’AUB. En matière de menaces en provenance de l’extérieur du campus, on peut citer l’alerte à la valise piégée qui a été donnée près d’un des halls de l’université il y a de cela quelques mois. Mais la suite des événements a démontré que l’engin n’était pas destiné à exploser. Loin de conclure à une faille dans la sécurité du campus, M. Kesrouani écarte aussi très vite l’hypothèse « d’un quelconque message que l’on aurait voulu faire passer aux institutions américaines installées dans ce pays. Ce n’était en aucun cas un message adressé à l’université ». M. Kesrouani explique à cet égard que le jour de l’incident, une réunion syndicale devait avoir lieu précisément dans le hall près duquel la valise avait été placée. Il s’agirait donc plus d’une « tentative d’intimidation à l’adresse de certaines personnes faisant partie du syndicat, étant donné qu’il existe des dissensions au sein de ce mouvement ». Depuis, affirme M. Kesrouani, aucune mesure particulière n’a été prise. « Avec 11 mille étudiants, il est techniquement impossible de fouiller tout le monde. » Concernant la sécurité interne, les administrateurs de l’AUB se sont-ils sentis concernés par le drame de Virginia Tech ? Pour Maroun Kesrouani, il existe sur le campus ce qu’il appelle une « garantie morale et psychique », en ce sens que l’AUB comprend toutes les tendances politiques et partisanes présentes dans le pays. « Cela, en soit, fait que les relations entre étudiants sont civilisées et non violentes », précise M. Kesrouani. Serait-il en outre réaliste de craindre qu’un élève plus violent que les autres ou ayant un compte à régler avec la société puisse s’en prendre à ses collègues ? Maroun Kesrouani tient à dire qu’il existe une différence fondamentale entre « nos sociétés arabes » et « le mode de vie aux États-Unis ». « Là-bas, l’interaction sociale est quasi inexistante. Ici, et malgré toutes les difficultés de la vie quotidienne, un élève ne peut atteindre ce degré de désespoir et de haine envers la société sans que quelqu’un ne le remarque. » Au niveau de l’université, il existe un « counseling center » qui permet d’assurer aux élèves un suivi psychologique « dans un climat d’extrême confidentialité », tant pour les garçons que pour les filles. Ce centre est ouvert a tous, en permanence, il est accessible directement aux élèves, mais les professeurs peuvent aussi conseiller à leurs étudiants de pousser la porte du « counseling center ». « Les psychologues gardent la porte ouverte à tous, tout le monde a la possibilité de s’exprimer », affirme à cet égard M. Kesrouani qui ajoute que récemment, une « recrudescence des problèmes chez les étudiants a pu être constatée, notamment après la guerre de juillet ». Les responsables de la sécurité ont-ils en outre des peurs, des craintes particulières ? « Nous n’avons pas de craintes, nous ne craignons pas nos élèves, nous tentons de nous rapprocher d’eux en permanence, de leur ôter leurs soucis », explique M. Kesrouani. Prié de dire s’il pouvait faire part à L’Orient-Le Jour d’un incident notable qui a eu lieu dans l’enceinte de l’université, il cite un « petit incident, il y a six ans, qui a concerné un élève. Il était armé d’un revolver et n’a rien trouvé de mieux que de menacer ses collègues avec. On lui avait alors parlé gentiment. Il a néanmoins récidivé à l’extérieur de l’université et s’est retrouvé en prison pendant un moment. Depuis il a changé d’université ». Quel est le regard qu’il porte sur la tuerie de Virginia Tech ? « Aux États-Unis, il n’y a pas de fouilles aux entrées des universités, les portes sont ouvertes et n’importe qui peur accéder au campus. Ici, nous avons notre propre sécurité à l’intérieur du campus qui nous alerte dès que quelque chose se passe. Mais pour moi, la solitude éprouvée par les étudiants aux USA est un tueur en soi. »
Le dean Maroun Kesrouani tient a opérer une distinction entre sécurité interne au campus et sécurité externe de l’AUB.
En matière de menaces en provenance de l’extérieur du campus, on peut citer l’alerte à la valise piégée qui a été donnée près d’un des halls de l’université il y a de cela quelques mois. Mais la suite des événements a démontré que...