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Le chef du PSP appelle à une journée de travail et qualifie le secrétaire général du Hezbollah d’« exécutant » pour le compte de Damas Joumblatt à Nasrallah : « Nous ne sommes pas pour l’anéantissement d’Israël »

Le chef du PSP, Walid Joumblatt, a franchi un nouveau pas hier en déclarant que contrairement à Hassan Nasrallah, il n’était pas en faveur de l’anéantissement d’Israël, mais seulement de la création d’un État palestinien à côté de l’État hébreu. M. Joumblatt, qui a appelé à une journée de travail normale aujourd’hui, s’est déchaîné contre le secrétaire général du Hezbollah, le qualifiant de « simple exécutant » auprès de la Syrie. M. Joumblatt, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse à son domicile de Clemenceau, a commencé en félicitant l’armée pour l’opération de saisie au cours du week-end d’un grand nombre de roquettes dans la Békaa. Il a à cet égard émis le souhait que les forces de l’ordre puissent être en mesure de « saisir toutes les quantités de roquettes introduites par contrebande et mises dans des dépôts dans la région de Baalbeck-Hermel et ailleurs ». Il a ensuite évoqué une nouvelle fois la question des achats de terrains (dans le caza de Aley) de la part d’une association nommée Jihad el-bina et financée par l’Iran. « Cette institution n’est pas innocente, s’agissant d’un projet bien déterminé dont l’objectif semble être de provoquer un changement dans la formule libanaise et dans l’entité libanaise », a-t-il dit. « La question ne se résume donc pas simplement à une personne riche d’une communauté déterminée qui acquiert un terrain quelque part pour se construire une demeure, mais il s’agit plutôt d’un projet visant à consacrer la création d’une entité bien définie, un État policier à caractère iranien au détriment des Libanais et surtout des Libanais chiites proarabes et libéraux », a-t-il accusé. « Voilà pourquoi il est important de faire revivre la pensée de l’imam disparu Mohammad Mehdi Chamseddine (ancien président du Conseil supérieur chiite) face au projet totalitaire du Hezbollah exprimé par (le numéro deux du parti) Naïm Kassem dans son livre Le Hezbollah, l’histoire de l’intérieur », a poursuivi M. Joumblatt. Il a d’autre part indiqué avoir été informé de la création par le Hezbollah d’une commission « chargée d’étudier le projet de tribunal international ». « Si la préoccupation du Hezbollah est de défendre de manière absolue le régime syrien, il se place ainsi de nouveau dans le box des accusés au lieu d’offrir aux Libanais le cadeau de la réconciliation en donnant son aval au tribunal international », a-t-il estimé. Il a rappelé que dans le projet du tribunal, l’immunité du (président syrien) Bachar el-Assad est préservée. « Cependant, l’ardeur extrême avec laquelle certains au Liban rejettent le tribunal signifie qu’ils veulent défendre les subordonnés de Bachar el-Assad, comme Rustom Ghazalé, Jameh Jameh et d’autres. Il est honteux pour le chef et seigneur de la Résistance (Hassan Nasrallah) qu’il descende à ce niveau. Ainsi, cet individu, ce seigneur de la Résistance, n’est pas capable d’être un chef au-dessus de tout soupçon. Il reste hélas quelque part un simple exécutant au service de certains au sein du régime syrien », a-t-il asséné. Après avoir souhaité que les tractations en cours entre l’Arabie saoudite et l’Iran empêchent le conflit fratricide au Liban et mènent à l’adoption du tribunal international, « qui est la principale clause pour éviter ce conflit fratricide », M. Joumblatt a évoqué les différences de ton entre les divers piliers de l’opposition. « Nous observons cette extrême nervosité chez les alliés du régime syrien, chez ces gamins qui provoquent des tensions, contrairement au ton calme, au moins dans la forme, de Hassan Nasrallah (lors de sa dernière interview télévisée). Il semble qu’il y ait des divergences au sein des tribus de l’opposition », a-t-il dit. La guerre « absurde » Revenant sur la guerre de juillet-août, M. Joumblatt a une nouvelle fois souligné que ce conflit était « absurde » car, selon lui, le Hezbollah y a été « utilisé de la part de l’Iran et de la Syrie pour améliorer les conditions négociatoires entre Dan Haloutz (l’ex-chef d’état major israélien qui vient de démissionner de son poste) et « Dan » Bachar el- Assad. N’est-ce pas honteux pour la Résistance de n’être qu’un instrument pour l’amélioration des conditions négociatoires » ? s’est-il interrogé. « Nous aurions souhaité avoir en face de nous des hommes, des vrais. Il y a de grands hommes tels que Fouad Siniora, Saad Hariri, Samir Geagea, Amine Gemayel et d’autres. Nous aurions voulu que les adversaires soient des hommes comme ceux que nous avions connus dans le passé, comme Camille Chamoun, Pierre Gemayel, l’émir Majid Arslane, Sleimane Frangié le grand-père et d’autres. » « Avec qui devons-nous parler ? Hier, l’un d’eux a traité Fouad Siniora de comptable et un autre de bandit des grands chemins. C’est le maître qui leur a soufflé ces mots, ce même maître (Bachar el-Assad) qui avait qualifié Siniora d’“ esclave ”. Voilà l’école que nous affrontons aujourd’hui », a ajouté M. Joumblatt. « Un autre (Michel Aoun) projette d’accrocher la potence du haririsme. C’est lui qui avait claironné qu’il voulait casser le cou à Hafez el-Assad. Et c’est lui qui avait laissé ses soldats se faire massacrer à Dahr el-Wahch et abandonné sa famille pour fuir à l’ambassade (de France). Je ne veux pas lui répondre pour ne pas entrer dans une dispute confessionnelle », a-t-il dit. « Jadis, Béchir Gemayel, paix à son âme, est venu chez Kamal Joumblatt pour lui dire qu’il avait des informations sur les assassins de ma tante paternelle, Linda Joumblatt (tuée en 1976 à son domicile, avenue Sami el-Solh). Kamal Joumblatt lui avait répondu qu’il ne voulait pas savoir qui avait tué sa sœur mais que l’essentiel était de préserver le calme dans la Montagne, qu’il n’y ait aucun massacre ou tension confessionnelle. C’est ce qui arriva. Linda Joumblatt fut enterrée sans qu’il n’y ait aucune tension », a-t-il rappelé. « Plus tard, après l’échec du projet syrien de créer la discorde dans la Montagne, quand Kamal Joumblatt a été assassiné (en mars 1977), ce fut un jour noir pour l’unité nationale dans les villages où étaient déployés les unités d’élite de l’armée syrienne, comme Maasser el-Chouf, Mazraet el-Chouf et Barouk. Ces unités ont permis à certains criminels et exécutants druzes de commettre des massacres, sous leurs yeux. Les innocents fils de la Montagne furent tués sous le regard et avec la participation des unités syriennes », a accusé M. Joumblatt. Abordant la question de la grève, M. Joumblatt a dit : « Demain est un jour de travail. Demain, nous travaillerons partout et nous empêcherons le sabotage. Nous accordons beaucoup d’importance à l’armée et aux FSI pour interdire les actes de sabotage. L’État ne permettra pas que les routes soient bloquées. » « Nous en avons assez du sabotage, assez de la guerre absurde, assez des fermetures d’usines et d’hôtels, de l’exode des touristes et de l’élite des Libanais de toutes les communautés, et notamment de l’élite chiite, cette élite qui refuse de vivre à l’ombre d’un système totalitaire », a-t-il lancé. « Nous en avons assez de ce carnaval qui provoque la fermeture du centre-ville. Nous voulons vivre dans la dignité et dans la prospérité. De là l’importance de la conférence Paris III, que conduit un rare grand ami du Liban, un ami comme nous n’en aurons jamais plus, le président Jacques Chirac », a-t-il encore souligné. Le chef du PSP s’est enfin adressé au secrétaire général du Hezbollah en ces termes : « Vous voulez qu’Israël soit anéanti. Cela est votre problème. Quant à nous, l’anéantissement des États n’est pas dans notre discours. Le discours que nous avons appris c’est l’établissement d’un État palestinien apte à la vie à côté d’un État israélien, c’est le droit du retour, c’est Jérusalem pour capitale de l’État palestinien. Mais nous ne sommes pas pour l’anéantissement d’Israël. Si vous voulez anéantir Israël du Liban, autrement dit anéantir la formule libanaise, sa pluralité comme définie par Taëf, nous y sommes opposés. » Il a conclu en invitant Hassan Nasrallah à « hâter l’approbation du tribunal international car dans trois semaines, il y a la grande occasion du 14 février ».
Le chef du PSP, Walid Joumblatt, a franchi un nouveau pas hier en déclarant que contrairement à Hassan Nasrallah, il n’était pas en faveur de l’anéantissement d’Israël, mais seulement de la création d’un État palestinien à côté de l’État hébreu. M. Joumblatt, qui a appelé à une journée de travail normale aujourd’hui, s’est déchaîné contre le secrétaire...