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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - Bouclier antimissile, statut du Kosovo, droits de l’homme Moscou et Washington « baissent le ton », mais ne règlent rien sur le fond

La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice et le président russe Vladimir Poutine ont convenu hier de la nécessité d’une désescalade dans les tensions bilatérales, sans rien régler des contentieux sur le fond, du bouclier antimissile au statut du Kosovo. Ils sont tombés d’accord « sur la nécessité de baisser le ton dans les polémiques publiques », a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, à l’issue de la rencontre à la résidence présidentielle de Novo Ogarevo près de Moscou. « Il y a des moments où des sujets comme la défense antimissile suscitent quelque irritation mais la relation (entre les deux pays) doit être libre de toute rhétorique exagérée », a ajouté Mme Rice peu après. « J’ai déjà dit que la rhétorique n’aide pas (...). Bien sûr, nous avons nos différences (...). S’il y a des inquiétudes sur la manière dont les États-Unis ont exercé et continuent à exercer leur pouvoir, nous pouvons avoir une discussion là-dessus », a-t-elle ajouté. En fin de soirée, à l’issue d’un dîner avec son homologue, M. Lavrov a démenti devant la presse toute « hostilité » dans les relations russo-américaines, évoquant plutôt un « dialogue franc » entre deux pays « partenaires ». Des droits de l’homme en Russie à « l’hégémonie » américaine, Moscou et Washington se sont livrés à une escalade verbale nourrie ces dernières semaines, qui a pris des airs de nouvelle guerre froide, malgré les dénégations des deux pays. Lors des célébrations de la victoire de 1945 le 9 mai, M. Poutine a hérissé les Américains en évoquant des « prétentions à l’exception mondiale (...) comme à l’époque du Troisième Reich », des propos aussitôt interprétés comme visant les États-Unis. « On m’a assuré que nous avions mal compris ce commentaire », a souligné Mme Rice à Moscou. Selon M. Lavrov, les deux parties ont souligné que les relations bilatérales ne devaient pas être « otages des campagnes électorales » présidentielles qui se profilent dans les deux pays en 2008. Le constat de bonnes intentions s’est toutefois arrêté là, la secrétaire d’État américaine réitérant la détermination de Washington à déployer des éléments de son bouclier antimissile en Europe de l’Est, au grand dam de Moscou. « Je ne pense pas que quiconque attende des États-Unis qu’ils permettent à quelqu’un de mettre un veto aux intérêts de la sécurité américaine », a déclaré Mme Rice réitérant l’offre de « coopération » déjà faite à Moscou et déjà rejetée par la Russie. Alors que la Maison-Blanche jure qu’elle vise à défendre l’Europe contre une attaque d’États « parias » comme l’Iran, Moscou crie à une menace à ses portes et a déjà annoncé une suspension du Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), un des textes-clés garantissant la sécurité en Europe. Sur le Kosovo, M. Poutine et Mme Rice n’ont pu que constater leurs divergences, alors que Moscou s’oppose au projet de statut, soutenu par les États-Unis, visant à l’octroi d’une indépendance surveillée à la province serbe. « Nous sommes d’accord sur la nécessité de trouver une solution acceptable pour tous. Mais il n’y a pas de telle solution en vue dans l’immédiat », a déclaré M. Lavrov. Mme Rice, qui s’est inquiétée dernièrement de la « concentration des pouvoirs au Kremlin », autre sujet délicat, avait d’abord rencontré dans la matinée des représentants de la société civile russe – responsables de fonds de bienfaisance, du parti libéral SPS et de la presse – mais aucune des grandes figures des droits de l’homme en Russie. « Tout le monde était d’accord pour dire que les États-Unis devraient moduler le ton de leurs déclarations et être prudents dans le langage qu’ils utilisent », a déclaré à l’AFP un des participants, Andreï Kortounov, du Fonds Nouvelle Eurasie.

La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice et le président russe Vladimir Poutine ont convenu hier de la nécessité d’une désescalade dans les tensions bilatérales, sans rien régler des contentieux sur le fond, du bouclier antimissile au statut du Kosovo.

Ils sont tombés d’accord « sur la nécessité de baisser le ton dans les polémiques publiques », a...