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MUSÉE SURSOCK - La collection particulière exposée durant tout le mois d’avril Visite guidée dans le passé et le présent

Durant tout le mois d’avril, le musée Sursock offre à voir des œuvres choisies du fonds du musée d’artistes libanais du début du siècle passé jusqu’à nos jours et qui illustrent les dates charnières de l’art libanais. Un rendez-vous d’amour qui aura duré plus de quarante ans. Si le musée Sursock est souvent décrit comme le musée d’art moderne au Liban, sa vocation va bien au-delà. En effet, sa mission d’encouragement à la création libanaise contemporaine va de pair avec la mise en valeur des trésors du patrimoine national. Ayant accumulé un fonds appréciable au cours des années, grâce aux acquisitions ainsi qu’aux donations des particuliers et des artistes, le musée, vu son espace exigu, n’a pas souvent l’occasion d’exposer ce patrimoine artistique. «En attendant d’avoir une extension qui pourra accueillir ce fonds d’une façon permanente et non en alternance, c’est entre deux accrochages qu’il nous a été permis d’afficher des toiles qui témoignent de la montée de l’art libanais et de sa diversification», explique Sylvia Ajemian, conservateur-adjoint du musée. En effet, depuis son inauguration en 1961, le musée Sursock a accueilli quatre-vingt-quatre expositions dont vingt-deux éditions de Salons d’automne. Aujourd’hui, les toiles de ces habitués du Salon côtoient en toute harmonie les travaux des anciens artistes. Déployée sur deux niveaux, l’exposition comprend donc au premier étage une série des toiles des «ancêtres» qui témoignent du classicisme de l’époque avec un avant-gardisme sous-jacent. Portraits de César Gemayel, Habib Srour, Daoud Corm et Khalil Saleeby; paysages d’Edmond Soussa et, plus loin, aquarelles de Georges Cyr (1938) et Omar Onsi (1968) ainsi que l’Unique aquarelle de ma vie de Georges Shéhadé sont autant d’expressions diverses de l’art libanais du début du siècle dernier. À l’étage du dessus, Les Phéniciennes de Jean Khalifé et une composition lumineuse de Nadia Saïkali invitent le regard. Au fond, et comme pour éclairer le chemin, Les mimosas, œuvre lumineuse et exubérante de Rima Ammyuni. Les toiles sont accrochées dans un esprit d’ordre chronologique, comme ces années 1960 représentées entre autres par Adel Saghir, John Haddad et Aref Rayess, de genre, à l’exemple des travaux abstraits de Paul Guiragossian et d’Yvette Achkar (1980), mais également de thèmes comme celui de l’alliance de l’Orient et de l’Occident, abordé par Stellio Scamanga, Mounir Najem et Adel Saghir. Hussein Madi, Hassan Jouni, Halim Jurdack, Mohammad el-Rawas et Moussa Tiba sont aussi présents. Au fond, près d’un travail surréaliste signé Nada Akl et Samir Tabet, et les encres de Laure Ghorayeb, apparaît la génération où la guerre se fait plus présente, plus dominante: Georges Nadra et sa Raison, Willie Aractingi et son Gigantisme ainsi que Séta Manoukian, autant d’œuvres qui dénoncent fort la situation de l’époque. Même Tanbak et sa Méditerranée noire est un cri d’alarme avant son temps. La galerie attenante à ce mur illustre la période noire: Vision de Arwa Safieddine, Raouf Rifaï et Charles Khoury, mais par ailleurs couleurs d’Aram Jughian alternées avec des céramiques et des assemblages novateurs d’Anita Toutikian. La visite se termine par une grande fresque de Théo Mansour, un travail photographique de Paul Zoghaib, des œuvres de Flavia et Fluvio Codsi ainsi que celle de Mona Bassili Sehnaoui. Un tour guidé qui nous renseigne sur le passé artistique du Liban et retrace visuellement, comme une topographie de la vie artistique, les grandes tendances et orientations d’aujourd’hui. Le musée est ouvert tous les jours de 9 heures à 14 heures sauf les dimanches et les jours fériés. Colette KHALAF
Durant tout le mois d’avril, le musée Sursock offre à voir des œuvres choisies du fonds du musée d’artistes libanais du début du siècle passé jusqu’à nos jours et qui illustrent les dates charnières de l’art libanais. Un rendez-vous d’amour qui aura duré plus de quarante ans.
Si le musée Sursock est souvent décrit comme le musée d’art moderne au Liban, sa vocation va...