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France - La droite et la gauche cherchent les moyens de contrer l’émergence du centriste François Bayrou Sarkozy place l’immigration au cœur de sa campagne présidentielle

Le ministre français de l’Intérieur et candidat à la présidence, Nicolas Sarkozy, a replacé le thème de l’immigration au cœur de la campagne électorale, alors que droite et gauche cherchent les moyens de contrer l’émergence du centriste François Bayrou. «Parler de l’identité nationale ne me fait pas peur », a lancé mardi soir M. Sarkozy, accusé de lorgner vers les voix de l’extrême droite à l’approche du scrutin, notamment après avoir proposé la création d’un « ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale ». Il faut « parler de l’immigration en posant le problème de l’identité nationale » qui « ne résistera pas longtemps à l’effritement de la cohésion sociale », a insisté le ministre de l’Intérieur lors d’un meeting à Besançon. M. Sarkozy « dispute au FN (Front national, extrême droite) le thème de la nation » car il est « convaincu qu’une majorité de Français est en phase avec ce thème », explique le quotidien de droite Le Figaro. Après avoir entretenu le suspense, le président du FN Jean-Marie Le Pen a annoncé hier avoir rassemblé les 500 signatures d’élus nécessaires pour valider sa candidature. En 2002, M. Le Pen, aujourd’hui âgé de 78 ans, avait provoqué un séisme politique en arrivant second, avec 16,86 % des voix, au premier tour de l’élection présidentielle, devant le candidat socialiste d’alors Lionel Jospin. M. Sarkozy, qui avait dit être prêt à se « battre » pour que M. Le Pen puisse obtenir ses parrainages, a récusé le « faux procès » qui lui était fait, mais un collectif d’associations antiracistes l’a accusé mercredi de vouloir réintroduire de facto un « ministère des Colonies ». La candidate socialiste Ségolène Royal avait qualifié « d’ignobles » les dernières propositions de M. Sarkozy sur ce thème, tandis que le centriste François Bayrou en a appelé à l’Histoire pour dénoncer « l’amalgame » entre immigration et identité nationale. Alors que M. Sarkozy a reporté plusieurs fois une visite promise en banlieue, où il avait été hué en 2005, M. Bayrou s’est au contraire longuement rendu cette semaine à Saint-Denis, au nord de Paris, où il a reçu un accueil chaleureux. M. Bayrou a en outre reçu le soutien du ministre chargé de la Promotion de l’égalité des chances Azouz Begag, d’origine algérienne, qui n’a pas caché son hostilité envers M. Sarkozy. De plus en plus menaçant dans les sondages pour les deux favoris de longue date, le candidat centriste essuie désormais les attaques quotidiennes tant de la gauche que de la droite, dont il grignote l’électorat. L’ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius a souligné mercredi que M. Bayrou avait « un passé de droite et des propositions de droite ». L’ex-ministre de l’Économie Dominique Strauss-Kahn a reconnu pour sa part une « divergence tactique » entre les dirigeants du Parti socialiste, désormais inquiets d’une possible élimination de Mme Royal au 1er tour. Considéré comme le tenant de l’aile droite du PS, M. Strauss-Kahn a écarté toute alliance en bonne et due forme avec François Bayrou, mais lui a laissé la porte ouverte si sa « rupture » avec la droite « est sincère ». À droite, c’est le ministre du Budget Jean-François Copé qui est monté au créneau hier, dénonçant « l’ambiguïté invraisemblable » du candidat centriste qui défend « des idées de droite » tout en n’étant « pas contre avoir un Premier ministre socialiste ». Selon un sondage publié mardi, 61 % des Français ne font confiance ni à la droite ni à la gauche pour gouverner le pays. D’autres enquêtes prévoient une nette victoire de M. Bayrou face à M. Sarkozy en cas de duel final.

Le ministre français de l’Intérieur et candidat à la présidence, Nicolas Sarkozy, a replacé le thème de l’immigration au cœur de la campagne électorale, alors que droite et gauche cherchent les moyens de contrer l’émergence du centriste François Bayrou.

«Parler de l’identité nationale ne me fait pas peur », a lancé mardi soir M. Sarkozy, accusé de lorgner vers les...