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THÉÂTRE - À partir de ce soir jusqu’au 18 mars, puis à la crypte de l’église de l’USJ, du 22 au 25 mars «Frantic Comedy» et «Lettres de suicide», deux pièces de Chérif Abdelnour au Monnot

À l’affiche du théâtre Monnot, à partir de ce soir et jusqu’au 25 mars, deux pièces de Chérif Abdelnour. La première, «Frantic Comedy» (Comédie effrénée), est composée d’une quinzaine de sketchs, en anglais, sur le mariage, la vie et les relations sociales, notamment tirés du répertoire comique des années cinquante et soixante. La seconde, «Rassa’el al-Intihar» ou «Lettres de suicide», est une œuvre plus sombre, inspirée de véritables lettres d’adieu laissées par des suicidés à leurs proches. Comme souvent chez Abdelnour, les œuvres se suivent sans se ressembler. Ce jeune metteur en scène, dramaturge, professeur en charge du Drama-Club de l’AUB et fondateur de la troupe Masrah al-Arab (qui traite principalement de sujets ayant trait à la région) aime expérimenter différents registres. Du théâtre réaliste (Yallo, adapté du roman éponyme d’Élias Khoury), il est passé successivement, au gré de l’envie du moment, au théâtre de rue, puis à l’épopée (Gilgamesh), à la comédie légère, ainsi qu’à la critique de société (La vie secrète des femmes). Cette fois encore, rien a priori ne relie Frantic Comedy à Rassa’el al-Intihar, si ce n’est que la première est née des répétitions de la seconde. «Avec la troupe, on jouait ces sketchs drôles et rapides de 5 à 6 minutes chacun, pour détendre l’atmosphère. La pièce est partie de là», indique ce metteur en scène à l’inspiration aussi variée que prolifique. C’est parce qu’il a eu accès «à une trentaine de lettres écrites par de jeunes Libanais et Arabes, avant de se donner la mort» que ce titulaire d’un doctorat en dramathérapie a conçu Lettres de suicide. De ces cas véridiques et terriblement douloureux, il a décidé de tirer la substance d’une pièce, dont le but est de «tirer la sonnette d’alarme, car les suicides sont en nombre croissant dans ce pays, mais aussi et surtout de donner aux parents un aperçu des affres par lesquelles peuvent parfois passer leurs enfants sans qu’ils ne s’en rendent compte». À la lueur des bougies La trame est construite autour de sept jeunes gens et jeunes filles qui se sont suicidés et qui reviennent des limbes pour raconter à ceux qu’ils ont abandonnés les souffrances qui les ont conduits à vouloir se supprimer. Une pièce forte, à l’ambiance ésotérique accentuée par le choix du cadre (les voûtes séculaires de la crypte de l’USJ), la forme de la scène (en forme de croix, au centre de l’espace) et l’éclairage aux bougies. Pour préserver l’anonymat des personnes, des lettres desquelles il a puisé les idées de son scénario, Chérif Abdelnour ne mentionne aucun nom dans Lettres de suicide. «D’ailleurs, signale-t-il, je ne nomme jamais aucun personnage dans mes pièces, parce que le nom dans le monde arabe est un indicateur de religion, de communauté et de nationalité. Alors que l’objectif principal de notre théâtre est d’unifier.» Un désir de «théâtre réunificateur» exprimé, également, par le décor, «a contrario» – côté public plutôt que sur scène – de Frantic Comedy. Abdelnour a, en effet, tenu à tapisser les murs de la salle Act du Monnot de bannières aux couleurs des différentes factions politiques libanaises (bleu, jaune, orange, vert, etc.), pour symboliser le rapprochement par le théâtre entre spectateurs issus de toutes tendances. Chérif Abdelnour semble bien décidé à réserver à son public des surprises de toutes les couleurs! Zéna ZALZAL Frantic Comedy, sur les planches du Monnot, du 15 au 18 mars (deux représentations par soirée: 19h00 et 21h00) et du 22 au 25 mars (à 19h00 uniquement). Et Lettres de suicidés, du 22 au 25 mars (21h00) à la crypte de l’église de l’USJ.
À l’affiche du théâtre Monnot, à partir de ce soir et jusqu’au 25 mars, deux pièces de Chérif Abdelnour. La première, «Frantic Comedy» (Comédie effrénée), est composée d’une quinzaine de sketchs, en anglais, sur le mariage, la vie et les relations sociales, notamment tirés du répertoire comique des années cinquante et soixante. La seconde, «Rassa’el al-Intihar» ou...