Thaïlande - La violence progresse dans le Sud musulman séparatiste Massacre à Yala : neuf bouddhistes tués

Neuf civils de confession bouddhiste ont été tués hier lors d’une embuscade dans l’extrême sud de la Thaïlande attribuée à des combattants séparatistes islamistes qui font monter la pression sur les autorités. Les victimes – trois hommes et six femmes, dont deux adolescentes de 14 et 15 ans – ont été tuées à bout portant, d’une balle dans la tête, après une embardée de leur minibus qui a quitté la route sous les tirs des assaillants, a déclaré un responsable de la police. Le conducteur du véhicule – un musulman – et un passager de confession bouddhiste ont été grièvement blessés dans cette attaque en plein jour à Yala, l’une des provinces thaïlandaises, proches de la Malaisie, en proie à un vif regain de séparatisme islamique. Le minibus reliait le district de Betong à la ville de Hat Yai, dans la province voisine de Songkhla, et les assaillants, qui avaient placé des troncs d’arbre et des clous sur la route, ont également fait sauter une bombe après l’embuscade pour tenter de retarder l’arrivée des forces de sécurité, a précisé à l’AFP le colonel Apirak Sungkhao. Une attaque similaire avait été lancée mardi, également à Yala, où des rebelles présumés avaient visé une camionnette emmenant des civils à des funérailles. Un bouddhiste de 61 ans avait été tué. En dépit de mesures de confiance annoncées par la junte qui a pris le pouvoir en septembre à Bangkok, on assiste à une nette escalade de la violence dans l’extrême sud de la Thaïlande où quelque 2 000 personnes ont été tuées depuis trois ans. Dans cette région, qui était jusqu’à il y a un siècle un sultanat relativement indépendant, la population est très majoritairement d’ethnie malaise et de confession musulmane, contrairement au reste de la Thaïlande, largement bouddhiste. Les opérations de la guérilla ne sont jamais revendiquées et peu d’informations circulent sur les groupes rebelles. Cependant, les autorités avaient mis en garde la population contre des attaques susceptibles d’être lancées entre le 13 et le 15 mars pour coïncider avec l’anniversaire de la création en 1963 du groupe séparatiste Barisan Revolusi Nasional Melayu Pattani.