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Actualités

Voyances en tout genre Jean-Claude NAHAS

Alors bon, plus les années passent et plus j’entends de la bouche des voyants locaux que cette année s’annonce mauvaise, mais que l’année prochaine serait meilleure et l’avenir (proche) du Liban radieux. Et l’année en cours s’effile, avec son lot de malheurs, et quand elle touche à sa fin, on se dit : « Voilà, c’est fini, vivement l’année nouvelle ! » Et hop, rebelote ! Les cassandres locaux annoncent de nouveau des événements aussi noirs que ceux de l’année échue, mais toujours ponctués d’un optimisme béat pour le Liban futur… Mais moi, le Liban futur (et radieux), ça fait 30 ans que je l’attends et j’ai envie de le voir, de le vivre, aujourd’hui. Car aujourd’hui j’ai le même âge que mon père avait quand la guerre libanaise a commencé, en 1975. Et aujourd’hui, trente-deux ans après, je me vois me poser les mêmes questions (métaphysiques ?) qu’il se posait : rester ou partir ? Comment gérer la situation si ça va mal ? Les écoles fermeront-elles ? Faut-il avoir des visas prêts au cas où ?... Alors, je vais y aller, moi aussi, de mes petites prévisions, comme il est de coutume de le faire, au début de toute nouvelle année qui se respecte : – Je vois des millions de gens affluer vers notre beau Liban, sauf que dans ce cas, ce sont des touristes et non des mercenaires. – Je vois un centre-ville plein à craquer, mais à la différence des manifestants, ils ne sont là que pour prendre du bon temps et leurs mains sont pleines de sacs de shopping. – Je vois les Libanais de l’étranger revenir au pays par milliers, ne trouvant plus d’appartements libres à Beyrouth qu’à prix d’or. – Je vois la MEA doubler, tripler, que dis-je quadrupler sa flotte pour répondre à la demande, devenant la compagnie la plus moderne du Moyen-Orient. – Je vois les travailleurs, venus de pays limitrophes, ne pouvant plus entrer au Liban qu’avec des papiers en règle et payant une (forte) dîme pour se faire une place au soleil. – Je vois les hôpitaux, les écoles et les universités du Liban rayonner par leur professionnalisme et devenir le point de mire (et de fierté) de toute la région. – Je vois le Liban accueillir toutes sortes d’organisations pour des conférences ou des séminaires et devenir le point de chute idéal et privilégié de la région. – Le seul tunnel que je vois est celui que l’État nous promet de percer (depuis longtemps) sous la montagne de Dahr el-Baidar, pour permettre aux Libanais d’accéder facilement à la Békaa. – Je vois, en bref, des Libanais qui savent (sans l’ombre d’un doute) qu’ils sont sur le même bateau, qui s’aiment, qui sont solidaires et qui décident de relever leurs manches pour faire de ce pays, ensemble, le plus beau pays du monde. Article paru le Mardi 09 Janvier 2007
Alors bon, plus les années passent et plus j’entends de la bouche des voyants locaux que cette année s’annonce mauvaise, mais que l’année prochaine serait meilleure et l’avenir (proche) du Liban radieux.
Et l’année en cours s’effile, avec son lot de malheurs, et quand elle touche à sa fin, on se dit : « Voilà, c’est fini, vivement l’année nouvelle ! »
Et hop, rebelote !...