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Actualités - OPINION

Ploucaillon… ou les élucubrations d’un campeur en colère Dr Marc CHARTOUNI

Non, mais ça va pas la tête? Moi, Ploucaillon-le-resquilleur, révolutionnaire basique en camping sauvage (et surtout gratuit) au Club Me...d local, refuse ca-té-go-ri-que-ment que cet avorton de pays devienne un État de droit! Non, mais vous vous rendez compte de ce que ça signifie pour moi? La fin des haricots, mes amis, mais alors carrément! Un État de droit? Un État-nation, libéral et laïc à l’occidentale? Non mais, et puis quoi encore? Devenir Monsieur Tout-le-monde? Payer ses impôts et ses PV à échéance en disant merci m’sieur l’agent? Rouler au sans plomb sur du vrai macadam et s’arrêter au feu rouge? Emmener la petite famille en vacances avec vélo et planche à voile sur le toit du monospace? C’est d’un ennui! Sous les pavés la plage, c’est bon pour vous, bande de soixante-huitards attardés. Avec moi, sous les pavés, c’est les pavots et autres champignons! Il est temps que vous compreniez une fois pour toutes, doux rêveurs de «Quatorze-Marsistes», que je ne peux en aucun cas accepter vos paris sur Paris ou vos tribulations sur de prétendus tribunaux! Tenez, quelques exemples pour vous aider à piger, pauvres nases, le sort misérable qui sera mien, des fois que votre projet onuso-parigot venait à passer. Il faudra que je commence à payer mon électricité et arrêter de la pomper de chez Abou Toni, sinon ça sera des soirées à la chandelle. Le baby-boom, je vous dis pas, déjà comme ça… Et je ne pourrais plus lâcher la meute de pitbulls aux mollets du préposé d’EDL quand il se pointera pour la quittance, ce qui fait bien marrer les gosses du quartier au demeurant et les entraîne à caillasser juste, en attendant mieux! Au prix du kilowatt en ce moment, non mais vous vous rendez compte?… État de droit qu’y disent! Je ne pourrais plus ériger mon «home sweet home» sur le lopin de mon voisin, y planter mes choux pendant qu’il fait la queue pour payer les taxes foncières, y rajouter des étages à gogo pour la famille qui s’agrandit à un rythme exponentiel. Je ne pourrais plus faire tourner la zone franche dans les boutiques du rez-de-chaussée qui me rapporteront un tantinet en locations, et ou je fourguerai en vrac mon mazout frelaté, mes roquettes requinquées et mes Rolex bridées et bradées, TVA incluse bien sûr. Hé, sinior Siniora, nous être bons citoyens! Je ne pourrais plus faire prospérer ma boîte de taxis et autres fourgonnettes, carburer avec au sous-déchet de fioul, avec la même plaque minéralogique «copy-paste» à cinquante exemplaires, et bien sûr illisible, on transporte pas que des têtes de lard! Et le contrôle technique? Vous vous rendez compte de ce que ça peut aller chercher en pneus neufs, plaquettes de frein et autres feux de stop ou clignotants? Non mais, État de droit! Je ne pourrais plus caser ma douzaine de morveux et tous leurs cousins cousines, fonctionnaires d’État, ronds-de-cuir à tous les échelons, salaires, allocations et indemnités à domicile et à vie, avec tout de même, ne soyons pas vache, quelques brefs passages au bureau en fin de mois pour y encaisser les «primes»! Chiche et bakchich! Faut bien payer les études du petit dernier à l’Université américaine. C’est pas donné, vous pouvez me croire. Ouais bon, d’accord, entre deux cours il va bien au centre-ville gueuler «Mort à l’Amérique!» ça dégage les poumons, mais vous pensez bien qu’il ne va pas ensuite demander la «green card» pour émigrer à Tabriz! Y a même quelques rejetons plus futés que les autres dans la famille, qui sont arrivés encore plus haut. Ah! Le temps heureux de la «tutelle», nostalgie quand tu nous tiens! Et vous voulez que tout ce beau monde aille du jour au lendemain pointer à l’ANPE? D’ailleurs il n’y en a pas ici! Non mais, État de droit qu’y disent! Je ne pourrais plus continuer à racketter pour mes déshérités châtelains, au nom de l’unité nationale et du «aïch el-mouchtarak» bien sûr, ces barjots d’en face qui doivent, eux, descendre d’un facteur et d’une postière, vu qu’ils ne parlent que de «messages»! Tiens, question message, ils ont l’air d’apprécier se faire cacheter l’enveloppe ces gars-là, à chaque coup de tampon bien placé, ils en redemandent, «message», «message», qu’ils glapissent! Seraient pas un peu pédés, des fois je m’demande. Je ne pourrais plus faire le shérif dans mon pré carré et le Don Quichotte dans celui des autres, haranguer les harengs et morigéner les morues, être le héros, le «Monsieur propre» que personne ne doit contredire, vu que je dois encore libérer, et à moi tout seul s’il vous plaît, la planète Mars, Alpha du Centaure et la comète Levy-shoemaker. Tiens Levy, encore des sionistes, vous voyez bien que le boulot est loin d’être achevé. Je ne pourrais plus lancer mes petits et gros pétards à l’envi, histoire d’animer un coup la saison estivale qui devient morne et lassante ces derniers temps, entre danseuses du ventre et piailleuses du bas-ventre! Une bonne guéguerre bien de chez nous, saignante à souhait, comme un bon rumsfeld, pardon rumsteack, rien de tel pour vous remonter les bretelles et vous donner la pêche, ça c’est du costaud, du macho, «hombre» du viril quoi, on est po des mauviettes cheez nous! Et puis, entre nous, les indemnités qui suivent à tous les coups, ça fait pas des coliques, ça nous la fait notre saison estivale, on n’a pas Maameltein, nous, que diable, on «s’éclate» comme on peut. D’autant plus que c’est toujours les mêmes «messageux» d’en face qui allongent. Le bonheur de donner qu’y disent... …Et j’en passe, et des meilleures! De toute façon, c’est le Bon Dieu qui veut que ça soit comme ça, et on ne discute pas! Alors, «quatorzeux-de-mes-deux», votre État de droit, vos Paris-New York, vos tribunaux internationaux, vous pensez bien que je m’en tape, que je m’en balance et que je m’en «contrète»! Y a qu’mon pote Orangina qui me comprend, lui, qui s’les gèle depuis une paie dans la tente d’à côté, entre un Michelin et un Dunlop qu’il n’a pas réussi à écouler ce fameux mardi gras. En attendant les calendes grecques, il gobe mes bobards comme un caméléon les mouches et prend son pied sur le papelard qu’on lui a estampillé recto verso, il a pas encore vu «kleenex» écrit en filigrane! M’fait bien rigoler ç’ui-là! Question Orangina, ça risque fort de tourner au «pschit» citron pressé pour lui, une fois que c’en sera fini avec son État de droit justement! Alors, alors, le printemps reviendra et avec lui Rustomette la frêle hirondelle, une larme de rosée diaphane sur la pointe du bec… et refleuriront les jours heureux, les beaux rivages d’antan. Eh oui! Un seul être vous manque et tout est dépeuplé! Laaaa boheeeeeme, lalala… Nostalgie quand tu nous tiens! Quand je parle de «Quatorze-Marsistes», ce n’est pas leur leadership politique que j’entends, lequel, question pieds dans le plat, a transformé la tarte en une sacrée tambouille! L’État de droit, ça n’est pas leur fort non plus, jusqu’à preuve du contraire, et l’enfer est pavé de bonnes intentions! Là aussi on a beaucoup lavé plus rouge que rouge sur ses semblables, plus blanc que blanc sur ses devises, plus noir que noir sur ses intentions et plus visqueux que verdâtre dans sa collaboration. Non, mon «Quatorze-Marsiste» à moi, c’est le quidam ordinaire qui est sorti de chez lui ce matin-là avec son attirail multicolore, d’ailleurs bien teinté d’orange à époque, ses rêves et ses illusions, pour tenter d’arracher à la malédiction un avenir radieux pour ses enfants, un pays où il ferait bon vivre et les voir grandir au lieu de leur parler sur MSN à Dubaï ou à Singapour. Un pays où il y aurait une chance pour un chacun. Un pays où l’on «n’immolerait plus ses enfants pour honorer ses oppresseurs», magnifique phrase de l’un de vos lecteurs qui me répondait à un précédent article. Bref, un pays que tant de braves gens veulent et que tant de veules ne veulent pas. Des honnêtes gens, il y en a de tous bords… des Ploucaillons-resquilleurs aussi. Dr Marc CHARTOUNI Chirurgien plasticien Article paru le Mardi 06 Mars 2007
Non, mais ça va pas la tête? Moi, Ploucaillon-le-resquilleur, révolutionnaire basique en camping sauvage (et surtout gratuit) au Club Me...d local, refuse ca-té-go-ri-que-ment que cet avorton de pays devienne un État de droit! Non, mais vous vous rendez compte de ce que ça signifie pour moi? La fin des haricots, mes amis, mais alors carrément! Un État de droit? Un État-nation,...