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Actualités - CHRONOLOGIE

PORTRAIT D’ARTISTE - Son film « My Fathers’ House » marque le début de sa carrière cinématographique Leyla Kanaan, un kaléidoscope de vie Colette KHALAF

Son film « My Fathers’ House » représente le pari gagné et l’aboutissement de ses rêves. Leyla Kanaan , venue au monde cinématographique un peu par hasard, ne dort pas sur ses lauriers. Munie de sa caméra, elle filme et filme toujours pour son propre plaisir et celui des autres. Née au sein d’une famille conservatrice, d’un papa médecin, Leyla grandit dans la maison grand-parentale à Saïda dans un quartier populaire. Son enfance est comme une tranche de vie atrophiée et amputée de tous les rêves de petite fille. « Toute mon enfance était rythmée par les interdits. Il est honteux que les filles du médecin fassent ceci, cela, aillent ici ou ailleurs. Seul le balcon et la fenêtre étaient mes contacts avec l’extérieur et les émissions télévisées de Sherihan, mes liens avec la culture », dit-elle avec cet éclair de flash-back dans le regard. Observer quotidiennement les gens lui a cependant permis de créer des scenarii dans sa tête et des films qui n’attendaient qu’à voir le jour. En 1999, son choix se porte donc naturellement sur l’audiovisuel alors que ses parents lui vouaient une carrière d’économiste. À l’Iesav, Leyla Kanaan a hâte de brûler les étapes. Se consacrant à ses études, elle essaye par tous les moyens d’être présente aux tournages de ses aînés pour apprendre et absorber des images. « J’ai même nettoyé des câbles, dit l’artiste en rigolant, rien que pour assister aux travaux des autres. Mon seul rêve était de passer derrière la caméra. » Expression du vécu Dans Beit Bayyé, le court-métrage de fin d’études, la cinéaste en herbe y met tout le savoir et l’expérience accumulés de ses vingt-deux ans. Illustrant la maison familiale, érigée en symbole de son pays natal, cette œuvre personnelle est inspirée de son vécu ainsi que de son environnement. « Je suis une personne pleine de contradictions et cette histoire, qui mêle réalité et fiction, ressemble un peu à ma vie, confie Kanaan. Durant mon enfance, j’ai ressenti cette crise d’identité car mon père recevait continuellement à la maison, au point qu’on n’arrivait pas à dissocier la vie familiale et professionnelle. Aujourd’hui, la réalité de Beyrouth est semblable au tableau que je brosse dans mon film. » Concentré de naturalisme à la Kusturika, de surréalisme et de bandes dessinées, le film de Leyla Kanaan va vite trouver sa place dans les festivals, auprès des professionnels. Ainsi, encouragée par cette reconnaissance du milieu, la jeune artiste enchaîne les travaux. Après l’orage, documentaire inspiré de cette dernière guerre, My Cousin Foufou, qui relate l’histoire de son cousin mais également de toute une jeunesse désenchantée, sont autant d’œuvres qui confirment la recherche esthétique de Kanaan, tant au niveau de la photo qu’à celui de la musique. Par ailleurs, les clips réalisés pour Issa Ghandour, Cheb Khaled et Diana Haddad et dernièrement la chanteuse Haïfa illustrent la volonté qu’il y a chez la cinéaste à renverser les standards. Mon travail est loin d’être industriel, pourtant, il ressemble à une usine... à fabriquer des rêves
Son film « My Fathers’ House » représente le pari gagné et l’aboutissement de ses rêves. Leyla Kanaan , venue au monde cinématographique un peu par hasard, ne dort pas sur ses lauriers. Munie de sa caméra, elle filme et filme toujours pour son propre plaisir et celui des autres.
Née au sein d’une famille conservatrice, d’un papa médecin, Leyla grandit dans la maison...