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Actualités - CHRONOLOGIE

La directrice du CELSA était de passage à Beyrouth pour un cours à l’USJ Véronique Richard : La presse gratuite ne nuit pas aux journaux, mais pousse les gens à lire Lélia MEZHER

La directrice du CELSA – la prestigieuse école française d’information et de communication – Véronique Richard, de passage à Beyrouth, a bien voulu accorder un entretien à « L’Orient-Le Jour », malgré un emploi du temps très serré. À la tête du CELSA depuis plus de deux ans, Mme Richard a été directrice adjointe de cette institution pendant 10 ans. Sa visite au Liban s’articulait essentiellement autour d’un cours qu’elle devait donnait à l’Université Saint-Joseph, dans le cadre du Master information et communication. Il convient de souligner à cet égard que le CELSA et l’USJ sont liés par une convention de partenariat dont le but est principalement de « mutualiser les savoirs » comme le précise à cet égard Véronique Richard. Mais il faut aussi noter la récente implantation de l’université Paris I à Abou Dhabi, dans les Émirats arabes unis (EAU), et la prochaine création d’un Master de communication par le CELSA, toujours à Abou Dhabi. Sur sa visite au Liban, Mme Richard s’empresse de noter « l’intérêt des Libanais pour la France et en particulier pour la campagne présidentielle en cours ». Elle ajoute qu’elle avait « promis depuis longtemps » de se rendre à Beyrouth pour donner un cours aux élèves d’Info Com de l’USJ. Interrogée sur la possibilité du journaliste de conserver son objectivité en toutes circonstances, Mme Richard estime « qu’on peut adopter la posture d’un journaliste d’opinion, mais il faut toujours l’annoncer. Ce qu’on essaie d’apprendre aux étudiants c’est qu’on peut assumer la position d’un journaliste d’opinion, mais il faut le dire au lecteur. Il faut qu’il soit conscient du point à partir duquel s’exprime le journaliste. Je pense que le lecteur est en attente de deux types d’articles : des reportages d’investigation, purement objectifs, factuels d’une part, et les articles d’opinions d’autre part ». Ainsi, pour la directrice du CELSA, il faut se garder de mélanger les deux genres, au risque de verser rapidement dans la propagande. Mme Richard tient en outre à relever un point qu’elle estime primordial : pour elle, il est nécessaire que les correspondants étrangers « aient quand même une certaine connaissance du milieu dans lequel ils évoluent ». Sur la question de savoir si l’évolution actuelle au sein des médias serait de nature à menacer le travail du journaliste, elle affirme qu’« il est nécessaire que les journalistes défendent leur déontologie et leur savoir-faire, mais il faut aussi qu’ils s’adaptent au changement ». Mais, précise-t-elle : « C’est comme la mondialisation, on y peut rien. » Elle insiste aussi sur les conséquences de l’évolution des entreprises des médias, et souligne que si la presse écrite française souffre actuellement, les chaînes de télévision sont aussi déstabilisées par la venue de la TNT (télévision numérique). Quant à l’avenir de la presse écrite en France, Mme Richard, qui se dit « d’un tempérament plutôt optimiste », estime que « contrairement à ce qui a été dit, la presse gratuite ne nuit pas aux journaux, mais pousse les gens à lire plus ». Outre les formations classiques, Véronique Richard explique que le CELSA s’occupe de « média training », une formation dispensée aussi bien aux entreprises privées qu’aux organismes publics. Il s’agit d’une formation continue de perfectionnement qui vient aider les professionnels dans leurs missions quotidiennes, pour qu’ils soient mieux à même de communiquer avec l’environnement dans le cadre duquel ils se trouvent.
La directrice du CELSA – la prestigieuse école française d’information et de communication – Véronique Richard, de passage à Beyrouth, a bien voulu accorder un entretien à « L’Orient-Le Jour », malgré un emploi du temps très serré. À la tête du CELSA depuis plus de deux ans, Mme Richard a été directrice adjointe de cette institution pendant 10 ans. Sa visite au...