Somalie 40 000 personnes ont fui Mogadiscio en un mois à cause des violences

Plus de 40 000 personnes ont fui Mogadiscio au cours du dernier mois à cause des attaques quasi quotidiennes qui ensanglantent la capitale somalienne, selon un rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) publié hier. Près de la moitié d’entre elles sont parties pour la région de Lower Shabelle, au sud de Mogadiscio. Environ 8 500 ont trouvé refuge dans la région de Bay, principalement à Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio) qui abrite le Parlement, quelque 4 500 dans la région de Middle Shabelle (nord de Mogadiscio) et les autres sont dispersées dans différentes zones du pays. « Beaucoup des déplacés qui ont parcouru de longues distances jusqu’à Hiran (Centre) et jusqu’au Puntland (Nord-Est) ont fait état de harcèlement à des barrages illégaux sur la route, et de tentatives de vol », rapporte OCHA. Mogadiscio est le théâtre de violences presque quotidiennes depuis des semaines, qui ont fait plus de 80 morts, essentiellement des civils, selon un décompte de l’AFP. La situation sécuritaire dans la capitale est déplorable depuis la chute des Tribunaux islamiques fin décembre-début janvier. Les islamistes ont promis de s’en prendre aux forces étrangères dans le pays, en guerre civile depuis 1991 : l’armée éthiopienne, qui a infligé une débâcle éclair aux Tribunaux islamiques, a commencé son retrait, parallèlement au déploiement d’une force africaine de paix en Somalie (Amisom). Dans ce contexte, le Premier ministre somalien, Ali Mohammad Gedi, a affirmé hier être en contact avec les islamistes modérés en vue de la conférence de réconciliation somalienne à la mi-avril, et a notamment imputé à « des éléments terroristes extérieurs » les violences qui secouent Mogadiscio. Le Premier ministre somalien participait dans la capitale kényane à une réunion de représentants de la communauté internationale et de donateurs pour recueillir les fonds nécessaires à l’organisation de la conférence de réconciliation. Certains donateurs ont conditionné leur aide financière à la participation des islamistes modérés.