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Un responsable israélien qualifie les informations d’« absurdes », Téhéran lance une mise en garde L’État hébreu s’entraînerait à des frappes nucléaires sur l’Iran, affirme le « Sunday Times »

Israël a échafaudé des plans secrets pour détruire les sites iraniens d’enrichissement d’uranium au moyen d’armes tactiques nucléaires, rapportait hier le « Sunday Times ». Des révélations qualifiées d’« absurdes » par un haut responsable israélien, mais contre lesquelles Téhéran a lancé une mise en garde. Selon le Sunday Times, Israël aurait établi un plan d’attaque contre trois cibles différentes, l’usine d’enrichissement de Natanz, une installation de conversion de l’uranium près d’Ispahan et un réacteur à eau lourde à Arak, toutes situées au sud de Téhéran. Citant plusieurs sources militaires israéliennes, le journal dominical britannique a assuré hier que deux escadrilles de l’armée de l’air israélienne se sont exercées en vue d’un éventuel bombardement de la centrale nucléaire de Natanz, en Iran, avec des bombes à pénétration contenant de l’uranium appauvri, connues sous le nom de « Bunker Busters ». Le Sunday Times ajoute que les plans israéliens prévoient l’utilisation de bombes conventionnelles à guidage laser pour percer des « tunnels » dans les cibles. Des ogives nucléaires d’une puissance équivalente à un quinzième de la bombe de Hiroshima seraient ensuite tirées dans les orifices afin qu’elles explosent en profondeur dans le sous-sol et que les retombées radioactives s’en trouvent limitées. En décembre, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, avait semblé reconnaître à mots couverts qu’Israël possédait l’arme atomique, avant que son entourage n’oppose un démenti à ses propos. Selon le quotidien, des pilotes de l’armée israélienne ont effectué ces dernières semaines des vols jusqu’à Gibraltar pour s’entraîner sur la distance de 3 200 kilomètres aller-retour qui sépare Israël des cibles iraniennes. Un des itinéraires envisagés survolerait la Turquie. Le Sunday Times cite également des sources qui précisent toutefois que le recours à des frappes nucléaires serait décidé seulement si une attaque conventionnelle était écartée et si les États-Unis refusaient d’intervenir. Washington n’exclut pas l’option militaire, mais privilégie pour l’heure la voie diplomatique. Le journal ajoute que les informations sur cette menace pourraient avoir filtré afin de faire pression sur l’Iran pour qu’il renonce à ses projets. Côté israélien, une porte-parole du gouvernement, Miri Eisin, a refusé de commenter l’article du Sunday Times, alors qu’un haut responsable israélien, ayant requis l’anonymat, jugeait « absurdes » les informations du journal. En Iran, Mohammad Ali Hosseini, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a déclaré lors d’une conférence de presse que cet article prouvait « à l’opinion publique mondiale que le régime sioniste (Israël) est la principale menace à la paix mondiale et pour la région ». « Aucune action ne demeurera sans réponse et l’envahisseur va rapidement regretter ses actes », a-t-il ajouté. À intervalles réguliers, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad affirme qu’Israël sera rayé de la carte. M. Hosseini a par ailleurs assuré que « l’arrêt de la coopération avec l’AIEA n’est pas à l’ordre du jour ». En représailles à l’adoption, le 23 décembre, de sanctions de l’ONU contre les programmes nucléaire et balistique de Téhéran, le gouvernement iranien avait évoqué mardi la possibilité que l’Iran quitte le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) si le pays était « mis sous pression et privé de ses droits » au nucléaire. Enfin, les députés de la gauche réformiste iranienne ont reproché samedi au président Ahmadinejad de ne pas avoir, du fait de ses actes et déclarations, empêché l’adoption de sanctions des Nations unies. Le prédécesseur d’Ahmadinejad, le réformiste Mohammad Khatami, avait suspendu les activités nucléaires de son pays pendant plus de deux ans afin de créer un climat de confiance international et d’éviter la confrontation avec l’Occident, mais l’Iran a repris ses activités d’enrichissement depuis lors. « La seule façon de sortir de la crise est de créer un climat de confiance (...). Mais tenir une conférence sur l’Holocauste et financer le gouvernement Hamas créent de la méfiance et des tensions », a déclaré à Reuters Noureddin Pirmoazzen, porte-parole du groupe des députés réformistes au Parlement.
Israël a échafaudé des plans secrets pour détruire les sites iraniens d’enrichissement d’uranium au moyen d’armes tactiques nucléaires, rapportait hier le « Sunday Times ». Des révélations qualifiées d’« absurdes » par un haut responsable israélien, mais contre lesquelles Téhéran a lancé une mise en garde.
Selon le Sunday Times, Israël aurait établi un plan...