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EN LIBRAIRIE - Romans, journaux intimes, lettres ou paroles d’enfants Des livres qui ont fait la une de la saison

Écrivains confirmés ou en herbe, dessinateur de bandes illustrées ou auteurs étrangers. Ils ont tous fait et continuent à faire l’événement de la saison. On peut retrouver leurs ouvrages à la librairie al-Bourj. «Journal d’Hirondelle» d’Amélie Nothomb (Albin Michel) Sous forme de journal intime, c’est en fait le testament d’une adolescente qui vient d’être assassinée. Tout en croquant le profil de son meurtrier, elle évoque la passion née auparavant entre eux. Son assassin est un tueur à gages, un «fou passionné et meurtrier» qui n’a pas d’identité fixe et change constamment de vie. Pour son quinzième roman, l’insolente Belge de trente-neuf berges s’amuse à mélanger cruauté et loufoquerie, sentiments et détachement. Le Point dit d’elle: «Amélie Nothomb écrit comme on joue à la récré, avec un charme acide, appétit, verdeur et jubilation.» On la disait dormant sur ses lauriers, l’atypique Amélie a rebondi de plus belle avec Journal d’Hirondelle. À la lecture, on y retient certaines phrases que seule elle peut écrire, avec froideur et tendresse, sur ce ton burlesque mais raffiné. «Je me retrouvais sans sexe et sans emploi: beaucoup d’amputations pour un seul homme.» Ou encore: «Le public adorait ça, ce qui prouve la grossièreté du procédé.» «Ce qui rend un texte sacré, c’est d’avoir été lu par le monde entier comme la Bible ou, au contraire, d’avoir été soigneusement dérobé à la lecture de quiconque. Il ne suffit pas à l’écrit de n’avoir pas été lu, ou trop de manuscrits mériteraient le nom de sacrés. Ce qui compte, c’est la profondeur du besoin qu’on a de cacher le texte», confie le narrateur. Journal d’Hirondelle est un de ces ouvrages. «Pour un jour de plus» de Mitch Albom (éditions Oh!) Après Les cinq personnes que j’ai rencontrées là-haut, Mitch Albom, auteur américain de 44 ans et ancien journaliste sportif, signe un autre roman au doux parfum de mort et d’au-delà, intitulé Pour un jour de plus. Après s’être interrogé sur le sens de la vie et sur l’aspect du paradis (Qui allons-nous rencontrer là-haut...?), il récidive avec ce nouvel ouvrage paru chez la maison d’édition Oh! Dans ce roman, le héros, Charley, la cinquantaine, a l’impression d’avoir raté sa vie. Il sombre d’abord dans l’alcoolisme puis, de retour dans sa ville d’enfance, il décide de mettre fin à ses jours. C’est là qu’une rencontre, pour le moins bizarre, l’attend. Il va passer une journée entière avec sa mère, morte depuis huit ans, et va devoir lui confier tout ce qui n’a jamais été dit de son vivant. Un livre réaliste et touchant, qui aborde le thème des secrets de famille, des non-dits et des regrets. Nombreuses sont les personnes qui ont eu ce sentiment de n’avoir pas assez dit de choses aux personnes aimées, fauchées soudain par la mort. Ce livre s’adresse à elles. «Le retour du hooligan» de Norman Manea (éditions Seuil) Prix Médicis étranger 2006, Le retour du hooligan a fait également partie de la dernière sélection pour le prix Femina. Le hooligan, pour Manea, est le rebelle, le marginal, le dissident. Pour avoir dénoncé les régimes fasciste et communiste, Manea est ce qu’on appellerait un hooligan. En effet, cet auteur, établi à New York, n’a jamais voulu quitter sa Roumanie natale. À l’invitation d’un ami, il décide de refaire le voyage du retour pour une dizaine de jours. Un voyage qu’il qualifie de parodie, mais qui sera l’occasion de livrer son témoignage sur une vie passée sous la coupe des régimes totalitaires. En voici un extrait qui illustre l’état d’esprit de l’écrivain: «Je remettais à plus tard la séparation d’avec la patrie retrouvée en 1945, comme hypnotisé par l’illusion de pouvoir remplacer le pays par la langue. Il ne me restait plus qu’à emporter ma langue avec moi, comme une maison. Sur quelque rivage que j’échoue, elle serait pour moi, je le savais, le refuge infantile de la survie.» Un regard lucide et intéressant sur le monde d’aujourd’hui. «Oh toi le Belge, ta gueule!» de Philippe Geluck (Casterman) «Ce n’est pas un album, confie Philippe Geluck, mais bel et bien un livre, pour différencier du concept album du Chat.» Auteur et créateur du personnage du Chat (publié chez Casterman), Philippe Geluck mène parallèlement une carrière audiovisuelle en participant aux émissions de Michel Drucker et de Laurent Ruquier. Durant sa collaboration (sept ans) avec Michel Drucker, à son émission Vivement dimanche prochain, l’artiste belge devait faire le portrait satirique, mais néanmoins courtois, de l’invité de Drucker. Il lui adressait ainsi, à la fin de l’émission, d’abord une lettre puis un dessin du Chat. Plus de deux cent quatre-vingt émissions qui ont vu défiler les plus grands noms du spectacle ou de la politique. De Monica Bellucci à Ségolène Royal, de Jean-Pierre Raffarin à Jean Rochefort, autant de personnages croqués par le créateur du Chat. Aujourd’hui, ce livre, publié par Casterman, propose de retrouver le meilleur cru de cette correspondance illustrée, soit cinquante-six lettres et cent illustrations. Le titre du livre est inspiré de la boutade d’Alain Delon qui a été lui aussi un soir l’invité de Michel Drucker et donc portraituré par Geluck. «D’aussi belles lettres et d’aussi jolis dessins réunis dans un livre, c’est un peu comme si Madame de Sévigné et Michel-Ange n’avaient fait qu’un», dit Jean-Edern d’Ormesson à propos de cet ouvrage disponible déjà en librairie. «Paroles d’enfants dans la guerre» de Zlata Filipovic et Mélanie Challenger (éditions XO) Elle a été le précurseur. La petite Anne Franck, qui avait écrit son journal intime lors de la Seconde Guerre mondiale, décrivant les contrariétés vécues et livrant un témoignage fort et direct, a, sans le savoir, instauré un genre d’écriture. Malheureusement, cet enfant n’est plus orpheline. D’autres guerres se sont succédé depuis, partout dans le monde, dérobant aux enfants leur innocence et faisant voler leur enfance en éclats. Ce livre est le recueil de 14 journaux intimes d’enfants qui ont vécu les conflits de leurs pays de 1914 à 2004. Des aveux uniques et touchants, glanés de tous les coins du monde, et surtout un chant d’amour et de paix que les jeunes revendiquent tous en chœur. «Je pensais que la guerre n’arrivait qu’aux autres.» C’est ainsi que Zlata Filipovic commence son récit. Cette compilation a pu être effectuée grâce à la collaboration de Mélanie Challenger, laquelle dirige aujourd’hui la fondation Mostar et travaille aussi bien avec celle d’Anne Franck qu’avec l’Unicef pour des projets concernant les jeunes. Que ce soit en Irak, en Palestine ou en Bosnie, l’enfant de la guerre est le même. Il a peur, ne comprend rien et subit, impuissant, les événements. Le lecteur finit par s’attacher à chacun de ces jeunes qui écrivent d’un jet, en toute pureté et sans fioritures. Les photos qui émaillent l’ouvrage achèvent de nous faire pénétrer plus dans l’intimité de ces enfants et de suivre leurs états d’âme à travers les gestes anodins de tous les jours. Il permet de faire entendre la voix d’une jeunesse blessée. Colette KHALAF

Écrivains confirmés ou en herbe, dessinateur de bandes illustrées ou auteurs étrangers. Ils ont tous fait et continuent à faire l’événement de la saison. On peut retrouver leurs ouvrages à la librairie al-Bourj.

«Journal d’Hirondelle»
d’Amélie Nothomb (Albin Michel)
Sous forme de journal intime, c’est en fait le testament d’une adolescente qui vient...