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FESTIVAL AL-BUSTAN - Coup d’envoi de la 14e édition «Viva Espana» avec l’Orchestre symphonique national libanais dirigé par maestro Voronkov

Sortilèges et couleurs ibériques pour inaugurer la quatorzième édition du Festival al-Bustan (Beit-Méry). Salle comble et audience triée sur le volet pour la soirée d’ouverture où, à l’amphithéâtre Émile Boustani, ont résonné des pages de Rossini, Lalo, de Falla, Gimenez et Granados. Sous les feux de la rampe, l’Orchestre symphonique national libanais, placé sous la dynamique houlette de maestro Guerassim Voronkov. Après les hymnes nationaux libanais et espagnol, ouverture en notes soyeuses et espiègles avec Le Barbier de Séville, l’œuvre la plus populaire de Rossini. Mélodies fraîches et légères pour l’atmosphère délurée d’un opéra comique dominé par la rapidité de l’action, le pittoresque et la verve des personnages d’une Espagne de carte postale. Désinvolture et bonne humeur sont les assises de cette brève et volatile narration tissée de vivacité et d’effervescence. Pour enchaîner en profondeur avec les paysages du pays de Cervantès, place à la Symphonie espagnole de Lalo, écrite en 1874, avec violon principal plutôt qu’un véritable concerto. Aux commandes de l’archet, le remarquable et séduisant Kaï Gleusteen. Une œuvre dédiée au violoniste virtuose Pablo Sarasate qui en offrit d’ailleurs la première prestation au public en ce temps-là… Cinq mouvements (allegro ma non troppo, scherzando, intermezzo, andante, rondo) pour traduire l’atmosphère et les rythmes enfiévrés de l’Espagne. On applaudit le brio du soliste, mais aussi ce scherzando au tempo capricieux et déhanché. L’intermezzo accentue une certaine langueur avec une habanera sensuelle, au rythme binaire syncopé. Cuivres, cordes graves, harpe, tambour et triangle s’associent pour donner à l’orchestration une couleur typiquement espagnole. De pizzicati en trémolos et triolets, le pays de la tauromachie est visité en douceur, avec les effets de claquement d’un éventail fermé sur les battements d’un cœur en chamade… Petite pause et retour à ces superbes Nuits dans les jardins d’Espagne de Manuel de Falla où le clavier, pour répondre à toutes les exigences d’un orchestre déchaîné, a toutes les résonances envoûtantes de l’ivoire… Derrière les touches du piano, Catherine Ordronneau en longue robe de vestale bleu azur satinée et cheveux lisses, pour donner la réplique à un orchestre habité de tous les amours sorciers de la poésie de Lorca. Incantatoire, intense, passionnée, incandescente est cette musique aux éclats rougeoyants et impétueux. De somptueuses images sonores qui chavirent, de la tendresse la plus dissolvante aux stridences les plus chaotiques. Un hymne tout en panache et vibratos marqués, à l’état de nature et à la liberté, pour une exubérante palette de sentiments exacerbés. Applaudissement comme une trombe de pluie de l’auditoire pour mériter un bis du duo Gleusteen et Ordronneau. Le violon et le clavier croisent les cordes pour interpréter en toute suave harmonie, intelligente synchronisation et amoureuses tonalités, le Liebeslied (chant d’amour) du virtuose Fritz Kreisler. Nouveau record de l’applaudimètre… Sons des castagnettes pour le compositeur Jeronimo Gimenez, qui rend un hommage au danseur Luis Alonso. Rythmes chaloupés et essence des zarzuelas pour cette composition tonique et rafraîchissante comme un coup de vent en plein été… La grandeur du pays du roi Ferdinand Premier le Juste avec la puissante et agressive vision de Goya traduite par Enrique Granados. Intermezzo est d’une grande puissance d’évocation, où la musique se fraye des chemins insoupçonnés… Beauté saisissante d’une partition haute en couleur mais qui, au départ, s’adressait à l’éloquence du clavier! Pour terminer cette farandole de notes chamarrées de toutes les couleurs irisées des terres des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle, retour à Manuel de Falla qui conte avec humour, malice et une sorte de tendresse débonnaire les déboires d’un meunier épris d’une femme qui ne lui rend pas tout à fait ses intermittences du cœur… Par-delà les clameurs des arènes, le sang des corridas, la chaleur, le soleil et la poussière des routes de l’Aragon, les «olé» des toréadors portés par l’exaltation de la foule, les claquements des bottes des danseurs cambrés et les «Carmencitas» aux falbalas froufroutants, voilà un odoriférant bouquet de partitions aux capiteuses fragrances ibériques. Pour rester dans le cadre de ces jardins enchantés et garder l’enthousiasme de ce pétulant «Viva Espana», une fougueuse et sémillante Farroukha généreusement offerte en bis par les musiciens et maestro Voronkov. Edgar DAVIDIAN
Sortilèges et couleurs ibériques pour inaugurer la quatorzième édition du Festival al-Bustan (Beit-Méry). Salle comble et audience triée sur le volet pour la soirée d’ouverture où, à l’amphithéâtre Émile Boustani, ont résonné des pages de Rossini, Lalo, de Falla, Gimenez et Granados. Sous les feux de la rampe, l’Orchestre symphonique national libanais, placé sous...