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Durant la campagne, le candidat de droite a souvent critiqué la Russie Deux jours après le vote, le Kremlin félicite enfin Sarkozy

La réaction tardive du Kremlin à l’élection de Nicolas Sarkozy, un atlantiste déclaré, augure de lendemains moins chantants pour les relations franco-russes que sous Jacques Chirac, « ami » personnel de Vladimir Poutine, craignaient hier les experts russes. Le président russe Vladimir Poutine a félicité hier le président élu français Nicolas Sarkozy, quarante-huit heures après son élection, en espérant un « renforcement » des relations bilatérales, a annoncé le Kremlin. Vladimir Poutine a également envoyé un message au président sortant Jacques Chirac louant son rôle dans le développement des relations russo-françaises. « Les félicitations d’un chef de l’État à un autre chef de l’État, c’est plus qu’un simple protocole, elles traduisent des relations personnelles », estime Evgueniï Volk, politologue à la fondation Heritage. « Lorsque (le prorusse) Viktor Ianoukovitch a été élu président de l’Ukraine (en 2004), Poutine l’a félicité avant les résultats officiels. Il l’a aussi invité à son anniversaire par la suite. Évidemment, Poutine n’invitera pas Sarkozy à son anniversaire ! » ajoute-t-il. « Le Kremlin ne sait pas comment réagir, il n’est pas sûr et veut déterminer si Sarkozy est vraiment proaméricain », estime pour sa part Alexeï Malachenko, analyste au centre Carnegie. Les relations entre Moscou et Washington étant des plus tendues, notamment en raison du projet américain de déploiement d’un bouclier antimissile près des frontières russes, toute déclaration favorable aux États-Unis est perçue comme étant antirusse par le Kremlin, selon les analystes. Or Nicolas Sarkozy ne cache pas sa préférence pour la première puissance mondiale. Il y a quelques mois, il avait ainsi reproché à Jacques Chirac de « serrer la pogne de Poutine » et répliqué aux questions sur son penchant supposé pour l’Amérique en demandant si on s’attendait à ce qu’il soit un « admirateur de la Russie ». Durant la campagne, M. Sarkozy a, à plusieurs reprises, critiqué la Russie sur la guerre en Tchétchénie, un sujet extrêmement sensible pour Moscou. Pour M. Volk, « les relations avec Nicolas Sarkozy sont considérées sans optimisme en Russie. Il ne faut pas s’attendre de sa part à la même sympathie que Jacques Chirac, qui a traduit (le poète Alexandre) Pouchkine ». Le président Chiarc a en effet traduit, dans sa jeunesse, un passage d’Evguéni Onéguin. Le quotidien Izvestia voit d’un très mauvais œil le fait qu’il ait parmi ses conseillers Pierre Lellouche, président de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN jusqu’à novembre dernier, « particulièrement malveillant à l’égard de la Russie ». Une éventuelle nomination de M. Lellouche au poste de ministre des Affaires étrangères, même si elle est peu probable, serait « un scénario catastrophique pour la Russie », estime Izvestia. Pour le quotidien, la position atlantiste de Nicolas Sarkozy rend notamment peu probable une réapparition du camp de la paix Berlin-Moscou-Paris contre la guerre en Irak largement inspiré par Jacques Chirac. Pour certains politologues, les racines hongroises de Nicolas Sarkozy sont aussi perçues en Russie comme un mauvais signe, la Hongrie étant un ancien satellite de l’URSS passé dans l’UE et converti rapidement à l’Alliance atlantique. Reste un unique espoir : les relations économiques. Elles « ne vont guère changer. La France va rester un gros investisseur en Russie et la Russie va continuer à fournir des matières premières à la France », selon l’analyste Boris Kagarlitski, directeur de l’Institut russe des problèmes de globalisation.
La réaction tardive du Kremlin à l’élection de Nicolas Sarkozy, un atlantiste déclaré, augure de lendemains moins chantants pour les relations franco-russes que sous Jacques Chirac, « ami » personnel de Vladimir Poutine, craignaient hier les experts russes.
Le président russe Vladimir Poutine a félicité hier le président élu français Nicolas Sarkozy, quarante-huit...