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Préparation d’un nouveau projet de loi de débaassification au nom de la réconciliation nationale Attentats sanglants en Irak : plus de 78 personnes tuées

Plus de 78 personnes ont été tuées hier dans une série d’attaques en Irak, dont la plus meurtrière a fait 55 morts à Tal Afar (Nord), alors que le gouvernement va présenter un projet de loi pour réinsérer dans la vie politique et sociale les anciens membres du parti Baas. La ville de Tal Afar, à près de 400 km de Bagdad, non loin de la frontière syrienne, a de nouveau été la cible d’un attentat sanglant visant la communauté chiite. « Les forces de sécurité ont laissé passer sans le fouiller un camion chargé de nourriture, alors que la population attendait depuis plusieurs jours un approvisionnement. Le conducteur a fait exploser son camion dans un quartier à majorité chiite de la ville », a déclaré à l’AFP Ali Abboud, un médecin à l’hôpital de Tal Afar. Une voiture piégée a également explosé dans un autre quartier. Au total, le double attentat a fait 55 morts et 103 blessés, selon les services de sécurité. Les tirs, attentats et obus de mortier ont également tué 21 personnes en Irak. Parallèlement, l’armée américaine a indiqué avoir arrêté le 21 mars à Bagdad deux importants membres de réseaux terroristes spécialisés dans les voitures piégées et qui seraient responsables de la mort d’environ 900 civils depuis novembre 2006. Sur le plan politique, le gouvernement et les députés irakiens préparent un projet de loi destiné à faire revenir dans le jeu politique et social les anciens du parti Baas dissous de Saddam Hussein, au nom de la réconciliation nationale, dans l’espoir de faire baisser les violences. « Tout en gardant en mémoire l’ampleur des crimes commis contre tous les Irakiens par l’ancien régime et les chefs du parti Baas, nous présentons la loi de “transparence et réconciliation” pour construire un pays ouvert à tous les Irakiens qui veulent un Irak libre et démocratique, sans divisions confessionnelles, racisme, et discrimination », selon le projet de loi. Concrètement, la loi va permettre à un certain nombre d’anciens membres du Baas, le parti au pouvoir sous l’ancien président Saddam Hussein, de postuler à des emplois publics, y compris l’armée, et de participer à la vie politique. La débaassification, entamée aussitôt après le renversement du régime de Saddam Hussein le 9 avril 2003, trois semaines après l’invasion américaine de l’Irak, a visé des centaines de milliers d’anciens adhérents du parti unique, et pas seulement les anciens cadres de cette formation. Selon de nombreux observateurs, cette politique a non seulement privé l’administration et l’armée de nombreux cadres expérimentés, mais elle a aussi poussé vers l’insurrection les militants n’ayant plus d’avenir sous le nouveau régime. Le nouveau projet de loi prévoit la création de comités ayant le pouvoir de réembaucher ou d’octroyer des pensions à d’anciens baassistes. Ces comités vont ainsi rendre plus flexibles les interdictions d’exercer pour certains anciens cadres du parti dissous. « Ceux qui ont été épurés par le passé pourront retrouver leurs anciens emplois, s’ils ne faisaient pas partie des cadres dirigeants de l’ancien régime et s’ils ne sont pas impliqués dans des activités criminelles », a résumé l’ambassadeur des États-Unis à Bagdad, Zalmay Khalilzad. Cette politique s’inscrit dans la stratégie des États-Unis visant à isoler l’organisation terroriste el-Qaëda des groupes armés sunnites composés d’anciens baassistes. « Le Baas a des professionnels qui savent faire marcher l’administration, savent travailler pour l’État. Aujourd’hui, l’administration est mal gérée. On aurait pu bénéficier des gens de l’ancien régime dès le départ. Ce sera dur de les ramener (à la légalité). C’est une bonne mesure, mais elle vient tard », note le député kurde Mahmoud Othman.

Plus de 78 personnes ont été tuées hier dans une série d’attaques en Irak, dont la plus meurtrière a fait 55 morts à Tal Afar (Nord), alors que le gouvernement va présenter un projet de loi pour réinsérer dans la vie politique et sociale les anciens membres du parti Baas.

La ville de Tal Afar, à près de 400 km de Bagdad, non loin de la frontière syrienne, a de...