DÉVELOPPEMENT - L’art pour venir en aide aux victimes civiles des guerres « Aïn el-Héloué au quotidien », une exposition de photos pas comme les autres

L’ONG Première Urgence et le département d’aide humanitaire de la Commission européenne présentent au théâtre al-Madina, « Aïn el-Héloué au quotidien », une exposition de photographies de Sébastien Sindeu et de planches illustrées par Sandra et Ghadi Ghosn qui accompagnent des textes poétiques écrits par les enfants des quartiers de Sikké et Taamir, en bordure de Aïn el-Héloué. L’exposition a été inaugurée jeudi par le chef de la Délégation de la Commission européenne au Liban, M. Patrick Laurent. L’exposition, qui durera jusqu’au 24 avril, circulera dans tout le Liban jusqu’à la fin du mois de juillet et sera accueillie dans les Centres culturels français de Tripoli, Saïda, Baalbeck, Zahlé, Tyr, Deir el-Qamar. L’exposition prend appui sur l’ouvrage Si la porte de ma maison parlait, elle vous inviterait à entrer..., un recueil de textes poétiques réalisés par 16 enfants palestiniens et libanais, dans le cadre d’ateliers d’écriture animés par Stéphanie Schneider, auteur franco-libanaise de livres pédagogiques pour la jeunesse. Les illustrations tirées de l’ouvrage seront également présentées au public. Elles ont été réalisées par Sandra et Ghadi Ghosn, deux jeunes talents libanais qui se destinent respectivement à l’illustration de livres pour enfants et à la bande dessinée. On retrouve également dans ce recueil une sélection de photos de Sébastien Sindeu. Par ailleurs, d’autres images absentes de l’ouvrage sont exposées. Elles sont le fruit d’un travail personnel du photographe, réalisé lors de son séjour à Aïn el-Héloué en janvier 2006. Cet artiste français indépendant collabore avec la presse magazine française : Le Figaro Magazine, Télérama ou encore La Vie. Le son a également sa place dans cet événement puisque le livre contient un CD compilant les textes de l’ouvrage lu en version française et arabe. Première Urgence est une Organisation non gouvernementale de solidarité internationale à but non lucratif. Elle a mis en œuvre plus d’une dizaine de programmes en faveur de la population libanaise et des réfugiés palestiniens. Sa vocation est de venir en aide aux victimes civiles des guerres successives qui ont entraîné leur déplacement ou la destruction de leur maison et de leurs outils de travail. L’exposition de photos qu’elle organise en collaboration avec la Commission européenne, qui finance traditionnellement de nombreux projets au Liban au bénéfice des réfugiés palestiniens, s’inscrit en marge d’un projet humanitaire de 645 000 euros pour la réhabilitation d’abris. Le projet tend à améliorer les conditions de vie des familles vivant dans les quartiers jouxtant Aïn el-Héloué. Après la guerre, Première Urgence a mis en place un système de microcrédits pour permettre aux gens de recommencer à travailler. À titre d’exemple, une centaine de familles de Bint Jbeil, village quasiment rasé par les bombardements israéliens, ont reçu un « kit professionnel », à savoir des outils permettant aux artisans de reprendre le travail. Les bénéficiaires s’engagent à rembourser un petit pourcentage du coût de ce kit dès lors que leurs revenus le permettront. L’idée est de participer à la relance économique d’une région qui a payé le prix fort du conflit de l’été dernier sans se limiter à l’assistanat. Ce type d’aide est également mis en place par Première Urgence depuis plusieurs années, dans les camps de réfugiés palestiniens. Leurs populations, dont les droits au travail sont très limités, peuvent ainsi augmenter un peu leurs chances d’émancipation économique. Première Urgence et le département d’aide humanitaire de la Commission européenne ont permis la réalisation du recueil Si la porte de ma maison parlait... elle vous inviterait à entrer, qui illustre avec simplicité le quotidien des habitants du camp de Aïn el-Héloué.