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Baabda - Le chef de l’État invite Sarkozy à « se tenir à égale distance de tous les Libanais » Lahoud n’exclut pas la formation d’un second cabinet, considéré comme « un moindre mal »

Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a affirmé que si le pays parvient à l’échéance présidentielle, en novembre prochain, sans qu’un chef de l’État ait été élu, il prendra une décision qui représentera, à ses yeux, « un moindre mal » par rapport à ce qui pourrait se passer dans ce cas, à savoir la transmission des pouvoirs présidentiels au gouvernement, jusqu’à l’élection d’un nouveau président. S’exprimant dans le cadre d’une interview accordée à la chaîne française d’informations France 24, le chef de l’État a déclaré : « Il est de l’intérêt de tous qu’un gouvernement d’union nationale soit formé. Autrement, si nous parvenons à l’échéance présidentielle sans avoir pu élire un président, je serai forcé de prendre une décision qui serait un moindre mal par rapport au maintien en place d’un gouvernement illégal qui remplirait les fonctions de la présidence de la République et serait néfaste pour le pays. » Bien que le chef de l’État n’ait pas prononcé les mots, les observateurs estiment qu’il s’agit là d’une allusion à peine voilée à la possibilité de former un second gouvernement. Il y a lieu de souligner que l’entretien a été accordé à la chaîne française avant la rencontre du chef de l’État, vendredi, avec le chef de l’Église maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. Des sources proches de Bkerké avaient indiqué que le patriarche avait expressément demandé au président Lahoud d’œuvrer pour que la présidentielle ait lieu dans les délais et de ne pas prendre l’initiative de former un second gouvernement. En coulisse Le chef de l’État a affirmé par ailleurs s’attendre « dans quelques mois » à des entretiens sur le Moyen-Orient qui s’inscriraient dans le prolongement de la récente conférence de Charm el-Cheikh et « de ce qui se passe en coulisse en ce qui concerne la paix entre Israël et les Arabes ». « Les Israéliens ont compris que l’usage de la force ne les conduira nulle part. Les États-Unis de même, qui n’atteindront pas leurs objectifs par la force en Irak », a affirmé le président Lahoud qui a souhaité que les Libanais « œuvrent dans ce cadre, pour ne pas perdre leur partie ». Par ailleurs, le président Lahoud a invité le président français nouvellement élu, Nicolas Sarkozy, à se tenir à égale distance de tous les Libanais, « à l’instar de tous ses prédécesseurs à l’exception du président Jacques Chirac ». Lahoud n’a pas ménagé ses critiques à l’adresse du président français sortant. Il l’a accusé « de continuer, jusqu’à la dernière minute de son mandat », à envoyer des émissaires, à l’ONU et ailleurs, pour tenter d’imposer le tribunal à caractère international sous le chapitre VII. « Sil voulait réellement l’intérêt des Libanais, il devrait les laisser s’entendre entre eux, au lieu de prendre parti pour un camp contre l’autre », a ajouté Émile Lahoud. Le tribunal international et le chapitre VII Le chef de l’État a insisté sur la nécessité de préserver les relations historiques qui lient le Liban et la France, « sans les soumettre à des considérations personnelles ». Il a rappelé que la solution à la crise actuelle doit venir des Libanais eux-mêmes. Évoquant le tribunal à caractère international, Lahoud a estimé qu’il ne saurait être adopté par le Conseil de sécurité sous le chapitre VII, car pour une telle procédure, il faut qu’il y ait soit un génocide soit une justice totalement paralysée dans le pays en question, comme ce fut le cas en ex-Yougoslavie.
Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a affirmé que si le pays parvient à l’échéance présidentielle, en novembre prochain, sans qu’un chef de l’État ait été élu, il prendra une décision qui représentera, à ses yeux, « un moindre mal » par rapport à ce qui pourrait se passer dans ce cas, à savoir la transmission des pouvoirs présidentiels au gouvernement,...