Rechercher
Rechercher

Actualités

Guinée - Au moins 40 morts depuis le début de la grève générale Nouvelles manifestations contre le président Conté, la répression sanglante se poursuit

La grève générale se poursuit et de nouvelles manifestations contre le président Lansana Conté ont été organisées hier en Guinée, où la répression par les forces de l’ordre a fait au moins 40 morts depuis le début du mouvement, le 10 janvier. Alors que la violence de la répression suscite inquiétude et réprobation de la communauté internationale, des manifestations continuaient hier dans deux villes de l’intérieur du pays, réclamant le départ de M. Conté, au pouvoir depuis 23 ans dans ce pays d’Afrique de l’Ouest de près de 10 millions d’habitants, premier exportateur mondial de bauxite. La répression a fait 30 morts, dont 4 enfants, et plus de 150 blessés au cours de la seule journée de lundi, par les forces de l’ordre en Guinée. On a compté 25 morts dans la banlieue de Conakry au cours de cette journée, la plus meurtrière depuis le début de la grève générale illimitée. Hier, l’armée et la garde présidentielle ont établi un cordon de sécurité autour du centre de la capitale, où se trouve le palais présidentiel et le camp militaire Samory, au sein duquel réside actuellement le chef de l’État, 72 ans, affaibli par la maladie. La grève générale a été lancée par des syndicats, soutenus par l’opposition, contre la corruption et l’ingérence du président dans les affaires judiciaires. À Dabola (centre), les manifestants scandaient hier des slogans hostiles au pouvoir : « À bas Conté », « On veut changer le régime », selon des témoignages d’habitants joints par téléphone. Une autre manifestation s’est formée à Kundara (Nord-Ouest), près de la frontière avec la Guinée-Bissau. À Conakry, l’armée et la garde présidentielle ont bloqué l’entrée du pont du 8 novembre, principale voie d’accès au centre, au bout de la péninsule du Kaloum, ont constaté des journalistes de l’AFP. Des soldats et blindés légers se sont également déployés devant de nombreux bâtiments administratifs, dans une ambiance de ville quasiment morte, circulation très réduite et magasins fermés. Les rares voitures entrant dans ce périmètre sous haute sécurité sont systématiquement fouillées. Lundi, les manifestants avaient quitté par milliers leurs banlieues, pour tenter de rejoindre le centre de Conakry, mais avaient été bloqués par l’armée avant le pont du 8 Novembre. Les responsables syndicaux à l’origine du mouvement ont été brièvement arrêtés lundi soir par la garde présidentielle avant d’être libérés sur ordre du chef de l’État. « Aucune négociation ne sera reprise » car « nous avons subi des exactions de la part des policiers et des bérets rouges (garde présidentielle) », a expliqué hier à l’AFP Amadou Diallo, 1er secrétaire adjoint de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG). « Il n’y a aucune issue, aucun espoir quand le fils du chef de l’État vient nous arrêter et nous bastonner », a-t-il poursuivi. Hier, comme l’avaient fait la veille le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et la Commission européenne, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Alpha Oumar Konaré, a condamné « la répression des manifestations » et réclamé « une enquête indépendante ». La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), organisation non gouvernementale basée à Dakar, a appelé hier la communauté internationale « à intervenir d’urgence pour arrêter le massacre ».

La grève générale se poursuit et de nouvelles manifestations contre le président Lansana Conté ont été organisées hier en Guinée, où la répression par les forces de l’ordre a fait au moins 40 morts depuis le début du mouvement, le 10 janvier.

Alors que la violence de la répression suscite inquiétude et réprobation de la communauté internationale, des manifestations...