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Actualités - CHRONOLOGIE

VIENT DE PARAÎTRE - « Désir d’infini » de Patricia Élias Des mots rédempteurs et apaisants

De la poésie? Encore de la poésie? Contre toute attente et malgré les lugubres augures des tristes Cassandre, la poésie se porte bien et inspire non seulement les muses, mais ceux qui portent la plume, à tort ou à raison… Patricia Élias, Grand Prix 2003 de la Société des poètes français pour son premier recueil Née du silence revient à ses premières amours et publie un second opus intitulé Désir d’infini, préfacé par Jacques Salomé et illustré de calligraphies signées Rudy Rahmé. En même temps, elle fait revivre l’édition de la revue phénicienne, fondée par Charles Corm, où ont vu le jour les écrits de prestigieux auteurs tels que Michel Chiha, Hector Khlat, Élie Tyan… Soixante et onze pages, largement mordues de blanc, pour une quarantaine de poèmes, avec des vers à l’inspiration vagabonde, à la rime et à la métrique libres, telle se présente la dernière plaquette de Patricia Élias, une jeune femme qui dans ses mots invoque toujours la mansuétude de Dieu et déclare, haut et ferme, sa compassion et son attachement aux autres. Un attachement doublé d’un discret altruisme agissant par une ardente et généreuse action humanitaire et caritative. Patricia Élias parle en toute simplicité de son Désir d’infini. Pourquoi au singulier ce désir et cet infini quand les deux se répercutent jusqu’à la fin du temps? «Je ne sais pas, dit-elle brusquement méditative, comme surprise par cette question, Je ne saurais le dire… Mais je sais que c’est surtout un désir d’être, de se découvrir, à l’infini… Ce livre m’a aidée à aller surtout vers les autres et m’a révélé ce qu’est la stabilité. Avec les mots que j’ai écrits, j’avais un besoin de partager quelque chose avec les autres: mes sentiments, mes résolutions, ma révolte. Ce que je cherche? C’est le bonheur… et le bonheur, c’est de pouvoir se lever tous les jours et dire je suis heureuse d’être à côté de l’homme que j’aime, de ma fille (Andréa, à qui est dédié d’ailleurs l’ouvrage), d’aller à ma cuisine… Ce que j’aime dans cet infini, c’est surtout l’idée du renouvellement, je ne peux concevoir ce qui est stagnation! La poésie est essentielle, car elle est l’essence d’un être; elle est ce qui habite en lui…» Férue d’Alfred de Musset, mais s’amusant tout autant des Formidables excentricités de Prévert, tout en restant admirative du Toi et moi de Geraldi, Patricia Élias est, bien entendu, une incorrigible romantique. Une romantique qui se voudrait voyageuse sur des espaces sans frontières, une sorte de «pèlerin», car, dit-elle, mon poème préféré est celui où j’écris: «Je suis de nulle part, vagabonde des terres lointaines, la route dessine sous mes pas les sillons de mes rares demeures. Un ailleurs sommeille en moi…» La poésie pour traduire les insaisissables remous intérieurs de l’être et ses aspirations les plus profondes, les plus inarticulées. C’est cela le verbe, entre naïves romances et décisions graves, de Patricia Élias à l’écoute de son cœur et du monde. Entre emphase, formules fleuries, désuètes ou heureuses (par exemple «Les gens qui s’aiment ont dans les yeux la lumière des anges» ou bien «Je t’attends comme on attend sur un quai endormi un train déjà parti»…), les mots, dans leur parcours lisse comme un tain de miroir, ont dans ces pages une résonance particulière, un certain scintillement. Scintillement d’un pouvoir éminemment féminin. Par-delà tout l’artifice du Parnasse, c’est le pouvoir des mots rédempteurs, libérateurs et apaisants. Edgar DAVIDIAN
De la poésie? Encore de la poésie? Contre toute attente et malgré les lugubres augures des tristes Cassandre, la poésie se porte bien et inspire non seulement les muses, mais ceux qui portent la plume, à tort ou à raison… Patricia Élias, Grand Prix 2003 de la Société des poètes français pour son premier recueil Née du silence revient à ses premières amours et publie un...