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Londres, Washington, Tel-Aviv, Paris, Moscou et Pékin opposés au projet international Efforts pour l’interdiction des bombes à sous-munitions à la conférence d’Oslo

Lors d’une conférence à Oslo, les pays favorables à l’interdiction des bombes à sous-munitions, Norvège en tête, ont manifesté hier leur volonté d’obtenir un engagement international. L’Autriche a annoncé qu’elle allait interdire l’usage de ces armes par son armée, une décision applaudie par des participants à la réunion qui doit s’achever aujourd’hui. « Le temps est venu d’admettre que nous avons besoin d’un nouvel instrument international pour interdire les bombes à sous-munitions qui ont des conséquences humanitaires inacceptables », a déclaré le ministre norvégien des Affaires étrangères Jonas Gahr Stoere, qui a officiellement ouvert la conférence. M. Stoere a dit espérer qu’une interdiction pourrait être obtenue pour mettre fin « aux souffrances humaines inacceptables » qu’elles causent. L’objectif est de parvenir à un accord « d’ici à 2008 », a-t-il précisé. Une bombe à sous-munitions peut contenir jusqu’à 650 petites bombes qui se dispersent ensuite. Elles doivent exploser lors de l’impact, mais cela n’est pas toujours le cas et elles font des victimes des années après avoir été lâchées. La plupart des armées du monde en possèdent et elles ont notamment été utilisées pendant la récente guerre au Liban. Les militaires estiment que ce sont des armes efficaces qui leur permettent de viser une large zone en une seule frappe. « Les bombes à sous-munitions ont été utilisées par Israël contre les civils au Liban. C’est un fait connu », a déclaré Gebran Soufan, de la délégation libanaise. » « Aujourd’hui, l’héritage israélien, ce sont 1,2 million de sous-munitions que l’on doit détruire », a-t-il affirmé. L’ambassadeur s’exprimait devant des représentants des ministères des 48 pays participant à la conférence, qui se veut un premier pas en vue d’un accord général. Six agences de l’ONU sont également présentes dans la capitale norvégienne. La Norvège, qui a pris l’initiative de la réunion, et les autres pays en faveur de l’interdiction de ces bombes se heurtent à l’opposition de pays tels que la Grande-Bretagne, les États-Unis, Israël, le Canada, la France, la Chine, l’Inde ou encore la Russie. Mais ils souhaitent désormais avancer dans le processus sans le soutien de ces derniers. Parmi les pays en faveur d’une interdiction figurent la Suède, la Belgique, le Mozambique, l’Angola, le Liban, le Mexique et la Nouvelle-Zélande. Thomas Nash, coordinateur de la Coalition contre les sous-munitions, une organisation qui chapeaute les ONG militant en faveur de l’interdiction, a qualifié cette nouvelle d’« extrêmement positive », estimant qu’il y avait à Oslo « un consensus politique relativement fort » pour que soit décidé un traité sur l’interdiction de ces bombes. L’Autriche et la Serbie ont annoncé qu’elles souhaitaient être les hôtes de réunions de suivi afin de poursuivre le travail commencé à Oslo. Les détracteurs de ces armes dénoncent un niveau inacceptable de danger et de souffrance pour les populations civiles. Dans un récent rapport, Handicap International avance que 98 % des victimes des bombes à sous-munitions sont des civils. « La responsabilité des États n’est pas de protéger des stocks de milliards de bombes à sous-munitions, elle est de protéger les populations civiles », avait déclaré Jody Williams, lauréate du prix Nobel de la paix en 1997, à la veille de l’ouverture de la conférence. Mme Williams avait reçu le prix conjointement avec la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel (qui, elles, sont interdites et qui sont déposées et non larguées), un regroupement de mille associations dont elle était la coordinatrice. « Il est temps que nous (...) nous occupions de la responsabilité de la protection des civils sur cette planète », avant les questions de souveraineté des États et de sécurité nationale, a-t-elle estimé.
Lors d’une conférence à Oslo, les pays favorables à l’interdiction des bombes à sous-munitions, Norvège en tête, ont manifesté hier leur volonté d’obtenir un engagement international.
L’Autriche a annoncé qu’elle allait interdire l’usage de ces armes par son armée, une décision applaudie par des participants à la réunion qui doit s’achever aujourd’hui. «...