Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Face à un fléau qui augmente et qui touche des millions de personnes L’Europe tente de réagir face aux ravages de la malbouffe et de l’obésité

Le cas de Connor Mac Creaddie, qui pèse près de 90 kg à 8 ans et que les services sociaux ont envisagé de retirer à ses parents, n’a pas laissé le monde indifférent. Principalement l’Europe, où plusieurs pays se mobilisent pour enrayer les ravages de l’obésité et de la malbouffe, en visant notamment la publicité pour les boissons sucrées et les aliments riches en gras et en sel. La restauration rapide et les grandes firmes alimentaires sont montrées du doigt, et plusieurs gouvernements tentent de réagir pour protéger, en premier lieu, les enfants. En Grande-Bretagne, pays d’Europe le plus touché par le fléau, puisqu’un enfant sur trois y souffre d’une surcharge pondérale ou d’obésité, des restrictions sont progressivement mises en place à la télévision visant à interdire les publicités pour les aliments et les boissons néfastes pour la santé pendant les programmes pour enfants. L’État a aussi proscrit les confiseries à la cantine, où les légumes restent rares, et dans les distributeurs installés à l’école. Il faut dire que ce pays est le paradis du «snacking» et du grignotage. Les Britanniques dévorent, à titre d’exemple, 7,2 kg de chips par habitant et par an, contre 1 kg en Italie. Quelque 23% des Britanniques sont obèses, contre 8% des Italiens, 9% des Français ou 12% des Allemands. La France, pays de «l’excellence gastronomique», s’est longtemps crue à l’abri, pensant que l’obésité était réservée à un pays comme les États-Unis, patrie des Mc Do et du «junk food». Mais les habitudes alimentaires ont changé, la restauration rapide a explosé. Près de 20 millions de personnes, dont un enfant sur six, sont aujourd’hui en surpoids. Et quelque 5,9 millions sont obèses. Le gouvernement vient d’imposer que les publicités pour les boissons sucrées et les aliments riches en sucre, en sel ou en graisses comportent des messages d’avertissement contre le grignotage et les aliments néfastes. Elles doivent préconiser une plus grande consommation de fruits et de légumes au quotidien. Des associations de consommateurs jugent cela insuffisant et exigent des dispositions réglementaires pour «protéger les enfants» de la publicité. Un hamburger géant En Espagne, le ministère de la Santé a annulé fin décembre un accord signé en 2005 avec les principaux groupes d’agroalimentaire, face aux manquements répétés de Burger King. La chaîne a notamment fait de la publicité pour un hamburger géant XXL, représentant à lui seul près de 50% des besoins énergétiques quotidiens d’un adolescent. Plusieurs pays européens, comme la Pologne et la Croatie, ont commencé à bannir les sucreries des écoles, voulant ainsi favoriser la consommation de fruits et de légumes. En Allemagne, une loi sur la prévention de l’obésité doit être votée avant 2009. Récemment, le gouvernement italien a validé un programme baptisé «Gagner la santé» pour apprendre aux enfants à manger sainement. L’objectif est également d’aider les écoles, les hôpitaux et les entreprises à proposer des fruits et des légumes dans les distributeurs automatiques. En Lettonie, le gouvernement a interdit, il y a près de quatre mois, la vente de confiseries et de boissons sucrées dans les écoles. Aux Pays-Bas, où 40% des Néerlandais sont en surpoids et la friture très appréciée, le gouvernement a lancé en 2005 un «plan de prévention du surpoids». Mais sans mesures contraignantes. Les pays scandinaves s’inquiètent aussi de la montée de l’obésité. En 2006, la Suède a décidé de vérifier l’indice de masse corporelle (IMC) de tous les enfants de quatre ans, pour prévenir le fléau le plus tôt possible. Même si l’Europe est encore loin des États-Unis où un Américain sur trois est obèse, de la Grande-Bretagne à l’Italie, en passant par la France, des dizaines de millions de personnes souffrent de surpoids ou sont obèses, ce qui favorise l’hypertension, les maladies cardiaques, ainsi que certains diabètes et cancers. Au Liban, aucune initiative sérieuse n’a été entreprise en ce sens par les autorités concernées, malgré les résultats d’une étude nationale menée par le département de nutrition à l’AUB en 2003, et qui montre que la prévalence de la surcharge pondérale et de l’obésité au Liban est comparable à celle observée dans les pays développés, notamment les États-Unis. En effet, 53% de la population libanaise affiche un excès de poids et 17% est obèse, selon cette étude qui précise par ailleurs que chez les enfants, 22,5% et 7,5% des garçons souffrent respectivement d’un excès de poids et d’une obésité. Quant aux filles, 16,1% d’entre elles ont un excès de poids et 3,2% sont obèses. RUBRIQUE RÉALISÉE PAR NADA MERHI
Le cas de Connor Mac Creaddie, qui pèse près de 90 kg à 8 ans et que les services sociaux ont envisagé de retirer à ses parents, n’a pas laissé le monde indifférent. Principalement l’Europe, où plusieurs pays se mobilisent pour enrayer les ravages de l’obésité et de la malbouffe, en visant notamment la publicité pour les boissons sucrées et les aliments riches en gras...