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La Confédération helvétique toujours disposée à accueillir des sessions interlibanaises Un émissaire suisse à Beyrouth aujourd’hui pour évaluer les possibilités de dialogue Khalil FLEYHANE

Un émissaire officiel suisse est attendu aujourd’hui lundi à Beyrouth pour une visite destinée notamment à examiner les possibilités que la Confédération helvétique accueille un dialogue interlibanais susceptible de déboucher sur des solutions à la crise politique au Liban. L’émissaire, Didier Werter, dépêché par la présidence de la Confédération suisse, restera au Liban jusqu’au 16 mai et rencontrera le chef du gouvernement, Fouad Siniora, le président de la Chambre, Nabih Berry, et d’autres pôles politiques influents, selon les indications fournies il y a quelques jours par l’ambassade de Suisse à Beyrouth au ministère des Affaires étrangères. Ce n’est pas la première fois que la Confédération se propose d’accueillir les protagonistes de ce qui aurait pu être la « Suisse d’Orient ». Ce fut déjà le cas en 1984 lors des séances qui ont regroupé les principaux leaders politiques libanais de l’époque, à Genève, puis à Lausanne. Récemment, des rencontres auxquelles ont participé des députés, des universitaires, des militaires à la retraite, en présence de personnalités suisses, ont eu lieu notamment à Montreux, sur les bords du lac Léman. Ce sont les résultats de ces rencontres que l’émissaire suisse, qui avait déjà visité Beyrouth en mars dernier, tentera de faire fructifier lors de ses entretiens cette semaine. En fait, selon l’un des participants aux rencontres de Montreux, il n’existe pas à proprement parler d’initiative suisse destinée à régler la crise libanaise. Il n’y a pas non plus d’idées déterminées concernant tel ou tel dossier brûlant. Simplement la Suisse, qui estime que les leçons de sa propre expérience en matière de coexistence peuvent être profitables pour un pays comme le Liban, est disposée à accueillir des sessions de dialogue interlibanais, aménager un site pour les rencontres et même financer ces sessions partiellement ou totalement. Tous les thèmes majeurs ont été débattus à Montreux, intérieurs comme militaires, sécuritaires et diplomatiques. Certains aspects de la politique de défense ont fait l’objet des discussions, y compris la question des armes du Hezbollah, ainsi que la réorganisation des services de sécurité, mais aussi la place que doit occuper le Liban dans le conflit israélo-arabe, les guerres de l’État hébreu au Liban, la définition des ingérences extérieures dans les affaires libanaises, le rôle de l’ONU et des résolutions du Conseil de sécurité dans la protection du Liban, de son indépendance et de l’intégrité de son territoire, les relations libano-syriennes, l’accord de Taëf et le rôle des communautés dans l’équilibre institutionnel. Aussi importants que puissent être les sujets discutés, il reste que l’essentiel se trouve dans les résultats. Jusqu’ici, le scepticisme reste dominant, y compris chez le Premier ministre, qui a souligné que les réunions de Montreux n’avaient pas de caractère officiel et que tout dialogue sérieux doit se dérouler au Liban. De son côté, un ambassadeur étranger, tout en faisant part de son admiration pour la façon dont se sont déroulées les rencontres de Montreux, a soulevé la question suivante : ce que ni l’Arabie saoudite, ni l’Égypte auparavant, ni la Ligue arabe, ni certaines grandes puissances ne sont parvenues à réussir, c’est-à-dire contribuer à un règlement de la crise libanaise, la Suisse réussira-t-elle à le faire ? Pour ce diplomate, la crise libanaise est très complexe et ne saurait être réglée par les voies adoptées actuellement. Selon lui, il faut des solutions radicales aux problèmes de la sécurité et un monopole des forces légales sur les armes, à condition que tout le monde soit représenté au sein de ces forces.
Un émissaire officiel suisse est attendu aujourd’hui lundi à Beyrouth pour une visite destinée notamment à examiner les possibilités que la Confédération helvétique accueille un dialogue interlibanais susceptible de déboucher sur des solutions à la crise politique au Liban.
L’émissaire, Didier Werter, dépêché par la présidence de la Confédération suisse, restera au Liban...