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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL DU CONTE ET DU MONODRAME - Ce soir, à la crypte de l’USJ, à 19h30 Les «Papotages nocturnes» de Cécile Bergame

C’est une conteuse à l’allure de top-model. Ce que Cécile Bergame a d’ailleurs été durant quelques années, avant de décider de descendre des podiums pour... monter sur scène. En fait, la vie de cette longue liane franco-antillaise (elle est lyonnaise de père antillais) ressemble à une histoire en deux épisodes, ou en deux temps. Des débuts plutôt «glamour et show-biz» et une prise de conscience soudaine qui la fera bifurquer à la trentaine vers ce qui va «donner du sens» à sa vie: le conte. «Quelque part, je revenais vers le conte, précise-t-elle. Car les contes, les comptines et les petits récits de vie des Antilles – des mélanges d’histoires extraordinaires et de faits réels – ont bercé toute mon enfance. Ce sont eux qui ont nourri mon imaginaire et qui m’ont, sans doute, donné le goût de l’image.» Sa «fascination pour les images» va la conduire à entamer des études de publicité. Elle commencera par intégrer une agence publicitaire, tout en menant en parallèle une carrière de mannequin. «J’ai défilé, entre autres, pour Mugler, Gautier et Courrèges. J’aimais le côté spectaculaire de la mode, le fait d’être sur un podium comme sur une scène. J’ai aussi travaillé dans une boîte de cinéma, comme accessoiriste et, enfin, comme assistante de production à Canal +.» Sauf qu’au bout de quelques années, l’euphorie d’évoluer dans ce milieu grisant disparaît. Cecile commence à réaliser que cet univers-là ne répondait pas à ses aspirations. «Je sentais qu’une certaine liberté m’échappait. Dans la pub, en particulier, où l’on fait les choses en fonction d’un certain budget et d’une demande précise, où l’on crée des besoins plutôt qu’on n’y répond. Alors que j’avais toujours été attirée par une certaine forme d’art pur, je m’apercevais que la publicité véhiculait une parole un peu menteuse.» Mais le conte n’est-il pas aussi l’art du mensonge? «C’est peut-être une parole un peu mensongère, dans le sens où le conteur peut s’approprier une histoire et l’emmener vers le lieu de tous les possibles, mais je crois cependant que s’il touche au plus profond du cœur, c’est qu’il est porteur d’une certaine vérité.» De l’image visuelle à l’image verbale Après dix ans passés dans le monde de la pub, de la télé et de la mode, elle claque la porte du jour au lendemain. Elle se retrouve sans travail, sans perspectives tracées, mais portée par l’envie de réfléchir sur ce qu’elle désire vraiment dans la vie. «Je me retrouvais en pleine galère, reconnaît-elle. Mais le ras-le-bol de tout ce qui m’entourait de superficiel, de faux, de clinquant était trop fort. J’avais envie de plus d’authenticité.» Et, comme dans les contes, le destin veillait. C’est au hasard d’une rencontre avec un conteur que, fascinée cette fois par la puissance d’évocation de «l’image verbale», Cécile Bergame trouvera sa voie. Et sa voix, en l’occurrence, qu’elle exercera, notamment, auprès d’un chanteur et d’un comédien, pour apprendre à la poser, à lui donner les inflexions expressives nécessaires pour porter la parole à son auditoire. Car c’est décidé: elle sera conteuse désormais. «J’avais envie de me laisser emporter par la poésie de la vie, de m’ouvrir aux autres, de m’adresser aux gens...», affirme-t-elle. Aujourd’hui, cela fait près de quinze ans que Cécile Bergame parcourt les routes, les villes et les pays pour semer sa parole de conteuse dans les cœurs des petits et des grands. Emportant partout avec elle son répertoire de contes populaires. D’ici et d’ailleurs. «J’aime ces histoires traditionnelles qui sont un juste équilibre de sagesse et d’humour, parce qu’elles font résonner une parole vraie, celle qui est en chacun de nous», dit-elle dans un grand sourire, en conclusion. Des histoires dont Cécile Bergame a réuni quelques-unes sous le titre Papotages nocturnes et qu’elle nous contera ce soir à la crypte de l’USJ. Zéna ZALZAL
C’est une conteuse à l’allure de top-model. Ce que Cécile Bergame a d’ailleurs été durant quelques années, avant de décider de descendre des podiums pour... monter sur scène.
En fait, la vie de cette longue liane franco-antillaise (elle est lyonnaise de père antillais) ressemble à une histoire en deux épisodes, ou en deux temps. Des débuts plutôt «glamour et...