Transport - Objectif 560 à 580 km/h pour le train à grande vitesse Le TGV veut pulvériser un record mondial aujourd’hui en France

Le Train à grande vitesse (TGV) va tenter aujourd’hui en France de pulvériser le record mondial de vitesse sur rail en visant les 560 km/h, voire 580 km/h, un exploit scientifique et industriel. Sous le nom de code V150 – pour 150 mètres par seconde, soit 540 km/h –, une rame peinte en noir, à la puissance surgonflée, s’élancera entre 13h00 et 13h30 (11h00-11h30 GMT), sauf conditions météorologiques défavorables, sur une portion de la ligne à grande vitesse de l’est de la France récemment inaugurée. L’objectif affiché par les chemins de fer français est d’atteindre au moins 540 km/h et de battre ainsi un record vieux de dix-sept ans. En 1990, un TGV avait atteint 515,3 km/h. Le record mondial de vitesse d’un train est détenu par le Maglev, le train japonais à sustentation magnétique et sans contact roue-rail, qui s’est élancé à 581 km/h. Ce record pourrait donc être aussi dans la ligne de mire du TGV. Le TGV a déjà atteint la vitesse de 559 km/h lors de plusieurs dizaines d’essais officieux depuis la mi-janvier, selon la SNCF. Il a même atteint 568 km/h la semaine dernière, d’après la presse. « Au-delà de l’exploit technique, le record s’inscrit dans le cadre d’une campagne d’essais visant à recueillir des données sur le comportement de l’infrastructure et du matériel roulant dans des conditions extrêmes, impossibles à réaliser en laboratoire », font valoir les trois organismes pilotes du projet, la SNCF, Réseau ferré de France (RFF), propriétaire du réseau, et Alstom. Les organisateurs soulignent qu’il n’est pas question de tenter les 600 km/h, qui feraient courir des risques de rupture de la caténaire, le fil électrique aérien qui alimente le train. La « rame du record » sera bardée de capteurs chargés de mesurer la résistance aux vents violents ou les vibrations. Des huissiers seront chargés d’homologuer le record. La tentative, retransmise en direct à la télévision, se déroulera à environ 200 km de Paris et coûtera aux trois organismes pilotes la somme totale de 30 millions d’euros. Cette tentative a un autre objectif, industriel celui-là : vendre le TGV à l’étranger alors qu’il est soumis à la concurrence du japonais Shinkansen (fabriqué par Hitachi) ou de l’allemand ICE (Siemens). « Si nous avons le record, cela nous mettra en bonne place par rapport à nos concurrents qui ne disposent pas de cette technologie », affirme Philippe Mellier, PDG de la branche transport du groupe Alstom, constructeur du TGV. Symbole de l’innovation technologique française, le TGV a fêté ses vingt-cinq ans l’an dernier. Inauguré le mois dernier, le TGV Est-européen roulera, à partir du 10 juin, à 320 km/h.