SCÈNE - Le 8e spectacle de l’atelier Très-tôt-théâtre, de Michèle Malek, a été très bien accueilli au Monnot «Stationnement alterné» avec divertissement continu

Durant plus de deux semaines (avec prolongation), les comédiens «aînés» de la troupe Très-tôt-théâtre ont fait salle comble au Monnot. Parents et amis se sont retrouvés autour de la pièce Stationnement alterné de l’auteur anglais Ray Cooney, réalisée par Michèle Malek, pour plus de deux heures de rires non alternés. Un public nombreux a longuement applaudi et ovationné, dimanche soir, la pièce Stationnement alterné. Dans une mise en scène soignée et novatrice, doublée d’une action rapide, l’équipe de jeunes adolescent(es) à l’avenir très prometteur a fait de ce spectacle un moment divertissant et agréable, terni uniquement par le léger retard au début de la pièce et les longueurs de certaines scènes. Ainsi, pendant plus de deux heures, enchaînant les situations rocambolesques et ses revirements, les jeux de mots et les malentendus, les comédiens, dont la plupart ont déjà à leur actif plus de cinq ans de scène, ont su créer un vaudeville frivole et séduisant, caustique mais jamais grossier, léger et cependant subtil, faisant oublier la moiteur des jours brumeux libanais. L’action, qui se déroule sur fond de décor très coloré et assez chic de deux appartements séparés mais visuellement contigus, s’apparente au split-screen cinématographique et rend le dialogue plus animé. Séparés par le lieu mais non par le temps, les acteurs se font face, s’affrontent, communiquent, se disputent et se réconcilient en un joyeux imbroglio sur ton de bigamie. Jean Martin, chauffeur de taxi interprété par le très talentueux Cyril Aris, a en effet deux femmes et deux foyers, mais heureusement pas d’enfants. Il passe son temps à faire la navette entre ses deux appartements jusqu’au jour où, grâce à un accident, son double jeu est découvert par deux inspecteurs de police (Christophe Noujaim et Maya el-Kahi). Si la prestation de ces deux derniers, ainsi que celle de Joe Haddad en voisin, est encore jeune et novice, et pour cause (ils n’ont que deux ans de théâtre à leur actif), par contre Liana Kassir (madame Martin numéro 1), Maria Nehmé (madame Martin numéro 2) et Fouad Aoun, en hilarant Gilbert Jardinier, n’ont rien à envier aux professionnels du métier. Une équipe soudée et homogène qui a su, sous la houlette de la directrice Michèle Malek, donner au théâtre un souffle jeune, nouveau et jouissif. C. K.