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Voile - Tour du monde en solitaire à contre-courant Maud Fontenoy tente de construire un mât de fortune

Une petite silhouette blanche perdue sur le pont nu d’un bateau sans mât au milieu de l’océan Indien : la première photo de Maud Fontenoy, 48 heures après son démâtage, livre toute l’étendue du désastre vécu par la jeune navigatrice, quelques jours avant son arrivée à La Réunion, dans le cadre de son tour du monde à contre-courant. L’équipage d’un porte-conteneurs allemand qui a approché L’Oréal Paris a repris sa route hier à l’aube, Maud ayant refusé d’abandonner son voilier et s’employant à monter un gréement de fortune pour poursuivre sa navigation. « Le porte-conteneurs est arrivé dans la nuit. Il s’est immobilisé à une vingtaine de mètres de L’Oréal Paris. J’ai d’abord eu très peur. Mon pauvre voilier démâté était minuscule et ballotté », a-t-elle raconté à l’AFP. Depuis qu’elle a décidé, au lendemain de la sévère avarie, « de ne pas baisser les bras et de repartir », Maud n’a de cesse de déblayer le pont, pinces, couteau et scie à la main pour cisailler les derniers morceaux de haubans, couper des morceaux de voile qui traînent pour faire place nette avant d’entreprendre de transformer la bôme en mât de fortune. « Il faut que je parvienne à dresser cette bôme de 10 m qui est pour le moment empêtrée sur la filière tribord. Je ne sais pas encore comment y parvenir. Je dois mettre au point un système de palans pour la hisser », a-t-elle ajouté. « Mais j’ai le moral. J’avance centimètre par centimètre. Je veux parvenir à installer seule ce gréement, avant l’arrivée du bateau d’assistance parti hier d’Australie, mais qui a près de 1 000 nautiques (1 800 km) à parcourir avant de me rejoindre dans trois ou quatre jours. » L’Oréal Paris est son seul compagnon depuis plus de quatre mois et Maud est encore sous le choc : « J’ai encore le réflexe, la nuit, d’allumer les feux du mât englouti. Ça me fait mal de maltraiter, de massacrer les morceaux restants de ce beau gréement », confie-t-elle Mais elle prend sur elle et s’est même résolue à plonger dans l’océan, lundi, pour inspecter pendant deux heures la coque, la quille et le gouvernail. « Rien n’a été endommagé. Mais j’ai une peur bleue des requins. Il y a 6 000 mètres de fond et quelques gros poissons qui m’ont frôlée, m’ont donné de grosses émotions. » En France, ce sont les parents de Maud, Marc et Chantal Fontenoy qui, sachant que leur fille avait plongé, mais restant sans nouvelle d’elle pendant ces deux longues heures, ont redouté le pire. « Dans l’eau, on ne voit pas le temps passer... » lâche la navigatrice. Dimanche, elle a eu la surprise de recevoir un appel de Ségolène Royal, à peine sortie du meeting de Villepinte où la candidate socialiste avait présenté son « pacte présidentiel ». « J’ai aussi reçu des appels de Jean-François Lamour, le ministre de la Jeunesse et des Sports, et de Jean-François Copé, le maire de Meaux » (la ville de Maud), a-t-elle indiqué.
Une petite silhouette blanche perdue sur le pont nu d’un bateau sans mât au milieu de l’océan Indien : la première photo de Maud Fontenoy, 48 heures après son démâtage, livre toute l’étendue du désastre vécu par la jeune navigatrice, quelques jours avant son arrivée à La Réunion, dans le cadre de son tour du monde à contre-courant.
L’équipage d’un...