Rechercher
Rechercher

Actualités

Place au dialogue… et aux jeunes Christelle COMAIR

Ceci est un appel urgent. Je ne suis pas quelqu’un de très important, au passé prestigieux. Simplement, à travers cet article, je voudrais assumer le rôle d’une tierce personne qui observe le Liban d’un œil objectif. Peut-être que cela aidera les jeunes à commencer à se poser des questions claires et concrètes sur ce qui se passe chez nous en comparaison avec le reste du monde, parce que le Liban a toujours été connu pour être un pays d’ouverture et de parfait mélange de cultures. J’observe un univers où tout se développe et évolue, où se posent des questions d’écologie, de développement durable et de paix, autant de thèmes étrangers aux préoccupations des Libanais. Un pays aussi politisé que le nôtre ne peut pas avancer dans un monde qui bouge à toute vitesse, où les hommes sont jugés à leur valeur, où les salariés sont choisis en fonction de leur honnêteté, leurs diplômes et leurs capacités à donner à leur pays, et non pas suivant leur appartenance politique, leur pouvoir, leur argent ou bien leur statut social. La réalité est tout autre au Liban, où nous sommes détournés de l’essentiel, pris que nous sommes dans le jeu de politiciens élus par nous, alors même que nos choix sont faussés au départ. En réalité, nous faisons face à une crise, car notre politique se réduit à des querelles, à la langue de bois dans les discours faussement prometteurs. La démocratie n’est pas qu’une étiquette, une armure cachant bien mal la corruption et les problèmes. La démocratie naît naturellement dans les cœurs, suivant leur mode de vie, leur ouverture et leur liberté. C’est pour cette raison que je parle d’un tout autre Liban, différent du Liban médiéval actuel. Je réclame qu’on en finisse avec cette mascarade censée être une politique. Les jeunes doivent prendre la relève, ou au moins des hommes qualifiés, dignes et capables et non pas des pions qui ne font qu’obéir à des directives venues de l’extérieur. Là encore, un autre problème se pose : les jeunes applaudissent aux discours des politiciens, sans se rendre compte que ceux-ci cherchent à satisfaire leur propre ambition. C’est là, à mon sens, un manque de courage de notre part, nous les représentants de la nouvelle génération. Un autre aspect négatif consiste à revenir inlassablement aux événements de la guerre, comme si cela pouvait être source de solutions à nos problèmes ou justifier nos appartenances politiques, nos idées, qui bien des fois il faut le reconnaître, ne sont pas choisis avec conviction, mais simplement héritées de nos parents. Revenir au passé ne sert à rien, car chacun le voit à sa manière (on tourne la page mais on n’oublie pas, d’où mon désir de voir de nouvelles têtes nous gouverner). Je ne suis pas contre l’appartenance à un parti politique, bien au contraire ! Mais je voudrais qu’un tel choix soit effectué en toute liberté, avec esprit critique. Nous sommes jeunes et notre Liban se meurt ; nous sommes capables de beaucoup plus pour notre pays que de nous quereller au lieu de voir la situation d’un œil neuf. Notre Liban a un urgent besoin d’une aire novatrice, de projets constructifs, d’institutions et tout commence par nous, la nouvelle génération. Réveillons-nous, soyons à la hauteur du Liban message au monde. Il faut commencer par être libanais avant d’appartenir à un quelconque parti qu’on ne choisit même pas par conviction. Avoir une religion, des idées, de l’ambition est certes très important et fondamental, mais cela ne peut pas et ne doit pas creuser des fossés de plus en plus larges entre citoyens d’une même patrie. Nos intérêts, nos convictions, nos différends s’arrêtent là où commence l’intérêt de notre pays. J’invite donc nos politiciens à se réunir au nom du Liban, en laissant toutes leurs ambitions derrière eux, en pensant rien qu’une fois à ce pays qu’ils ont déchiré. Mais le Liban est une mosaïque et les Libanais ont toujours su être dignes de leur pays, car il est tout simplement le reflet du monde dans les différences qui le constituent. Tout donc commence par nous. Si nous parvenons à trouver un certain équilibre, nous serons alors la preuve vivante qu’une paix entre les nations est possible. Je m’adresse à présent à nos politiciens. De grands hommes sont passés par le Liban, ont porté notre drapeau très haut et ont marqué son histoire, puis l’ont écrite grâce à leur courage et leur sagesse. Mais de vous, on ne parlera pas. Vous menez notre pays à la dérive. Vous ne lui offrez rien. Il reste quand même un peu d’espoir. Pas dans vos personnes, car vous ne me représentez pas. Je parle plutôt de ces jeunes qui resteront libres, qui garderont cette vision objective et parfaitement indépendante, si essentielle à notre pays actuellement. Un jour, Messieurs, nous prendrons votre place pour libérer notre pays de votre emprise. Tous ensemble, nous nous mettrons d’accord sur de nouvelles bases pour bâtir un Liban libre. En outre, étant donné que vous estimez avoir raison et que tous les autres ont tort, je suis convaincue que vous savez tous que votre fierté surdimensionnée et mal placée vous empêche d’accepter l’avis des autres, de sorte que vous serez bien obligés de revenir au dialogue, car le Liban n’a jamais avancé sans le dialogue. Il vaut mieux donc y avoir recours immédiatement au lieu de continuer à tourner en rond. Je ne demande rien d’irréalisable ; je suis bien informée des réalités libanaises et j’ai conscience des enjeux politiques énormes et compliqués qui sont derrière tout ça. Mais ce que je demande, c’est un changement de notre vision de la politique, ce qui représenterait un bon début, car tout changement se fait grâce à la contribution de tout un peuple. Je voudrais dire que je trouve anormal que la politique actuelle constitue une entrave à tout projet constructif et interdit la voie à ceux qui veulent réellement offrir quelque chose de bénéfique à leur pays à travers leur expérience, leurs idées, leur savoir-faire et qui, dans l’incapacité d’y parvenir, s’en vont mettre leurs compétences au service d’autres pays. Normalement, la politique doit servir la nation et non être au service de certains. Je propose donc de recruter de nouveaux visages, loin des critères politiques classiques. Par exemple, des personnes compétentes et hautement qualifiées, qui seraient placées aux postes qu’elles méritent, et pourraient de ce fait mettre en chantier des projets constructifs. La justice ? Beaucoup reste à faire dans ce domaine, car on est loin des pays où la justice garantit les droits fondamentaux des citoyens. Peut-être que les critiques, penseriez-vous, sont nombreuses. Mais la vérité est que nous ne pouvons plus continuer chacun cloîtré dans sa bulle. Notre pays nous offre un mode de vie merveilleux, des valeurs uniques. En réalité, le Liban a un charme très particulier dans tous ses défauts et nous sommes toujours attirés vers lui malgré les guerres et tout ce qui en résulte. Pourquoi donc ne pas exiger davantage de ceux qui nous gouvernent ? Un si beau pays ne mérite-t-il pas un peu plus de notre part ? Christelle COMAIR Classe de 3e Article paru le Lundi 19 mars 2007
Ceci est un appel urgent.
Je ne suis pas quelqu’un de très important, au passé prestigieux. Simplement, à travers cet article, je voudrais assumer le rôle d’une tierce personne qui observe le Liban d’un œil objectif.
Peut-être que cela aidera les jeunes à commencer à se poser des questions claires et concrètes sur ce qui se passe chez nous en comparaison avec le reste du monde,...