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Actualités - CHRONOLOGIE

Le ministre des Finances met en garde contre la stagflation Azour réitère l’engagement du gouvernement en faveur du secteur privé : levée de fonds et allègement des charges Sahar AL-ATTAR

Au lendemain de la première réunion du comité ministériel chargé de se pencher sur la situation du secteur touristique, le ministre des Finances, Jihad Azour, a confirmé la disposition du gouvernement à soutenir ce secteur à travers des facilités financières. « Nous envisageons d’accorder des subventions temporaires pour alléger les charges des prêts bancaires en faveur des établissements touristiques affectés par la détérioration de la situation, a-t-il affirmé à L’Orient-Le Jour, mais ces aides se feront au cas par cas pour leur permettre de dépasser les difficultés conjoncturelles. » Le gouvernement entend ainsi profiter des fonds obtenus à Paris III pour renouveler un certain nombre de prêts subventionnés accordés dans le passé et octroyer de nouveaux prêts bonifiés à travers les banques locales. M. Azour a tenu à placer ces facilités dans le cadre des efforts déployés par le gouvernement pour soutenir le secteur privé en général. « Le gouvernement verse chaque année entre 70 et 80 milliards de livres pour subventionner des prêts en faveur des PME et PMI, a-t-il indiqué. Aussi, dès la fin de la guerre de juillet, il a réussi à collecter plus de 900 millions de dollars pour le secteur privé, qui ont ensuite atteint 1,3 milliard lors de la conférence de Paris III. C’est la première fois qu’un gouvernement libanais demande de l’assistance internationale en faveur des entreprises. » Selon lui, une partie de cet engagement s’est déjà concrétisé. Une part du don de 60 millions de dollars accordé par la Banque mondiale a été affectée au secteur privé, la BEI a versé 15 millions d’euros sous forme de subventions de prêts et l’accord avec l’Agence française de développement (AFD) a été signé pour 25 millions d’euros, dont une partie pourrait être consacrée au renouvellement de créances. Aussi une délégation de la Société financière internationale est attendue à Beyrouth à la fin du mois pour concrétiser les 125 millions de dollars promis. Une autre de Proparco, une société financière du groupe AFD, était également au Liban pour explorer les possibilités de prise de participation dans des entreprises libanaises ou dans des fonds d’investissement ou de capital risques. Le fonds arabe de développement accordera aussi des micro-crédits (un maximum de 100 000 dollars) à des conditions très avantageuses pour les petites entreprises, a ajouté M. Azour. Interrogé sur le retard pris dans l’injection de ces ressources dans le tissu économique, le ministre a évoqué la nécessité de finaliser le mécanisme de concertation entre le secteur privé, le secteur financier, la BDL et l’État, rappelant que la BDL sera en charge de superviser ces prêts accordés à travers les banques locales. Pour soutenir le secteur privé, le ministre a également évoqué la nécessité de mettre en place une matrice définissant les besoins sectoriels. « L’aide doit être personnalisée. Par exemple, les entreprises ayant perdu des actifs durant la guerre ont besoin d’une assistance d’au moins 8 ans, alors que ceux des entreprises indirectement affectés, en termes de liquidités, ne doit pas dépasser deux ans », a-t-il expliqué. Toutefois, le gouvernement reste engagé à travailler sur deux fronts : la levée de fonds en faveur du secteur privé et l’allègement des charges fiscales, tel que les mesures d’exonération des pénalités ou autres figurant dans le projet de budget actuellement au Parlement. Le ministre reconnaît toutefois l’urgence de la situation. « L’économie souffre. On a observé au cours des deux premiers mois de 2007 un fléchissement de l’activité combiné à de l’inflation. La stagflation est inquiétante. L’inflation en soi ne l’est pas, car elle ne découle pas d’une surchauffe économique au contraire. Les opérateurs ont sans doute augmenté leur prix pour compenser la baisse de l’activité. Mais la combinaison de ces deux facteurs est inquiétante. Bien sûr, il faut régler les problèmes politiques pour rétablir la confiance, mais il faut aussi apporter une assistance sectorielle en trouvant des financements et assurer la rapidité de l’exécution du programme de réformes », a-t-il estimé. Selon lui, juste après la guerre, l’activité économique a repris plus rapidement que prévu ce qui a permis de finir l’année avec un taux de croissance proche de zéro et d’établir des prévisions de croissance de l’ordre de 4 à 5 % pour 2007. Mais ces prévisions ont fait long feu, l’effet reprise et l’impact positif de Paris III ayant été dilués. « Malheureusement, les signes ne sont plus très encourageants. Le manque de confiance et l’attentisme ont été amplifiés par la crise politique qui dure depuis décembre. L’économie libanaise accumule les handicaps. Il faut revoir l’approche générale et changer la dynamique pour renouer avec la croissance le plus vite possible », a conclu le ministre.
Au lendemain de la première réunion du comité ministériel chargé de se pencher sur la situation du secteur touristique, le ministre des Finances, Jihad Azour, a confirmé la disposition du gouvernement à soutenir ce secteur à travers des facilités financières. « Nous envisageons d’accorder des subventions temporaires pour alléger les charges des prêts bancaires en faveur...