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Actualités - CHRONOLOGIE

En présence du ministre Mitri et du gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé Séminaire-débat à Montréal : un message d’espoir à la jeunesse libanaise

MONTRÉAL, de Amal KHOURY À Montréal, le 12 mai, à l’Université Concordia, s’est tenu un séminaire-débat organisé dans le cadre plus général d’une journée consacrée entièrement au Liban. Journée chargée, mais aussi journée symbole, dans l’esprit de son principal initiateur, M. Donald Eddé. Planifiée avec soin par la coalition des professionnels Canada-Liban dont il est le président, en collaboration avec l’amicale des anciens de Jamhour et l’Alumni de l’AUB, elle se voulait essentiellement un message de solidarité et d’appui au Liban dans la phase critique qu’il traverse. La date du 12 mai n’a pas été choisie au hasard. Huit mois auparavant, le 12 juillet 2006, l’aéroport de Beyrouth brûlait et les ponts entourant la capitale étaient détruits. Ce jour-là, à l’initiative de Donald Eddé, naissait la coalition Canada-Liban. Huit mois après, Donald Eddé, président de l’association, invitait des « résistants comme lui à la guerre économique livrée au Liban » pour reprendre ses propres termes, à faire le bilan. Des résistants de marque, issus du monde de l’éducation et de la culture, M. Riad Salamé, gouverneur de la Banque centrale, M. Tarek Mitri, ministre de la Culture et ministre p.i. des Affaires étrangères, ainsi que M. James Zoghby, président de l’Institut arabo-américain à Washington. À tour de rôle, les conférenciers ont évoqué les difficultés auxquelles le Liban doit faire face et encore une fois surmonter. « Post Conflict Program » M. Salamé, en route pour Washington, où il devait participer pendant 2 jours à une série de réunions dans le cadre d’un programme intitulé « Post Conflict Program », organisé par les pays souscripteurs de l’aide d’urgence consentie au Liban, a rappelé que la stabilité de la livre libanaise avait été maintenue grâce aux avoirs de la Banque centrale, à l’aide soutenue et presque inconditionnelle de l’Arabie saoudite, du Koweït, des Émirats arabes unis et du Qatar. C’est ainsi que des bons du Trésor ont pu être émis immédiatement après le déclenchement des hostilités et que des milliards de dollars ont pu être acheminés sous supervision internationale au Liban, pour remplacer les sorties en devises du pays. Vétéran des crises financières au Liban, reconnu par ses pairs, notre grand argentier a été consacré en 2005, par une élite d’experts en finances, comme étant le meilleur gouverneur de Banque centrale au Moyen-Orient, puis en 2006 meilleur gouverneur de Banque centrale, cette fois-ci par le Euro Money Fund. M. Salamé a souligné que la confiance envers les banques libanaises ne s’était pas démentie malgré la crise qui sévit depuis juillet dernier à cause de la longue tradition libérale du système bancaire libanais. Oui, les problèmes sont là, a-t-il reconnu, et les jeunes partent parce qu’il n’y a pas de création d’emplois. Quant aux entreprises libanaises, elles cherchent de nouveaux débouchés dans des pays méconnus, quoique ceci à long terme puisse devenir une perspective intéressante, l’urgence étant une source de créativité. Pour la dette, a précisé M. Salamé, le Liban a toujours honoré ses échéances d’autant plus que Paris III a imposé des paiements anticipés. Cette dette avait considérablement diminué avant la guerre de juillet 2006. Actuellement, elle augmente de l’ordre de 2 milliards par an. C’est dans cet esprit et dans cet objectif qu’un travail de restructuration d’envergure s’impose. Si l’économie libanaise se veut concurrentielle, il faut moderniser. Un grand ménage s’impose au niveau des structures et des esprits, a indiqué le gouverneur. M. Salamé devait par la suite déclarer qu’il était confiant, les souscripteurs à Washington ayant admis la nécessité de maintenir la stabilité de la livre libanaise. À la question de savoir si le Libanais de la diaspora avait une double allégeance, M. Salamé a répondu que le Libanais avait toujours été fidèle à sa patrie d’adoption, mais qu’on ne pouvait pas lui reprocher de tenir à ses attaches et à ses racines. Tarek Mitri : « Pas d’alarmisme » Pas d’alarmisme inutile, devait souligner de son côté, M. Tarek Mitri, dans le cadre de sa conférence sur le dialogue islamo-chrétien. Impressionnant par son niveau de culture, M. Mitri s’est penché sur le problème des minorités, au Moyen-Orient plus particulièrement. Surnommé par la presse genevoise le Suisse orthodoxe, M. Mitri, qui est grec-orthodoxe, a insisté sur le fait qu’il ne fallait pas faire du « Self Fulfilling Prophecy ». À force de crier au loup on voit le loup apparaître, à force d’avoir peur d’être marginalisé, on le devient. L’alarmisme accélère la survenance de ce qu’on redoute de voir. À l’image de la vie, l’histoire des minorités dans leurs rapports avec la culture prédominante est faite de lames de fond conflictuelles ; elles peuvent se calmer pour de nouveau se tendre. Il ne faut pas vivre dans la peur de ce qui risque d’arriver, il ne faut pas perdre de vue que les destins sont liés et que l’avenir est commun. M. Mitri devait préciser à L’Orient-Le Jour que le rôle des Libanais d’outre-mer est crucial ; preuve en est qu’une visite à caractère privé s’est transformée, grâce à l’efficience des contacts entrepris, en une visite à caractère semi-officiel donnant ainsi au ministre l’opportunité de rencontrer son homologue canadien, M. Peter MacKay. Il a pu donc l’entretenir de certains problèmes affectant le Libanais dans sa vie de tous les jours et ses rapports avec le Canada, à savoir la liaison aérienne directe, Montréal-Beyrouth, l’ouverture au Canada de succursales de banques libanaises et l’ouverture d’une section de l’ambassade du Canada à Beyrouth pour traiter les dossiers d’émigration. Sur ce dernier point, M. MacKay a dit que c’était uniquement une question de locaux et d’espace et que le problème serait réglé dans un futur très proche. À la question de savoir si le Libanais expatrié avait une double allégeance, M. Mitri a répondu que certains libanais avaient la chance de pouvoir profiter du meilleur de deux mondes. « Nous résistons par l’éducation » C’est en ces termes que devait s’exprimer Donald Eddé, président de l’association des professionnels Liban-Canada, manifestant un enthousiasme inconditionnel et communicatif pour la cause libanaise. « Problèmes ? Et alors ? Partout il y a des problèmes, a-t-il dit. Ici au Canada, il y a eu des problèmes entre francophones et anglophones. Il s’agit de les régler et de ne pas abandonner. Nous résistons par l’éducation. Il y a des forces qui s’acharnent à détruire le Liban économiquement, nous allons y faire face, avec diligence, avec obstination, a-t-il indiqué. M. Riad Salamé, ici présent, est l’un des symboles de notre résistance. Nous, ici présents, sommes un pont. Il ne faudrait pas que la jeunesse libanaise baisse les bras et perde son potentiel. Une terre aussi fertile, même brûlée, ne pourrait être réduite à l’aridité. Il faut persévérer dans la voie du dialogue. Il est impératif de s’entendre. Nous, libanais d’outre-mer, nous continuerons à jouer notre rôle tout en réclamant notre part de participation à la vie démocratique pour que le droit de vote à l’étranger nous soit reconnu », a-t-il conclu. La journée entamée par un petit déjeuner causerie regroupant 40 hommes d’affaires canadiens, devait se terminer par un dîner donné au Ball Room de l’hôtel Windsor, place du Canada, fleuron de l’hôtellerie canadienne et un des endroits de rencontre les plus prestigieux pour les milieux d’affaires. Étaient présents des responsables politiques canadiens, députés et ministres ainsi qu’un grand nombre de représentants de la communauté libanaise à Montréal, le clergé se mêlant aux hommes d’affaires, tous réunis dans une atmosphère conviviale.
MONTRÉAL, de Amal KHOURY


À Montréal, le 12 mai, à l’Université Concordia, s’est tenu un séminaire-débat organisé dans le cadre plus général d’une journée consacrée entièrement au Liban.
Journée chargée, mais aussi journée symbole, dans l’esprit de son principal initiateur, M. Donald Eddé. Planifiée avec soin par la coalition des professionnels...