Syrie Michel Kilo défend la « déclaration Beyrouth-Damas » devant le tribunal

L’opposant syrien Michel Kilo, arrêté en mai 2006 et accusé d’avoir « porté atteinte à l’image de l’État », a défendu hier devant un tribunal correctionnel la « déclaration Beyrouth-Damas », qu’il a signée et qui prônait une réforme radicale des relations entre la Syrie et le Liban. Michel Kilo a notamment estimé hier que cette déclaration servait les intérêts des deux pays, a déclaré dans un communiqué l’Organisation nationale des droits de l’homme en Syrie (ONDHS). Le procès de M. Kilo, accusé selon l’ONDHS de tentative « d’affaiblir le sentiment national », d’avoir « porté atteinte à l’image de l’État » et d’avoir « provoqué des dissensions confessionnelles et raciales », a été ajourné au 27 mars. Écrivain et figure de l’opposition syrienne, il est jugé avec trois autres opposants, dont deux sont en fuite. Ils avaient été arrêtés à Damas en mai 2006, avec six autres opposants, après avoir signé cette déclaration en faveur de la souveraineté du Liban, pays sur lequel la Syrie a exercé 29 ans de tutelle (1976-2005). Sur ces dix opposants, trois sont encore en prison : Michel Kilo, le militant communiste Mahmoud Issa, jugé avec lui, et l’avocat Anouar Bounni, jugé séparément. Signée par quelque 300 intellectuels et artistes de renom des deux pays, la déclaration Beyrouth-Damas souligne la nécessité de « respecter et de consolider la souveraineté et l’indépendance du Liban et de la Syrie dans le cadre de relations institutionnalisées et transparentes qui servent les intérêts des deux peuples et (les) renforcent (face) aux agressions israéliennes et à l’hégémonie américaine ». « Les premiers pas dans cette direction consistent en la délimitation des frontières et l’échange d’ambassadeurs », indique le texte.