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Actualités - CHRONOLOGIE

Craintes de représailles après une série d’attentats antichiites qui ont fait plus de 150 morts en deux jours Hachémi en visite à Damas : L’Irak s’inquiète des « ingérences » de l’Iran

Les attaques contre les chiites se sont poursuivies hier en Irak au lendemain de l’attentat particulièrement sanglant de Hilla. Plus de 150 pèlerins chiites ont été tués en deux jours. Le vice-président irakien Tarek al-Hachémi s’est dit « inquiet des ingérences de l’Iran » dans les affaires intérieures irakiennes, à l’issue de ses entretiens à Damas avec les dirigeants syriens. «Nous sommes toujours inquiets et nous craignons les ingérences du voisin iranien dans les affaires de l’Irak », a déclaré M. Hachémi à la presse à l’issue d’un entretien avec le vice-président syrien Farouk el-Chareh. « Les dirigeants syriens ont bien compris la position irakienne. Ils ont fait des promesses. La Syrie ne renoncera pas à son rôle historique national arabe », a indiqué M. Hachémi, qui a annoncé qu’il se rendrait « la semaine prochaine » en Iran. « J’exprimerai les préoccupations de mon pays en Iran. Je discuterai de vive voix avec les dirigeants iraniens. Je serai franc et j’espère recevoir des réponses franches et la promesse que l’Iran aidera les Irakiens à sortir de leur crise », a poursuivi le vice-président irakien qui était arrivé lundi à Damas. Il a espéré que les « bonnes paroles qu’il avait entendues » lors de ses entretiens avec le président Bachar el-Assad et avec M. Chareh « seront appliquées par le gouvernement syrien afin de diminuer les souffrances du peuple irakien ». M. Chareh, présent à la conférence de presse, a renouvelé pour sa part que la Syrie œuvrera à la stabilisation de l’Irak, mais la paix ne pourra revenir dans ce pays sans l’élaboration d’un calendrier de retrait des forces américaines. La visite en Syrie de M Hachémi intervient avant une conférence internationale sur la paix en Irak qui doit se tenir le 10 mars à Bagdad, et à laquelle la Syrie a annoncé sa participation. L’Iran a également annoncé hier qu’il participerait à cette conférence. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, qui a fait cette déclaration n’a cependant pas nommé le chef de la délégation iranienne, mais selon l’agence de presse ISNA, il s’agit de Abbas Araghchi, vice-ministre des Affaires étrangères chargé des Affaires juridiques et internationales. La Maison-Blanche a, de son côté, exhorté l’Iran à faire preuve de bonne volonté lors de cette conférence. « Pour se montrer utile, l’Iran doit faire en sorte qu’on n’exporte plus (d’Iran) en Irak des gens qui commettent des actes de terrorisme et des armes qui servent à tuer des Américains, des Irakiens ou d’autres, avec l’intention d’ébranler le gouvernement » irakien, a déclaré devant la presse le porte-parole de la Maison-Blanche Tony Snow. Sur le terrain, au moins 30 personnes ont été tuées et 29 blessées hier soir dans un attentat-suicide dans un café dans le quartier Mandeli de la ville de Baladruz, à une centaine de kilomètres à l’est de Bagdad, a-t-on appris auprès des services de sécurité. Le quartier est majoritairement composé de chiites kurdes, les « faïlis ». Cet attentat survient au lendemain d’un attentat antichiite sanglant à Hilla dont le dernier bilan annoncé mercredi s’élève à 117 morts et alors que plusieurs attaques visant des pèlerins chiites ont eu lieu à travers le pays. Des dizaines de milliers de chiites prennent la route ces derniers jours vers Kerbala pour commémorer samedi le 40e jour après la mort de l’imam Hussein, une des figures les plus révérées de l’islam chiite, tué en 680 par la dynastie sunnite des Omeyyades. À Hilla, les proches des victimes s’en sont pris mardi aux policiers irakiens après l’attentat et en ont appelé à la protection de l’Armée du mehdi, la milice redoutée du chef chiite radical Moqtada Sadr. Responsables irakiens et Américains craignent désormais les représailles des milices chiites, qui font profil bas dans la capitale depuis le lancement à la mi-février de l’opération « Imposer la loi », un nouveau plan de sécurité dans le cadre duquel près de 90 000 Irakiens et GI sont en cours de déploiement. « Après chaque attaque de ce type, nous sommes inquiets d’une reprise du cycle infernal des représailles confessionnelles » entre chiites et sunnites, a reconnu le lieutenant-colonel Christopher Garver, porte-parole de l’armée américaine. Scission de l’Alliance chiite Sur le plan politique, le parti Fadhila, qui compte 15 députés sur 275, a annoncé hier qu’il se retirait de l’Alliance chiite, le premier groupe au Parlement, accusant ses anciens partenaires de verser dans le confessionnalisme et lançant un appel à la paix. « Le Fadhila quitte l’Alliance unifiée irakienne (AUI) et ses députés vont siéger en tant que groupe indépendant au Parlement », a expliqué le député du parti, Nadim Jabari, lisant un communiqué devant la presse.

Les attaques contre les chiites se sont poursuivies hier en Irak au lendemain de l’attentat particulièrement sanglant de Hilla. Plus de 150 pèlerins chiites ont été tués en deux jours. Le vice-président irakien Tarek al-Hachémi s’est dit « inquiet des ingérences de l’Iran » dans les affaires intérieures irakiennes, à l’issue de ses entretiens à Damas avec les...