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Actualités - CHRONOLOGIE

JEUNE SCÈNE MUSICALE - Signature de « Nasher Ghassil » et mini-concert de Ashekman, aujourd’hui, samedi, à 19 heures, au Virgin Megastore – centre-ville Mijrim Kaleim et Carbonn, poètes de la rue

Ils sont frères sur scène. Frères dans la vie, dans la ville qui les inspire et dans la rue. Tellement jumeaux dans l’écriture et dans la musique qu’il est quelquefois difficile de les reconnaître et de les séparer. Ensemble, et sous le label Ashekman, Mohammad et Omar Kabbani, plus connus sous les pseudos respectifs de Mijrim Kaleim et Carbonn, ont sanctifié le rap libanais, lui donnant une nouvelle identité, un message actuel, «sans violence, mais en toute agressivité» en arabe «parlé» dans le texte. Dans leur album, «Nasher Ghassil» – à peine dans les bacs depuis quelques jours qu’il est déjà troisième au top des dix des meilleures ventes – ils lavent leur linge sale en public... Mijrim Kaleim n’a de criminel que les mots. Assassins car ils dénoncent, sans faux-semblants, sans détours, le pays, les politiciens, les politiques, assassinats et attentats. Les problèmes sociaux et les injustices dont il est témoin au quotidien. Carbonn, son double, peut-être l’envers de la médaille Ashekman, n’a rien de polluant. Tout comme le pot d’échappement dont il se dégage. Vingt-trois ans, vivant «dans la même bulle depuis, et même avant!» disent-ils en chœur et d’une même voix, ils sont tous les deux graphistes, directeurs artistiques et taggueurs. Les murs de la ville, quelquefois des commandes personnelles, ont pris avec leurs graffitis d’autres couleurs. «Nous avons créé une typographie que nous déclinons sur notre album, nos affiches, et bientôt une gamme de vêtements et de T-shirts.» Tous les deux travaillent dans des agences de publicité et se passionnent pour le rap, de la même manière «intellectuelle» et intelligente. «Pour nous, la culture hip hop est imprégnée de musique rap, de graffiti et de Djaying.» Intellectuels «underground» Ils font connaître leur musique, produite par eux depuis cinq ans, «pour une totale liberté» et avec la collaboration de Rayess Bek du groupe Aksser, de DJ Ceasar K, DJ Sepalot, D-Construkt, Khat Ahmar et TKS prod. Ils ont également participé à des concerts collectifs au Liban et en Allemagne. «Cet album a été fait lorsque nous sommes arrivés à une certaine maturation musicale. Nous avons choisi 13 morceaux, alors que nous en avons écrit bien plus, car c’est la qualité qui nous intéresse.» Les deux compères sont tellement complices et complémentaires que lorsque l’un commence une phrase, c’est l’autre qui la termine. Comme si une seule et même personne parlait. À l’école déjà, ils faisaient les mêmes fautes d’orthographe en dictée! L’osmose est totale. Ils poursuivent: «Nous avons grandi en écoutant le rap français. Nous n’imitons personne. Notre rap est libanais, il parle la langue de notre rue et de notre ville.» Sur des textes qu’ils ont écrits, inspirés par tout ce que le pays a vécu depuis février 2004, Ashekman privilégie le «micro libre» dont il abuse, quelquefois, au regard critique de certaines oreilles chastes. «Parce que nous utilisons un langage un peu direct et cru, nous avons décidé, et c’est la première fois que cela se fait sur un album de rap libanais, de mettre la mention “Présence obligatoire des parents, vocabulaire dur”.» Même si ce message est également cynique, il ressemble au ton du duo, provocateur mais également porteur de messages positifs. «Nous voyons la moitié du verre plein.» Sur une musique travaillée, où l’Orient s’accorde parfaitement aux notes occidentales du rap, et avec la présence vocale de Sarine sur certains morceaux, une voix à retenir et une carrière à suivre, Nasher Ghassil est également le témoignage d’une génération qui, malgré toutes les difficultés, et comme le dit le duo, «aime la vie». Ce soir, Ashekman signeront leur album au Virgin Megastore, avec une performance «live» pour leurs nombreux fans et surtout ceux d’entre eux qui ont moins de 18 ans. Le jeudi 8 mars, ils donneront un concert au Basement, à partir de 21 heures. Interdit aux mineurs... Carla HENOUD

Ils sont frères sur scène. Frères dans la vie, dans la ville qui les inspire et dans la rue. Tellement jumeaux dans l’écriture et dans la musique qu’il est quelquefois difficile de les reconnaître et de les séparer. Ensemble, et sous le label Ashekman, Mohammad et Omar Kabbani, plus connus sous les pseudos respectifs de Mijrim Kaleim et Carbonn, ont sanctifié le rap libanais, lui...