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SOCIÉTÉ - Les vraies bonnes affaires ne sont pas sur les étiquettes affichées par les grands magasins Le « fuku bukuro », pochette-surprise des soldes du Nouvel An au Japon

Si l’on veut profiter de bonnes affaires pendant les soldes du Nouvel An au Japon, il faut se lever aux aurores, patienter des heures devant les magasins et, dès l’ouverture, se précipiter à l’aveuglette sur les « fuku bukuros », l’équivalent de pochettes-surprises. Traditionnellement, les commerçants japonais bradent à tout-va à partir du 2 janvier, en proposant des rabais de 30 % à 50 % sur les invendus. Toutefois, les Japonais, qui ont baptisé leur société « kaimono minzoku » (la civilisation des achats), savent que les vraies bonnes affaires ne sont pas sur les étiquettes. L’aubaine, ce sont les « fuku bukuros », les « sacs de la chance », dans lesquels le commerçant a glissé un ou plusieurs produits sans préciser ce dont il s’agit. Le prix du sac – en général de 5 000 à 50 000 yens (32 à 325 euros) – dépend de la valeur initiale des articles qu’il contient, sans que l’acheteur ne connaisse la remise, souvent massive, accordée. Dans les quartiers huppés de Tokyo, les grands magasins Matsuzakaya, Mitsukoshi, Hankyu et Matsuya n’ont pas failli à la tradition. Partout, les « fuku bukuros » se sont arrachés mardi dès les premières heures. Le très chic Mitsukoshi de Nihonbashi avait préparé 2 600 sacs à 10 500 yens pièce (66 euros) qui ont été vendus, dès l’ouverture du magasin, aux clientes arrivées les premières. On soupèse, on secoue, on palpe pour tenter tant bien que mal de deviner ce qui se niche à l’intérieur. En vain. Pour savoir, il faut passer à la caisse. Les plus malins parviennent quand même à grappiller quelques indices auprès des vendeurs. Plus l’heure avance, plus les vendeurs sont loquaces, mais moins il y a de sacs. Et comme il y a souvent de véritables bonnes affaires, pour en profiter, il ne faut pas tergiverser. En effet, le contenu peut valoir jusqu’à dix fois plus, voire davantage, que le prix du sac. « Je peux vous dire que dans ce “fuku bukuro” il y a quatre produits, et que chacun d’eux vaut à peu près à lui seul le prix du sac », confie un vendeur d’un rayon d’accessoires de mode de Mitsukoshi à Ginza. Vérification faite, on découvre, dans ce paquet à 5 750 yens (37 euros), un parapluie rouge pliant d’une valeur de 4 000 yens, un autre modèle plus grand bleu, de marque Marie-Claire, initialement vendu 5 000 yens, une ombrelle Hanae Mori à plus de 5 000 yens et un imperméable en plastique de 3 000 yens. La remise est donc de 70 % ! Ailleurs, pour les amateurs de voyage, le grand magasin Seibu proposait dans sept sacs, à 2 007 yens (13 euros) chacun, deux billets pour des séjours touristiques, notamment à Okinawa et Séoul. Ces pochettes-surprises ne sont pas l’apanage des vénérables grands magasins nippons. Chez Apple à Ginza, où les « fuku bukuros » sont rebaptisés « lucky bags », il se peut que dans des sacs à 50 000 yens se trouve un ordinateur Mac d’une valeur de 120 000 yens (800 euros), explique un vendeur. À quelques centaines de mètres de là, dans l’hypermarché de l’électronique Bic Camera, le mystère n’est pas entier. On sait ainsi qu’un sac à 15 000 yens (95 euros) contient « un appareil photo numérique avec un capteur de 6 millions de pixels et une carte mémoire » ou que les sacs à 10 000 yens enferment une « imprimante photo ». Par contre, marques et prix d’origine ne sont pas dévoilés. « En réalité, l’appareil photo est un modèle de Casio vieux de moins d’un an et dont le prix original était le double, sans la carte mémoire de 512 megaoctets », avoue un vendeur.
Si l’on veut profiter de bonnes affaires pendant les soldes du Nouvel An au Japon, il faut se lever aux aurores, patienter des heures devant les magasins et, dès l’ouverture, se précipiter à l’aveuglette sur les « fuku bukuros », l’équivalent de pochettes-surprises.
Traditionnellement, les commerçants japonais bradent à tout-va à partir du 2 janvier, en proposant des...