Rechercher
Rechercher

Actualités

États-Unis - Le secrétaire général de l’institution a englouti 2 millions de dollars en frais d’entretien et de réception au cours des six dernières années Le grand train de vie d’un dirigeant met les musées Smithsonian à la diète

La vénérable institution Smithsonian, qui chapeaute certains des plus prestigieux musées publics américains, doit se serrer la ceinture après les révélations sur le train de vie extravagant de son secrétaire général, qui a dû démissionner. L’ancien banquier Lawrence Small, secrétaire général de la Smithsonian Institution depuis sept ans, a présenté sa démission lundi à la suite d’intenses critiques au sujet du montant de ses dépenses personnelles alors que l’institution est financée à 70 % par des fonds publics. Selon un audit interne récemment révélé par le quotidien Washington Post, M. Small et son épouse ont englouti 2 millions de dollars en frais d’entretien et de réception au cours des six dernières années. Parmi ses dépenses, qualifiées par un sénateur de la commission des finances de « train de vie champagne », figurent une allocation logement de 1,15 million de dollars pour le fonctionnement de sa demeure, une maison de 650 m2 dans un joli quartier de la capitale. Il a justifié ce montant par des factures d’électricité de 152 000 dollars, des frais de ménage de 273 000 dollars et une note de nettoyage de lustre de 2 535 dollars. Certains frais pour un total de 90 000 dollars, notamment un voyage de son épouse au Cambodge, des locations de chambres d’hôtel et de voitures de luxe ainsi que des cadeaux coûteux, n’avaient pas reçu d’autorisation préalable. Même s’il n’y a pas de fraude attestée, la note est très mal passée au Congrès, où le Sénat a gelé la semaine dernière la demande d’une rallonge budgétaire de 17 millions de dollars pour le fonctionnement des musées jusqu’à ce que l’institution réforme l’éthique de son organisation. La Smithsonian Institution, qui emploie 6 000 personnes, gère 18 musées dont le fameux Musée de l’Air et de l’Espace de Washington et le zoo de la capitale, pour un budget annuel d’un milliard de dollars financé à 70 % par l’État. Ces établissements accueillent gratuitement 23 millions de visiteurs par an. Le gel de la rallonge budgétaire « signale à la Smithsonian que le train de vie champagne aux frais du contribuable est inacceptable », s’est indigné le sénateur républicain Chuck Grassley en faisant adopter la sanction au Sénat. « Au secrétaire général et à sa femme de réfléchir à deux fois avant de planifier des vacances de 1re classe payées par les contribuables et les donateurs », a-t-il ajouté. Après avoir fait le gros dos, M. Small, 65 ans, un ancien dirigeant de Citibank, a finalement présenté sa démission, prestement acceptée à l’unanimité par le conseil d’administration de l’institution, créée il y a 160 ans. Dans sa lettre de démission, M. Small a toutefois souligné qu’il n’avait « pas compté les jours et les soirées » passés à promouvoir les intérêts de l’institution pour laquelle il a « dépensé plus d’un demi-million de dollars de (ses) propres deniers ». « Cela a vraiment été une œuvre du cœur », ajoute-t-il. Le conseil d’administration a souligné dans un communiqué que sous la direction de M. Small, le montant des donations privées avait atteint le montant record d’un milliard de dollars, et que l’institution avait ouvert trois nouveaux sites, dont le musée des Indiens américains à Washington. Le communiqué ne passe cependant pas sous silence le rapport et « les dépenses pouvant être considérées comme extravagantes et somptuaires » de M. Small, dont le salaire annuel est passé de 330 000 à 915 000 dollars en 7 ans. Il a été remplacé par un biologiste, Cristian Samper, directeur du Musée national d’histoire naturelle.

La vénérable institution Smithsonian, qui chapeaute certains des plus prestigieux musées publics américains, doit se serrer la ceinture après les révélations sur le train de vie extravagant de son secrétaire général, qui a dû démissionner.
L’ancien banquier Lawrence Small, secrétaire général de la Smithsonian Institution depuis sept ans, a présenté sa démission...