Ski - À la veille du coup d’envoi des championnats du monde à Are L’Autriche sur la pente descendante ?

La Wunderteam autrichienne aborde les championnats du monde de ski alpin avec beaucoup moins de garanties que par le passé. Quand la question était « combien de titres les Autrichiens vont-il laisser aux autres nations ? », l’interrogation avant le début des épreuves demain est « combien de titres les autres équipes vont-elles laisser aux formations autrichiennes ? ». Après le doublé de Benjamin Raich et Marlies Schild à Levi, il semblait évident de penser que les succès des deux leaders en annonçaient de nombreux autres. Si cette supposition fut confirmée chez les Autrichiennes, leurs camarades masculins ont vécu des moments bien plus difficiles. Il leur a fallu faire preuve d’une belle patience après Levi avant de décrocher de nouvelles victoires à Bormio grâce à Michael Walchhofer. En janvier, seulement Raich dans le géant d’Adelboden puis le slalom de Schladming, et Mario Matt dans le supercombiné de Wengen eurent la joie de faire à nouveau triompher les couleurs de leur pays. Julia Mancuso et Lindsey Kildow ont bien résisté à l’assaut des Autrichiennes, remportant de belles victoires en descente, super-G et combiné, et elles devraient encore leur donner du fil à retordre lors de la quinzaine d’Are. Schild s’annonce comme la principale garantie de la Wunderteam à Are. Elle semble en effet quasiment intouchable en slalom après avoir gagné toutes les épreuves sauf celle de Semmering. L’interrogation Maier Pour ces premiers Mondiaux en Scandinavie depuis la création de la Coupe du monde en 1966, la grande incertitude concerne Hermann Maier. Le skieur de Flachau jouera une partie difficile à Are où il avait gagné trois courses lors des finales de 2001, égalant à l’occasion le record de 13 succès en une saison établi par Ingemar Stenmark en 1979. Il n’a obtenu qu’un seul podium en super-G à Hinterstoder et n’a pas totalement convaincu dans ses autres spécialités. Le pari de Bode Miller est également passionnant, lui aimerait gagner une médaille d’or en slalom afin de compléter sa collection de titres enlevés dans les quatre autres spécialités. Ses échecs successifs dans cette discipline risquent cependant de lui faire manquer les critères de qualification de l’équipe américaine. Ses principaux rivaux en descente seront tout Didier Cuche, très constant cet hiver, Michael Walchhofer en retour de forme depuis Bormio, et Peter Fill, qui se battra pour la victoire en descente comme en super-G. Aksel Svindal n’a pas encore retrouvé tous ses moyens en super-G jusqu’à présent, mais le leader de la Coupe du monde saura certainement se surpasser le jour de la course. Le champion olympique du géant, Raich, partira favori de l’épreuve devant Kalle Palander, Massimiliano Blardone, Svindal, Miller et Cuche. Byggmark, Schild et Goetschl superstars ? Le slalom masculin promet d’être la course la plus spectaculaire et la plus ouverte. La bataille entre les trois Suédois ayant triomphé cette saison et le reste du monde sera passionnante. Andre Myhrer, Markus Larsson et l’incroyable révélation de Kitzbühel, Jens Byggmark aussi appelé « Big Mac » par ses amis vont poser des bombes dans chaque virage pour réaliser un incroyable triplé. Le retour en forme de Benni Raich et les performances régulières de Mario Matt seront là pour contrarier les plans suédois. En l’absence de la Croate Janica Kostelic, les superstars du circuit féminin joueront une partie tendue – en particulier l’incroyable Renate Götschl, en superforme un an après ses décevantes prestations de Turin. En tête dans trois des cinq classements de la Coupe du monde après ses six victoires en descente et super-G, Götschl essaiera d’imiter son ancienne collègue Michaela Dorfmeister et gagner deux titres à Are – ses premiers depuis 1999. Ses principales rivales s’appellent Lindsey Kildow et Julia Mancuso et ne sont pas prêtes à lui faire de cadeaux. Il sera difficile de battre ce trio mais pas impossible comme le montre l’histoire des championnats du monde, riche en grandes défaites. Anja Paerson, qui rêve de gagner une médaille d’or en descente, trouvera peut-être l’inspiration et la décontraction qui lui ont fait défaut depuis le début de la saison pour atteindre son objectif.