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Pékin publie son cinquième « Livre blanc » et souligne que Taïwan pose toujours « une grave menace pour la souveraineté » La Chine veut une armée « défensive », mais puissante

La Chine a réaffirmé sa volonté de se doter d’une armée puissante et moderne au nom des défis qu’elle doit affronter, comme les éventuelles velléités indépendantistes de Taïwan, en publiant hier son cinquième « Livre blanc » sur la défense. Repoussant les critiques de ceux qui voient une menace dans sa puissance militaire, Pékin se dit à nouveau résolument « engagé dans la voie d’un développement pacifique », doté d’une politique militaire « purement défensive », ou « dissuasive » pour ce qui est du nucléaire. Mais pour assurer sa sécurité, la Chine indique aussi vouloir « construire une défense nationale puissante » et « renforcer les performances » de ses troupes de 2,3 millions d’hommes, notamment par l’informatisation et les progrès technologiques, avec un accent mis sur la marine, le maillon faible des forces armées. Pour Pékin, les « forces séparatistes » à Taïwan, le programme nucléaire nord-coréen, mais aussi le renforcement d’une alliance américano-japonaise contribuent à rendre « plus complexes » les problèmes de sécurité dans la région Asie-Pacifique. Dans son précédent Livre blanc, Pékin avait promis d’écraser toute tentative d’indépendance de Taïwan, séparée de fait du continent depuis 1949, sur laquelle, selon l’armée taïwanaise, sont pointés près de 800 missiles balistiques chinois. En 2006, les autorités de Taïwan posent toujours « une grave menace pour la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine, comme pour la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan et toute la région Asie-Pacifique », affirme le nouveau document. Et « la lutte pour contenir les forces séparatistes (...) demeure ardue », ajoute-t-il. À cet égard, le gouvernement note aussi que si les États-Unis disent « adhérer à la politique d’une seule Chine », ils continuent néanmoins « de vendre des armes de pointe à Taïwan ». Il relève aussi, comme une caractéristique des changements dans la région au plan de la sécurité, le rapprochement nippo-américain. « Les États-Unis et le Japon renforcent leur alliance militaire (...). L’attitude militaire du Japon devient plus tournée vers l’extérieur », souligne-t-il. À l’intention de Washington encore, Pékin souligne qu’« un petit nombre de pays ont fait grand bruit d’une “menace chinoise” (...) s’efforçant de contrôler ses progrès », alors que la Chine « cherche résolument à bâtir une relation de coopération (mutuellement bénéfique) avec d’autres pays et promouvoir une sécurité commune ». Les États-Unis ont renforcé leurs moyens militaires dans le Pacifique ces dernières années face à la menace liée, selon eux, au développement de l’armée chinoise, dont le dernier rapport annuel du Pentagone s’est encore inquiété. Pékin avait vivement dénoncé ce rapport estimant qu’il reflétait une « mentalité de guerre froide ». Selon le Livre blanc 2006, les dépenses militaires chinoises sont d’ailleurs faibles comparées à celles des grands pays occidentaux. En 2005, elles n’ont représenté que 6,19 % de celles des États-Unis, 52,95 % de celles du Royaume-Uni, 71,45 % de celles de la France et 67,52 % de celles du Japon, affirme-t-il. Par le passé, d’autres estimations par Pékin de ses dépenses militaires ont toutefois été accueillies à l’étranger avec le plus grand scepticisme, notamment au États-Unis, qui taxent la Chine de « manque de transparence » dans ce domaine. Le géant asiatique reconnaissait d’ailleurs hier « avoir graduellement accru ces dépenses depuis le début des années 90, sur la base de son développement économique », obtenant une augmentation annuelle moyenne de 15,36 % (9,64 % une fois l’inflation prise en compte). Mais il affirme qu’il ne s’agit là que d’un rattrapage destiné à « compenser » des moyens qui étaient « à l’origine faibles ».

La Chine a réaffirmé sa volonté de se doter d’une armée puissante et moderne au nom des défis qu’elle doit affronter, comme les éventuelles velléités indépendantistes de Taïwan, en publiant hier son cinquième « Livre blanc » sur la défense.

Repoussant les critiques de ceux qui voient une menace dans sa puissance militaire, Pékin se dit à nouveau résolument « engagé...