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Actualités - CHRONOLOGIE

CORRESPONDANCE - La troupe Caracalla à la cour des cérémonies de la Fondation Qatar « Foursan el-Qamar », des cavaliers messagers de paix, d’espoir et d’amour…

DOHA - De notre envoyé spécial Edgar DAVIDIAN Dans un double volet où l’art et la science font un heureux mariage en grande pompe, la Fondation Qatar, avec sa Cité de l’Éducation à Doha, sous la généreuse et inspirée férule de son altesse cheikha Mozah bint Nasser al-Missned, a inauguré la faculté d’ingénierie en partenariat avec l’Université Texas A et M ainsi que la Cour des cérémonies avec un spectacle de la troupe Caracalla, commandité pour la circonstance et intitulé « Foursan el-Qamar » (Les cavaliers de la lune). Poésie et panache pour un titre qui en dit long sur l’énoncé d’un projet mené tambour battant avec plus de cent vingt danseurs, chanteurs et techniciens sur une scène de plus de 1500m2 coulisses comprises, dans une ville en pleine mutation où les superbes et nombreux monolithes en bord de mer ont les pieds dans l’eau et le front dans les nuages. Dans cette immense cour en plein air, bordée d’une muraille fignolée comme une délicate et moderne «moucharabieh» en matière dure peinte en blanc, au premier rang des spectateurs non seulement leurs altesses cheikh Hamad bin Khalifa al-Thani et cheikha Mozah bint Nasser al-Missned, mais aussi le 44e président des USA, George H. W. Bush, et son épouse Barbara, ainsi qu’un aréopage de personnalités du monde universitaire américain et qatari pour une joint-venture où culture et connaissance s’imbriquent et se complètent. Premiers tableaux d’une histoire très «musical» inspirée du Trovatore de Verdi, rejetant les conclusions mélodramatiques et coulée dans les traditions arabes rendant un vibrant hommage à l’héritage culturel du Qatar, cette inaliénable terre des palmiers. Une histoire d’amour, de pardon, de bravoure, de sensibilité et d’union, où la fin est illuminée par la joie des retrouvailles. Pour de fringants cavaliers défiant les sables du désert, pour des pêcheurs qui savent cueillir les perles au fond des océans, pour des hommes qui savent la valeur des sentiments et des actes, voilà une chevauchée fantastique où le rêve est un idéal que l’on se jure d’atteindre sans concession aucune. Rêve de grandeur, de dignité et de labeur pour triompher de tous les sorts que la vie jette parfois si injustement. Deux actes (pour 100 minutes d’un spectacle haut en couleur) aux décors somptueux avec citadelles aux tours crénelées (qui pèsent des tonnes!) et des projections sur écran tapissant le fond de la scène avec nuits étoilées et Bédouins bivouaquant au creux des dunes sablonneuses. Deux actes où la chorégraphie d’Alissar Caracalla est sensuelle, mouvante, audacieuse. Une chorégraphie qui emprunte en toute franchise aux mouvements modernes tout en s’inspirant des jeux d’épaules éternellement viriles et des déhanchements des femmes dont le langage des corps est unique dans sa troublante éloquence… La musique de Mohammad Reza Aligholi est ici non seulement un atout majeur, mais un objet de pur envoûtement que même la danse a parfois peine à suivre... Une musique intense, évocatrice, juste dans ses plaintes et ses véhémences, passionnée et tendre, interpellant l’auditeur et l’invitant vers des rives lointaines. Il est notoire que les costumes se sont toujours taillés la part de lion dans les spectacles de Caracalla. Des costumes dont on parle comme on parle d’un personnage…Et ici, plus que jamais, les costumes sont un vrai émerveillement et constituent à eux seuls presque un spectacle dans le spectacle ! Dans le choix intelligent et raffiné des étoffes, dans les coupes aux finis et tombés impeccables, dans le sens prodigieux et foisonnant du détail, dans la profusion des richesses des couleurs toujours d’une absolue harmonie. Grâce soit rendue à Abdel Halim Caracalla qui s’érige un vrai dé d’or doublé d’un remarquable designer costumier au talent au-dessus de tout éloge. Ingénieux et d’une grande sobriété est l’éclairage de Vinicio Cheli, qui sculpte littéralement chaque coin d’ombre et fait ressortir comme une toile peinte les clairs-obscurs des situations et des personnages pourtant non dotés d’épaisseur psychologique. Si la poésie dans ce livret est l’affaire de Talal Haïdar, il est bien évident que la trame inconsistante est laissée-pour- compte car l’histoire en question reste bien crayeuse et sans cohérence. Yvan Caracalla assure énergiquement la mise en scène avec une belle complicité avec le scénographe Ezio Frigerio. Demeurent des tableaux d’une grande beauté visuelle, presque des morceaux d’anthologie dans le monde de la danse si compassé de la danse libanaise. Beauté du «mihrab» porté en liesse ainsi que les «sitara» emperlées, agitées au vent sur leur pique tandis que le chœur des femmes en bleu, sur un air de pseudohabanera, ondule comme les vagues des marées hautes… De la danse des sabres jusqu’aux preux guerriers qui croisent le fer des lances, en passant par des femmes aux ceintures «tintinnabulantes», le monde de Caracalla est habité d’une incroyable féerie, d’un scintillement permanent, d’une magie perceptible. Même les larmes chez lui ont une certaine brillance… Spectaculaire cet hymne chaleureux, cette ode ardente, ce discours chamarré de tous les vocables du temps, ce touchant message de fraternité humaine à Doha. Doha, la ville aux tracés si nets, aux autoroutes garnies d’arbres verdoyants et de bougainvilliers mauves et blancs, Doha surgie des flots et des grains dorés du sable, Doha où les plaines saluent le vent… C’est tout cela la voix et la danse de la troupe Caracalla pour ces cavaliers de la lune, annonciateurs de paix, d’amour, d’espoir et de fraternité. Fiche technique Chanteurs: Hoda Haddad, Élie Choueiri, Joseph Azar, Simon Obeid, Yasmine Hajj Naceur. Musique: Mohammad Reza Algholi. Scénographe: Ezio Frigerio. Éclairage: Vinicio Cheli. Chorégraphie: Alissar Caracalla. Poésie et livret: Talal Haïdar. Costumes: Abdel Halim Caracalla. Mise en scène: Yvan Caracalla. Conseillers artistiques: Nicolas Joel et Abdel Halim Caracalla.

DOHA - De notre envoyé spécial Edgar DAVIDIAN

Dans un double volet où l’art et la science font un heureux mariage en grande pompe, la Fondation Qatar, avec sa Cité de l’Éducation à Doha, sous la généreuse et inspirée férule de son altesse cheikha Mozah bint Nasser al-Missned, a inauguré la faculté d’ingénierie en partenariat avec l’Université Texas A et M...