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Actualités - CHRONOLOGIE

Russie - Ivanov a été promu jeudi au même rang que Medvedev La course à la succession de Vladimir Poutine est ouverte

La promotion du ministre de la Défense Sergueï Ivanov au même rang que Dmitri Medvedev au sein du gouvernement russe ouvre la course entre les deux prétendants pour la succession de Vladimir Poutine en 2008, qui peut réserver encore bien des surprises. La nomination jeudi de Sergueï Ivanov au poste de premier vice-Premier ministre « peut être perçue de la façon suivante : la course, dont le premier prix sera le remplacement de Vladimir Poutine, vient de commencer sérieusement », écrit hier Gazeta. « Dmitri Medevedev et Sergueï Ivanov ont obtenu une égale opportunité de s’imposer comme des successeurs potentiels du président », ajoute le quotidien russe des affaires Kommersant. Le président Poutine, interdit de troisième mandat par la Constitution russe, avait promis fin janvier qu’il n’y aurait pas de successeur, mais des candidats « dont l’un serait choisi par le peuple au terme d’une campagne démocratique ». Vladimir Poutine, coopté par le président Boris Eltsine en 1999 dans un processus opaque, poussera-t-il l’innovation « démocratique » jusqu’à laisser plusieurs candidats du Kremlin se présenter aux suffrages des électeurs, à côté des habituels « outsiders » du Parti communiste ou des libéraux ? Pour Evgueni Volk, de la Fondation Heritage, « Poutine va donner aux deux (prétendants) une occasion de se montrer (...) le plus populaire sera le candidat et successeur ». « C’est comme aux États-Unis : ils ont deux partis et deux candidats, cela doit être le cas aussi chez nous. Nous avons la démocratie ! » relève, sarcastique, Boris Nemtsov, évincé comme toute l’opposition libérale du Parlement, notant que M. Poutine « aime tout autant » MM. Ivanov et Medvedev, originaires comme lui du « clan » de Saint-Pétersbourg (Nord-Ouest). Propulsant M. Ivanov à ce poste, où il est chargé du complexe militaro-industriel et d’une partie de l’économie civile, M. Poutine le libère des affres de la Défense. M. Medvedev, omniprésent dans les journaux télévisés avec ses « projets nationaux » (santé, logement, éducation, etc.), visitant ici un hôpital, inaugurant là le raccordement au gaz de la cuisine d’une « babouchka », va devoir faire de la place à son rival sur les grands chantiers intérieurs. La promotion de M. Ivanov va « réduire l’activité politique » de M. Medvedev, qui avait « renforcé son autorité jusqu’en Occident », estime le quotidien économique Vedomosti, en rappelant sa performance au Forum économique de Davos fin janvier. Selon la presse économique, M. Ivanov va superviser la construction d’un holding aéronautique russe, la production militaire et le développement de nouvelles technologies, conformément à la priorité fixée par M. Poutine : diversifier l’économie russe. Pour Evgueni Volk toutefois, il est « trop tôt pour faire des prévisions ». « Le processus du transfert du pouvoir reste opaque, clos (...) Les manipulations actuelles reflètent une lutte en haut, mais ne disent rien sur son résultat ». « Le président ne daigne pas expliquer ses plans à la nation (...) Il est bien possible que ni l’un ni l’autre ne soit son successeur », renchérit Macha Lipman, de la Fondation Carnegie, qui n’exclut pas, comme d’autres analystes, l’émergence d’un troisième homme.

La promotion du ministre de la Défense Sergueï Ivanov au même rang que Dmitri Medvedev au sein du gouvernement russe ouvre la course entre les deux prétendants pour la succession de Vladimir Poutine en 2008, qui peut réserver encore bien des surprises.

La nomination jeudi de Sergueï Ivanov au poste de premier vice-Premier ministre « peut être perçue de la façon suivante...