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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL AL-BUSTAN - « Chanta La Mui », un séduisant spectacle présenté par Olga Péricet, Marco Flores et Daniel Dona Silence, on danse !

Sur fond de rideau noir, Olga Péricet, entourée de Marco Flores et Daniel Dona, a présenté, samedi soir à l’auditorium Émile Bustani, un spectacle de flamenco unique en son genre intitulé «Chanta La Mui». L’espace de soixante-dix minutes, la danse traditionnelle espagnole, teintée de modernité et de classicisme, s’est libérée de ses carcans et a pris son envol. Dès leur entrée en scène, tous trois habillés de gris (sans dentelle ni froufrou pour Péricet et sans chemise à jabots ni pantalon serré pour Flores et Dona), la note est vite donnée. Ce ne sera pas une soirée flamenco comme les autres. Chanta La Mui ou, en dialecte gitan, « Taisez-vous » s’impose immédiatement et séduit les regards. Une élégance, un raffinement illustrés par trois corps qui évoluent avec grâce, tout en combinant le traditionnel, le classicisme et le moderne. En différents tableaux successifs, courts et enchaînés comme en un fondu, les artistes ont pulvérisé les règles rigides du flamenco et réussi à créer un univers d’émotions, subtil et surprenant. « Zapateados »(bruits secs de la plante du pied et du talon) et « Jaleos » (jeux rythmiques des doigts et tapements des mains) ont trouvé leur place dans un cadre novateur accompagné d’une musique sensuelle, pas toujours espagnole. En effet, le flamenco, qui consistait autrefois dans des danses et chants gitans et qui a subi, au cours des années, de multiples influences, entre autres arabes, s’est ressourcé, grâce à ce groupe d’artistes modernes, auprès de différentes cultures musicales et a revêtu de nouveaux habits. Tantôt deux, tantôt trois et parfois même un seul sur scène, sans interruption et sans pause, comme si les interprètes ne faisaient plus qu’un au bout du compte, les trois jeunes danseurs, en symbiose totale, illustraient tour à tour des sentiments de joie et de douleur. Avec une liberté totale qu’ils se sont eux-mêmes accordée ; leur style et leur approche de la danse diffèrent mais restent cependant ancrés dans les sources ancestrales du flamenco. Marco Flores, l’une des figures les plus prometteuses de sa génération, Olga Péricet, petit bout de femme à l’expression corporelle intense, et Daniel Dona, ce danseur qui ne craint pas les risques et sait oser, ont imposé un silence respectueux pour être mieux à l’écoute de ce corps, tantôt tendu comme une arbalète et tantôt courbé comme un arc. En mélangeant les musiques, l’humour au sérieux, en mettant l’accent sur la théâtralité du flamenco qui évoque le vécu et en introduisant par ailleurs certains éléments repères (comme la rose rouge dans les cheveux et les froufrous d’une longue robe couleur carmin), les trois artistes ont fait surgir un monde d’ombres et de lumière, de grisaille et de noirceur teinté de couleurs. Ils ont ainsi réussi à instaurer un dialogue fait de bruissements, de chuchotements, de coups secs et fait pleuvoir des centaines d’applaudissements d’un public envoûté, tout comme ces pétales de roses rouges qui sont tombées en pluie fine tapissant la scène. Colette KHALAF
Sur fond de rideau noir, Olga Péricet, entourée de Marco Flores et Daniel Dona, a présenté, samedi soir à l’auditorium Émile Bustani, un spectacle de flamenco unique en son genre intitulé «Chanta La Mui». L’espace de soixante-dix minutes, la danse traditionnelle espagnole, teintée de modernité et de classicisme, s’est libérée de ses carcans et a pris son...